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Jerusalem, où la crainte et la méfiance entre Palestiniens et Israéliens structurent la réalité de la ville sainte, et dans toute la Cisjordanie, les Palestiniens des territoires occupés sont sous le choc. Ces images d’hommes défenestrés, de membres du Fatah exécutés de sang-froid sur leur lit d’hôpital ou après s’être rendus aux islamistes contre la promesse d’une vie sauve, le piétinement de l’emblème palestinien et des portraits d’Arafat, ont choqué les Palestiniens, y compris certains sympathisants du Hamas.
«LE HAMAS A FRANCHI LA LIGNE ROUGE»
«Le parti islamiste a franchi la ligne rouge. Savent-ils que des milliers de Palestiniens sont morts pour cet emblème qu’ils ont piétiné et que des milliers d’autres sont détenus en Israël depuis près de 30 ans, avant même la création du Hamas, pour cet emblème», dit sur un ton calme et ferme, le colonel Mazen Abou Hassen, membre du Fatah, responsable de la sécurité de Jenine et Ram au nord de Jérusalem. Pour cet homme au physique de lutteur, ayant pris part à la bataille de Jenine, en avril 2003, «le Hamas était absent. Ce sont les hommes du Fatah qui ont fait face aux forces israéliennes et qui sont tombés pour cet emblème justement». Et de citer les noms de ses compagnons morts les armes à la main à Jenine comme le commandant des forces du Fatah, Abou Djendef, et ses adjoints Ziad el Amer, Nidhal Houlouli, Amjad Fakouni… Mazen Abou Hassan est amer : «Le Hamas, c’est fini. Il n’y aura pas de dialogue après ce qu’ils ont fait aux nôtres.» Pour Ziad Medoukh, professeur à l’université Al-Aqsa à Ghaza, «la population est déboussolée. Elle n’a pas encore réalisé l’ampleur du désastre. On est doublement enfermé, par Israël et par le Hamas. Contrairement à ce que racontent les médias occidentaux, le Hamas a perdu de sa crédibilité. Ici, à Ghaza, les gens étaient habitués au pluralisme politique et à une information pluraliste. Depuis le 14 juin, tout est à l’arrêt. Sur les 12 chaînes de radio existantes, il ne reste plus que trois : Radio Iman, Radio Aqsa (Hamas) et Radio Qods (Djihad islamique). Toutes les activités culturelles et politiques sont à l’arrêt. Il n’y a désormais qu’un seul son de cloche : celui du Hamas.» A Jérusalem, en contre-bas du Saint-Sépulcre, sous une chaleur de plomb (38 degrés), Bessam (sourire en arabe) palestinien de confession chrétienne, attend désespérément le touriste. «Mais je ne souris pas depuis quelque temps», dit-il. Peu de clients dans son fast-food. «La faute au Hamas», lance-t-il. «Depuis la mort d’Abou Amar (Yasser Arafat), il a pris du poids. Vous avez vu ce qu’ils ont fait aux gens du Fatah, aux institutions et écoles chrétiennes à Ghaza ?» Bessam, comme la majorité des Palestiniens chrétiens, soutient Mahmoud Abbas dans son refus de dialoguer avec le Hamas. Les plus jeunes espèrent, sans trop y croire, que si Israël libérait Marwan Barghouti, cela changerait la situation. «Mais ils ne vont pas le faire», dit cette jeune étudiante, également de confession chrétienne, de l’université de Bethléem. «Le Hamas fait leur jeu. Pourquoi les Israéliens se priveraient-ils d’un tel allié pour poursuivre leur politique de colonisation ?» Les élections anticipées ? «Les islamistes laisseront- ils les habitants de Ghaza y participer ? se demande-t-elle. Mardi dernier, à Beitjala séparée d’une rue de Bethléem, avait lieu une veillée funéraire au domicile du poète palestinien Carlos Khalil Touma dont le père (94 ans) est décédé au courant de la nuit. Dans le salon, orné d’éffigie de la Vierge Marie et du Christ, amis et proches assis autour de deux prêtres de rite grec-catholique (le défunt était chrétien), la discussion tourne autour des évènements de Ghaza. Ici, dans cette commune frontalière de Bethléem, ville de naissance du Christ, habitée exclusivement par des Palestiniens de confession chrétienne, la population s’est rangée comme un seul homme derrière Mahmoud Abbas. Carlos Khalil Touma, membre du Parti populaire palestinien (PPP, communiste), qui a fait trois ans de prison en Israël avant d’être libéré à l’occasion des accords d’Oslo en 1993, estime que «le Hamas a commis une grave erreur et qu’il n’a qu’une seule alternative, accepter des élections anticipées au lieu de tergiverser et de mettre le mouvement national palestinien en danger ». A Bethléem même, où le Hamas est présent au sein de la forte minorité musulmane, on n’en pense pas moins. Dans cette ville, entourée par le mur de sécurité construit par Israël pour parer soi-disant aux attentats, géré par un maire communiste de confession chrétienne, le Fatah a fermé le local du Hamas et lui a interdit toute forme d’activité.
