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Cherif Rahmani: La mondialisation est une opportunité pour l'Algérie

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  • Cherif Rahmani: La mondialisation est une opportunité pour l'Algérie

    LA TRIBUNE : Vous venez de participer à la 13e Conférence de Montréal dont le thème cette année est «réussir dans un monde incertain». Quelles sont vos premières impressions sur le sujet ?

    Cherif Rahmani : En 2000, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, invité d’honneur de la conférence, avait fait une intervention qui était restée dans les mémoires. Il m’a chargé cette fois-ci de le représenter et d’intervenir dans les domaines du partenariat public-privé et des infrastructures. Ceci, bien entendu, dans la perspective d’améliorer le service public, la qualité pour le citoyen, tout en ayant dans l’esprit que le partenariat public-privé est une notion qui ne repose pas sur un modèle, sur une technique, et qu’il est dépendant de tout un environnement, social, culturel, sécuritaire. En fait, il n’y a pas de prêt-à-porter dans ce domaine et il existe plusieurs types de partenariats public-privé. Maintenant, pour en revenir à la conférence proprement dite, elle paraissait un peu éclectique, les sujets évoqués et débattus traitaient tout à la fois de la sécurité, de l’énergie, de la santé, du développement durable, de l’environnement. De même, et nous le savons, les problèmes de l’eau, des conflits, des déplacements de personnes, impliquent des problèmes de sécurité environnementale. D’ailleurs, l’ONU revoit actuellement la dimension sécurité humaine et environnementale pour qu’elle soit introduite dans les préoccupations officielles.

    M. Abdou Diouf, dans son discours, pathétique au demeurant, a évoqué longuement la mondialisation et lancé un message pour qu’elle soit humanisée…


    Je pense que la mondialisation, c’est aller dans le sens d’une intensification des relations, des échanges, des valeurs de progrès, mais, d’un autre côté, il faut absolument que chaque continent, chaque pays, chaque peuple puisse garder ses valeurs.

    Vous savez, dans le cas de la fondation «Déserts du monde», c’est exactement ce que nous disons. Il est indispensable de protéger les valeurs urbanistiques, architecturales et le savoir-faire en termes d’activités, de production et d’artisanat.

    Dans ce cadre, la mondialisation peut être considérée comme une opportunité et ne doit pas être un miroir aux alouettes et l’antichambre d’une autre domination. Elle doit, au contraire, être l’occasion où les valeurs humaines puissent être échangées et que les cultures autochtones, anciennes et ce qui relève du patrimoine et de la mémoire, des racines de l’histoire puissent être également sauvegardés. Bref, c’est un petit peu ce point d’équilibre qu’il faut absolument retrouver. C’est une recherche dynamique qui appelle un ressourcement et également des rapports toujours réinventés. Il ne s’agit pas de baisser les bras ni de considérer qu’il y a un monde «fini» une fois pour toutes, mais qu’au contraire le monde est toujours à réinventer et là c’est tout le génie de l’homme qui doit être mis au service non seulement des problèmes matériels mais également du progrès en termes de valeurs, de culture et de création. Vous savez, j’ai visité aujourd’hui l’exposition de Renoir et j’étais particulièrement frappé par l’éclectisme puisqu’il avait peint des paysages extraordinaires non seulement en France, mais également en Italie, et aussi, il faut le dire, en Algérie. J’ai retenu son mot superbe où il évoque l’Algérie et parle des paysages somptueux que notre pays renferme. C’est dire que le regard du peintre, du créateur a été accroché par le paysage, les richesses et qu’il faut que les Algériens eux-mêmes retrouvent l’estime de soi en disant que nous avons un pays riche qui a suscité l’admiration de grands créateurs qui sont venus d’ailleurs, mais qui sont aussi de chez nous, et qu’il est absolument indispensable que nous puissions accompagner la mondialisation sans y perdre notre âme et sans nous y perdre totalement.

    En plus de l’aménagement du territoire, vous coiffez le secteur du tourisme qui vient d’être rattaché au département dont vous avez la charge. Cela signifie-t-il que le tourisme va être l’objet d’une vision à long terme et bénéficiera d’une approche dynamique ?

    Le choix du Président est un choix judicieux puisqu’il a voulu lier le tourisme à la dimension de durabilité, de protection du littoral, des montagnes, de nos paysages, parce qu’en l’amarrant à l’aménagement du territoire, il est possible que le tourisme soit un levier pour le développement. Il est indispensable de vendre l’image de l’Algérie, de la requalifier, de la valoriser, et pour cela il faut que la maison Algérie soit attractive. Pour cela, il faut définir un concept qui soit attractif pour le tourisme national, mais également pour le tourisme international. Je crois que c’est important maintenant de faire briller le concept Algérie, la maison Algérie, la vision Algérie, c’est essentiel.

    D’un autre côté, on ne peut pas faire du tourisme partout, comme vous le savez, il faut aller vers des pôles d’excellence touristiques sur lesquels il faut s’appesantir et développer. Je prends par exemple le pôle d’Alger, vous avez la Casbah qui est un site classé patrimoine mondial, vous avez le balnéaire, capital naturel important, il y a également toute la zone qui va jusqu’à Tipasa avec les ruines romaines, sans parler également des mausolées de la région de Hadjout, de Chréa qui est un site touristique de montagne très important, vous avez toute la mer jusqu’à Tigzirt et Azeffoun. Bref, il y a une diversité qu’il faut absolument mettre en valeur dans le cadre d’un pôle d’excellence. Il faut également engager une dynamique transversale avec les acteurs du tourisme, patrons d’agences, d’hôtels, de restaurants, pour les pousser à aller vers la qualité. Evidemment, il s’agira d’un véritable challenge que d’aller vers la qualité d’une manière non plus administrative mais fondée sur la négociation, sur l’accompagnement, sur l’incitation.

    Vous avez certainement constaté le foisonnement d’idées, mais également le grand nombre de personnalités présentes à cette conférence. Peut-on savoir quelles ont été vos rencontres et ce que vous en avez retenu ?

    Des rencontres, j’en ai eues. Des ministres, j’en ai rencontrés : le ministre de l’Environnement, des personnalités de la Francophonie, le Premier ministre, le ministre des Ressources naturelles, le maire de Montréal, le secrétariat à la Biodiversité…
    Surtout, j’ai pu rencontrer les chercheurs et universitaires qui sont de dimension internationale et qui m’intéressent particulièrement dans le cadre des pôles d’excellence.

    Par La Tribune
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