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La stratégie algérienne de l’énergie à l’horizon 2030

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  • La stratégie algérienne de l’énergie à l’horizon 2030

    La 11e journée de l’énergie, organisée dernièrement par l’Ecole nationale polytechnique, a posé la problématique de la stratégie algérienne de l’énergie à l’horizon 2030. Cette question cruciale, en raison de la perspective de pénurie des hydrocarbures (pick oil), a été abordée à la lumière du potentiel énergétique actuel, de la prévision de consommation, de l’impact sur l’environnement, notamment le réchauffement climatique, et de l’impératif de développement de sources d’énergie alternatives.

    Le professeur Chems Eddine Chitour a relevé la nécessité et l’urgence d’une stratégie d’avenir pour l’énergie en Algérie, en s’appuyant sur les données de l’état du monde en 2030. La perspective d’épuisement des réserves d’hydrocarbures va rendre inexorable l’augmentation des prix, car l’offre ne répondra pas à la demande.

    Il y aura par ailleurs, selon lui, une tension sur l’eau, alors que la population du continent africain aura presque doublé. Il a estimé en conséquence, qu’à cette date, le pétrole ne sera plus un structurant de l’économie et que l’on assistera au développement des énergies renouvelables EnR (non carbonées) dont le prix de revient deviendra assez compétitif en raison aussi des impératifs de l’environnement.

    L’énergie, l’eau et l’environnement sont étroitement liés. On distingue 5 sources d’énergie renouvelable La biomasse : constituée par le potentiel de la forêt, c’est l’énergie des pauvres avec un milliard d’utilisateurs. Le vent : des éoliennes alimentent des pompes à eau sur les Hauts Plateaux.

    Le soleil: le potentiel solaire est de 1 540 kWh/an. Des centaines de foyers sont alimentés en énergie solaire dans les régions isolées du Sud. La terre : il y a un potentiel en géothermie comme à Relizane. L’eau : hydroélectricité.
    A titre indicatif, la puissance installée de Sonelgaz en 2006 en électricité est de 6 700 MW alors que la puissance du grand barrage hydroélectrique des Trois-Gorges en Chine est de 18 000 MW. Aujourd’hui, la question est de savoir si l’on peut produire assez d’énergie en Algérie et consommer moins, car il faut assurer l’équilibre entre les besoins et les réserves qui sont limitées.

    Par ailleurs, les intervenants ont appelé à la préservation d’une partie de nos réserves en hydrocarbure pour les générations futures, malgré la contrainte de la forte dépendance du pays par rapport aux recettes d’exportation de cette matière première.

    Dans le monde, le charbon, dont les réserves sont encore importantes, sera incontournable à l’avenir, mais il s’agira de produire propre, tenant compte des obligations de limitation des émissions de gaz carbonique (CO2). Le charbon rejette plus de CO2 que le gaz ou le pétrole.
    Il s’agit de savoir comment piéger le CO2 qui contribue au réchauffement climatique, alors que le parc automobile va augmenter de 800 millions à près de 1,1 milliard d’unités en 2030. A cette date, les Etats-Unis importeront 75 % de l’énergie consommée, et les besoins seront aussi importants pour des puissances asiatiques telles que la Chine, l’Inde le Japon ou la Corée …, ce qui accroîtra encore plus les coûts.

    Les déterminants de la demande globale en énergie sont constitués par la démographie, la croissance économique et les prix (inexorable augmentation des prix du pétrole). De ce fait, les disparités entre pays riches et pauvres vont s’accentuer.

    L’énergie non carbonée est l’énergie du futur L’utilisation des énergies renouvelables, comme l’hydrogène, les biocarburants, le solaire thermique et photovoltaïque, les piles à combustible, est liée à leur prix. Les Etats adoptent des mesures de soutien afin d’encourager leur développement.

    C’est ainsi que le gouvernement américain a décidé qu’en 2030, 25 % de l’énergie consommée par les voitures proviendront de l’éthanol, un biocarburant. 15 % de l’énergie proviendront du nucléaire en 2030, alors que sa part est de 2 % actuellement.

    En France, l’énergie nucléaire représente 16 % de l’énergie consommée. Il ne faut pas confondre la part de l’électricité, qui est de 75 %, et celle de l’énergie, qui n’est pas si importante, malgré 58 réacteurs nucléaires. Que doit faire l’Algérie ? Quel pourrait être son projet structurant ? De nombreux intervenants au séminaire, constitués en majorité d’élèves ingénieurs et doctorants, penchent pour un bouquet énergétique, alliant l’exploitation de plusieurs sources d’énergie (solaire, éolienne, pile à combustible, nucléaire).

    Dès 1985, il a été créé par décret présidentiel l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’énergie (APRUE), sous tutelle du Ministère de l’Energie et des Mines. L’agence a pour objectif la conservation de l’énergie et la réduction de l’impact du système énergétique sur l’environnement.

    La communication d’un cadre de cet établissement a porté sur «Le développement du marché de l’utilisation de l’énergie solaire pour le chauffage de l’eau sanitaire en Algérie». Un prototype de chauffe-eau solaire a été réalisé et un logiciel a été créé par l’Ecole nationale polytechnique en rapport avec son utilisation.

    Une autre communication a porté sur le bilan carbone, une technique pour mesurer la consommation d’énergie. A travers une famille algérienne disposant d’une voiture, du chauffage et de l’électricité, l’orateur a exposé une méthode pour quantifier le rejet de CO2 par rapport à sa consommation d’énergie.

    Le réchauffement climatique en Algérie provoquera entre autres un stress hydrique qui aura des conséquences sur l’agriculture, des déplacements de population et une urbanisation accélérée avec un taux de 75 % de la population vivant en milieu urbain.

    Cette urbanisation induit une plus forte consommation d’énergie. Au chapitre de l’énergie de l’après - pétrole, une communication a porté sur l’intérêt que présente le développement de la production des piles à combustible à hydrogène.

    L’Algérie peut produire de l’hydrogène à partir du gaz ou du solaire, reste le fait que le coût de cette technique est pour l’instant onéreux. Enfin, la dernière intervention a porté sur les tendances futures des réacteurs nucléaires.

    Dans le cadre du Forum international génération IV, des études sont menées sur le développement de nouvelles filières de réacteurs nucléaires à fission (atomes de deterium). Le planning de ce programme international prévoit la mise en service industriel de ces réacteurs à l’horizon 2030-2040.

    Par ailleurs, des pays se sont réunis autour du projet ITER, programme d’étude à long terme de la fusion nucléaire contrôlée. C’est un projet de recherche qui a pour objectif la construction et l’exploitation expérimentale d’un tokamak de grandes dimensions.

    Le réacteur sera construit à Cadarache en France. Alors que l’Union européenne a décidé que, dans vingt ans, la part de l’énergie renouvelable dans la consommation totale sera de 20 %, «l’Algérie n’a pas encore arrêté une démarche», ont déploré les intervenants lors du débat de clôture de cette 11e journée de l’énergie qui s’est tenue au mois de mars à l’hôtel Le mas des planteurs.

    Par le Jeune Indépendant

  • #2
    Ça bouge et c'est bien. Il faut en parler et en débattre sans arrêt jusqu'à ce que Boutef entend le cri.

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