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9e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounes

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  • 9e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounes

    Au cours d’une carrière artistique qui s’étale sur environ vingt ans- et que seul son destin tragique a pu arrêter à Tala Bounane un certain 25 juin 1998 - Matoub Lounes a carrément bouleversé le cours de la chanson kabyle en lui apportant un souffle nouveau marqué par la fougue et le rythme de la jeunesse, l’esprit rebelle et une sensibilité à fleur de peau.

    Pourtant, en venant à la chanson, il n’a pas trouvé le terrain vierge. Au contraire, une génération post-Indépendance, pleine d’énergie et d’imagination, a pu s’imposer auprès d’un auditoire assoiffé des mots du terroir et des rythmes ancestraux, catégories artistiques niées et malmenées par la culture officielle imposée par le parti unique. Ainsi, Aït Menguellet, Ferhat Imazighène Imula et Idir ont pu se mettre au diapason des aspirations de la jeunesse de l’époque, et le cours des événements a fait d’eux- peut-être à leur corps défendant- des ‘’porte-paroles’’ attitrés d’une population déçue par l’ère de l’après-Indépendance faite d’arbitraire, de népotisme, de négation des libertés et de l’identité berbère.

    C’est dans ce contexte, dont le début de maturation peut être situé aux alentours de 1977, année du double trophée de la JSK (Coupe d’Algérie et championnat) qui a vu une jeunesse kabyle enthousiaste et déchaînée cracher les quatre vérités au président du Conseil de la révolution présent sur le stade du 5-Juillet à Alger. Pour punir la région pour une telle ‘’indiscipline’’, le gouvernement rebaptisa la JSK du nom de la JET (Jeunesse électronique de Tizi Ouzou), sujet qui fera l’objet d’une chanson de Matoub.

    Sur ce terrain déjà abondamment fertilisé par une prise de conscience de plus en plus avancée, Matoub évoluera en apportant sa touche et son style personnels et qui se révéleront par la suite comme une véritable révolution dans la chanson kabyle en général.

    Après les premières chansons où se mélangent amour, ambiance de fête et rébellion primesautière, thèmes bâtis sur des textes généralement courts et des rythmes vifs, Matoub Lounès épousera la ‘’courbe’’ des événements en s’en faisant parfois le ‘’chroniqueur’’, le commentateur et l’analyste.

    Le premier et le plus important événement que Matoub a eu à vivre dans sa région, alors qu’il était âgé d’un plus de vingt-cinq ans, était bien sûr le Printemps berbère d’avril 1980. Pour toute la population de Kabylie, et même pour l’ensemble du pays, avril 1980 est considéré comme le premier mouvement sortant des entrailles de la population après l’Indépendance du pays en 1962.

    Tout ce qui s’est passé avant cette date- fussent-elles des émeutes- était circonscrit aux luttes du sérail et était géré en tant que tel. Le Mouvement berbère de 1980, qui a commencé en mars et dont les plus gros troubles se sont étalés sur quatre mois- en vérité, ce Mouvement n’a jamais pris fin et tout ce que vivra la Kabylie des décennies plus tard est frappé du sceau d’avril 80-, allait constituer le bréviaire et le champ d’action de la poésie de Matoub. L’Oued Aïssi, Si Skikda i t n id fkène, et d’autres chansons aussi émouvantes et fougueuses les unes que les autres, sont le point de départ d’un parcours de chanson engagée que ne démentiront ni le temps ni les événements.

    ‘’Engagé’’, une épithète certes galvaudée, par le pouvoir politique d’abord- car il place et classe tous ses courtisans, artistes ou autres faux intellectuels, dans cette catégorie tant ‘’convoitée’’- et ensuite par de médiocres chansonniers à la recherche d’une hypothétique gloire qui viendrait, si c’est possible, de la débordante générosité du sérail. Mais tel que défini initialement, Matoub répond parfaitement- et jusqu’au drame- aux canons de l’engagement.

    Partant de ce constat irréfutable, il s’avère que c’est sans grande surprise que l’on découvre à quel point la vie personnelle, et même intime, du chanteur vient se mêler, s’imbriquer et parfois se confondre au destin collectif que Matoub met en scène dans ses poèmes.

    Et ce n’est pas par hasard que les chansons qui excellent dans se genre d’ ‘’amalgame’’ volontaire soient les plus volumineuse, les plus longues. Que l’on s’arrête sur Azrou n’Laghriv’ (1983), Ad Regmegh qabl imaniw (1982) et l’inénarrable A Tarwa n’Lhif (1986). Toutes les trois portent la marque d’une errance de l’auteur- ou se mêlent éléments réels et quelques séquences de fiction poétique- associée à l’épopée de toute une région, un pays, une nation.