suite de larticle: http://www.lesoird***********/articl...id=55549&cid=2
«LE HAMAS A FRANCHI LA LIGNE ROUGE»
«Le parti islamiste a franchi la ligne rouge. Savent-ils que des milliers de Palestiniens sont morts pour cet emblème qu’ils ont piétiné et que des milliers d’autres sont détenus en Israël depuis près de 30 ans, avant même la création du Hamas, pour cet emblème», dit sur un ton calme et ferme, le colonel Mazen Abou Hassen, membre du Fatah, responsable de la sécurité de Jenine et Ram au nord de Jérusalem. Pour cet homme au physique de lutteur, ayant pris part à la bataille de Jenine, en avril 2003, «le Hamas était absent. Ce sont les hommes du Fatah qui ont fait face aux forces israéliennes et qui sont tombés pour cet emblème justement». Et de citer les noms de ses compagnons morts les armes à la main à Jenine comme le commandant des forces du Fatah, Abou Djendef, et ses adjoints Ziad el Amer, Nidhal Houlouli, Amjad Fakouni… Mazen Abou Hassan est amer : «Le Hamas, c’est fini. Il n’y aura pas de dialogue après ce qu’ils ont fait aux nôtres.» Pour Ziad Medoukh, professeur à l’université Al-Aqsa à Ghaza, «la population est déboussolée. Elle n’a pas encore réalisé l’ampleur du désastre. On est doublement enfermé, par Israël et par le Hamas. Contrairement à ce que racontent les médias occidentaux, le Hamas a perdu de sa crédibilité. Ici, à Ghaza, les gens étaient habitués au pluralisme politique et à une information pluraliste. Depuis le 14 juin, tout est à l’arrêt. Sur les 12 chaînes de radio existantes, il ne reste plus que trois : Radio Iman, Radio Aqsa (Hamas) et Radio Qods (Djihad islamique). Toutes les activités culturelles et politiques sont à l’arrêt. Il n’y a désormais qu’un seul son de cloche : celui du Hamas.» A Jérusalem, en contre-bas du Saint-Sépulcre, sous une chaleur de plomb (38 degrés), Bessam (sourire en arabe) palestinien de confession chrétienne, attend désespérément le touriste. «Mais je ne souris pas depuis quelque temps», dit-il. Peu de clients dans son fast-food. «La faute au Hamas», lance-t-il. «Depuis la mort d’Abou Amar (Yasser Arafat), il a pris du poids. Vous avez vu ce qu’ils ont fait aux gens du Fatah, aux institutions et écoles chrétiennes à Ghaza ?» Bessam, comme la majorité des Palestiniens chrétiens, soutient Mahmoud Abbas dans son refus de dialoguer avec le Hamas. Les plus jeunes espèrent, sans trop y croire, que si Israël libérait Marwan Barghouti, cela changerait la situation. «Mais ils ne vont pas le faire», dit cette jeune étudiante, également de confession chrétienne, de l’université de Bethléem. «Le Hamas fait leur jeu. Pourquoi les Israéliens se priveraient-ils d’un tel allié pour poursuivre leur politique de colonisation ?» Les élections anticipées ? «Les islamistes laisseront- ils les habitants de Ghaza y participer ? se demande-t-elle. Mardi dernier, à Beitjala séparée d’une rue de Bethléem, avait lieu une veillée funéraire au domicile du poète palestinien Carlos Khalil Touma dont le père (94 ans) est décédé au courant de la nuit. Dans le salon, orné d’éffigie de la Vierge Marie et du Christ, amis et proches assis autour de deux prêtres de rite grec-catholique (le défunt était chrétien), la discussion tourne autour des évènements de Ghaza. Ici, dans cette commune frontalière de Bethléem, ville de naissance du Christ, habitée exclusivement par des Palestiniens de confession chrétienne, la population s’est rangée comme un seul homme derrière Mahmoud Abbas. Carlos Khalil Touma, membre du Parti populaire palestinien (PPP, communiste), qui a fait trois ans de prison en Israël avant d’être libéré à l’occasion des accords d’Oslo en 1993, estime que «le Hamas a commis une grave erreur et qu’il n’a qu’une seule alternative, accepter des élections anticipées au lieu de tergiverser et de mettre le mouvement national palestinien en danger ». A Bethléem même, où le Hamas est présent au sein de la forte minorité musulmane, on n’en pense pas moins. Dans cette ville, entourée par le mur de sécurité construit par Israël pour parer soi-disant aux attentats, géré par un maire communiste de confession chrétienne, le Fatah a fermé le local du Hamas et lui a interdit toute forme d’activité.
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