    D’autres textes plus courts adoptent la même architecture : A y ammi aâzizène, ayn akka tghabedh ghef allan ?, Tkallaxm-iyi di temziw, xellasgh awen ayn ur d ughagh, Ugadegh ak Rwin…, …etc. En nous penchant spécialement sur le cas de Ad Regmegh qabl imaniw (1982), nous constatons clairement que presque la moitié du texte concerne la vie personnelle de l’auteur. Il en fait un prélude auquel il associe une mélodie et une musique bien spécifiques. Lorsqu’il prend l’élan pour aborder le joyau du thème du poème, il force la cadence, décrit le parcours et le destin du pays, s’attaque aux faussaires, aux tyrans et aux corrompus. Mais la trace de l’individu- de l’auteur doit-on dire- ne disparaît pas pour autant. L’on a l’impression que Matoub évite et abhorre même la description impersonnelle. Elle rendrait peut-être froid le portrait et moins persuasif l’argument. C’est pourquoi, en filigrane, le narrateur se met toujours en évidence et témoigne, prend acte, prend à témoin, déplore, dénonce, met à nu, fustige, ironise. Dans ce conglomérat d’événements et de situations, le narrateur prend une position-clef dans le processus de décryptage.

    Dans ce genre de pièces ressemblant à une grande épopée, le lyrisme et la touche personnelle semble dépasser le simple souci du décor littéraire. Il participe d’une vision où le destin personnelle n’est pas un simple ‘’prolongement collatéral’’ du fatum collectif. Les deux situations fusionnent pour former une seule contingence conditionnée par l’histoire, la culture et la politique.

    Dans son élan de sincérité ordinaire, il aspire à une justice immédiate et la réalise sur-le-champ. Il s’afflige des remontrances et des insultes avant de s’adresser à ses compatriotes pour leur reprocher leur comportement politiquement suicidaire et historiquement sans issue.

    Il prend son courage à deux mains et dit avoir ‘’teinté sa figure avec la suie d’un brandon’’, pour signifier qu’il ne reculera devant aucune gêne factice ni aucun sentiment de pudeur mal placée. ‘’Lavons notre linge sale hinc et nunc (ici et maintenant)’’, semble-t-il suggérer. L’audace et la bravoure de se regarder les yeux dans les yeux réclament d’aller jusqu’au fond des choses et parfois loin dans le temps. C’est ce que Matoub insinuait dans une autre chanson en déplorant que l’occupation de Fort-National en 1857 par l’armée française relevât, en partie, d’une traîtrise de quelques éléments de chez nous. Le sort de l’individu tel que décrit par Matoub dans le texte-prélude plonge dans la déréliction humaine : sur lui le malheur tombe dru comme la pluie d’automne ; il est noirci par les épreuves de la vie et traîne dans la fange.

    Adverse fortune qui fait de lui un adepte involontaire du mal et un ennemi des belles choses. Errant pieds nus par les bois et maquis, il n’a su distinguer la lumière des ténèbres ; sans progéniture, il se voit déjà sans héritier. Brisant toutes les brides qui l’entravaient, il décide d’aller quêter la vérité sur le pays et ses héros injustement exilés ou assassinés. Ici, les allusions sont à peines voilées. Mais pour ceux qui ont suivi les événements des années 60 et 70, ce ne sont plus des allusions ; ce sont des repères spatiaux et chronologiques. Matoub prend son bâton de pèlerin et se rend à Madrid où fut tué Mohamed Khider, un héros de la Révolution algérienne. De là, il compte révéler les lugubres scandales des autorités politiques algériennes qui ne savent réduire le rival politique qu’en le trucidant. Le périple conduit le narrateur en Suisse où est censé être déposé l’argent de la nomenklatura acquis par la rapine et la corruption. De là, il passe en Allemagne où le grand révolutionnaire Krim Belkacem, exilé dans ce pays, fut étranglé dans sa chambre d’hôtel par des ‘’inconnus’’.

    Le texte se poursuit par un réquisitoire contre le régime du parti-État qui avait confisqué les libertés, la dignité et l’identité des Algériens. Les votes organisés par le FLN étaient des scrutins à la Naegelen, soit comme le dit la gouaille populaire de l’époque : ‘’Un vote massif pour oui bessif’’. Mais Matoub ne ménagera personne. La désunion et les éternelles rivalités entre les Kabyles ont fortement contribué à installer chez eux la débandade et la défaite.

    Dans la veine du texte de Ad Regmegh qabl imaniw, Matoub a su élaborer d’autres chansons d’inégale volume tout au long des années 80 et 90. A chaque fois, le nouveau contexte enrichit le poème des nouveaux repères et événements lui servant de support : emprisonnement des leaders kabyles en 1985 (Ligue des Droits de l’homme et Enfants de chouhada), Journées d’Octobre 1988 où Matoub lui-même reçut une rafale de kalachnikov, émergence de partis politiques islamistes- en particulier le FIS-et avènement du terrorisme islamiste dont il sera la victime (kidnappé en 1994).

    On remarque que, au-delà d’une certaine vision poétique ou de représentation des choses qui assimile destin collectif et destin individuel, Matoub a eu à vivre physiquement, dans moult situations, cette forme d’imbrication de destins. Privilège de poète rebelle et provocateur- au sens katébien du terme- ou simple et éblouissante contingence, le résultat étant, en tout cas, des plus délicieux. Lorsque la métaphore s’incarne dans le corps et le geste de la réalité, elle prend les dimensions de la geste et du verbe démiurgiques.

    Par Amar Naït Messaoud (Tafsut, numéro spécial Matoub mai 2007)

  • #2
    ]
    9e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounes
    bonjour je tiens vraiment à rendre un hommage à cet artiste bien aimé de tous son parcours d un combattant des libertes d expression avec sa voix qui dérange tant que si mal lui en personne le savait dailleurs une de ses chansons le dit clairement "nek asmi ayenghen zrigh deymaa adhiyissghimen " et il est connu aussi que derriere la mort d un kabyle il ya toujours un kabyle .

    azul morjane justement je viens de pensé d'ouvrir un topic pour rendre hommage à cet artiste bien aimé mreci
    voila une chanson
    http://media.putfile.com/matoub-84
    Dernière modification par agour amechtouh, 25 juin 2007, 15h09.
    les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
    on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

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    • #3
      Bonjour Morjane, merci d'avoir pensé à rappeler cette triste date pour que les mémoires se souviennent et que jamais les coeurs oublient le chantre de la chanson Amaghzhirt Lounès Matoub Allah Yarhamou. IL continue de vivre et d'exister à travers ses inombrables et sublimes oeuvres. Lui même interrogeait "Un poète peut-il mourir"? La réponse est définitivement NON

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      • #4
        merci aferouj pour la chanson :
        tirée de l'album "regard sur l'histoire "

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        • #5
          bien bonjour a vous

          que Dieu ait son ame et que la miséricorde d'allah lui ouvre les portes du paradis...

          je suis bien de ton avis l'oiseau un poéte ne meurt jamais ,d'autant celui qui a passé sa vie a défendre la vérité et l'honneur de tout un pays contre ceux qui veulent le voir sombrer dans le chaos..

          ad fellas ya3fou rebbi..
          Je vis de sorte que personne ne se réjouisse de ma mort ..
          .................................................. .................................
          Llah yerhmek notre rico.

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          • #6
            paix a son ame!!! on l'oubliera jamais!!!!

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            • #7
              Paix à son âme. Le Rebelle n'est pas vraiment mort car il vit encore à travers ses chansons et son combat n'est pas terminé.....

              Dernière modification par zwina, 25 juin 2007, 20h05.
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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              • #8
                zwina

                c'est pas pour chercher de la polémique , mais c'est juste pour commenter ton poste :

                Le Rebelle n'est pas vraiment mort car il vit encore à travers ses chansons et son combat n'est pas terminé.....
                Le rebelle est mort
                ces chansons vieillessent avec le temps , et avec l'évolution de notre société .
                et son combat , Dieu merci , va terminer avec la disparution de cette generation ( generation des "Istes" )

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                • #9
                  Am i rebban talqamt , yusa-d was te3allem , tedjujeg , tefka-d ayen iserrwayen ulawen. Yusa-d wadhu iseghdhel-its , yedja-yagh d igujilen.

                  Yiwen ur k-itetsu a Lwennas, ay izem aghilas!

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                  • #10
                    Le rebelle est mort
                    ces chansons vieillessent avec le temps , et avec l'évolution de notre société .
                    et son combat , Dieu merci , va terminer avec la disparution de cette generation ( generation des "Istes"

                    la je ne suis pas d'accord avec toi le rebelle est jamais mort il est toujours avec nous un grand poète un grand chanteur un lion il restera éternel est gravé dans l'histoire des anges repose en paix et pour moi tu serra toujours vivants bon vent le rebelle.
                    les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
                    on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

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                    • #11
                      la je ne suis pas d'accord avec toi le rebelle est jamais mort il est toujours avec nous un grand poète un grand chanteur un lion il restera éternel est gravé dans l'histoire des anges repose en paix et pour moi tu serra toujours vivants bon vent le rebelle
                      Staghafir Allah ya afaroudj , Y a que Dieu qui est eternel , et matoub n'est qu'un être humain , pour ces chansons , je comprend que elles ont touché nombreux de personne , mais crois moi une generation ou deux dans l'avenir et tu verras personne va comprendre son message , c'est pour te dire que ces chansons et ces textes ont t comme témoignage de son époque , pas plus pas moin .

                      Juste une remarque , je pense pas matoub mérite toute cette glorification .

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                      • #12
                        Staghafir Allah ya afaroudj , Y a que Dieu qui est eternel , et matoub n'est qu'un être humain , pour ces chansons , je comprend que elles ont touché nombreux de personne , mais crois moi une generation ou deux dans l'avenir et tu verras personne va comprendre son message , c'est pour te dire que ces chansons et ces textes ont t comme témoignage de son époque , pas plus pas moin .

                        Juste une remarque , je pense pas matoub mérite toute cette glorification .
                        assmi inejman lewhouche ikhous yezam gueeasan anwa areyaran dhesaltan dhelimam mehand ouchen voila une histoire
                        les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
                        on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

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                        • #13
                          Sensib

                          Dans 10 générations on parlera encore de Matoub, il est entré dans l'histoire et cela nul ne pourra le défaire.
                          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                          • #14
                            n'exagérez pas zwina et aferouj

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                            • #15
                              Sensib

                              Nous exagerer ??? Attend que la Revanche arrive
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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