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Le droit au logement bafoué en Algérie

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  • Le droit au logement bafoué en Algérie

    Contestation par-ci, émeute par-là en Algérie. Grogne à l’Est et à l’Ouest, colère au centre, et une autre dans le sud. L’accès au logement pousse les Algériens à avoir les nerfs sous le bonnet. Le dossier est devenu le principal casse-tête de nos concitoyens. Plus facile de trouver une aiguille dans une botte de foin que de se dénicher un appartement. Il est vrai que, pour les Algériens, ce n’est là qu’une lapalissade, ou un secret de polichinelle. Cependant, le sujet mérite qu’on s’y attarde. Les grognes et remous relatifs à la distribution des logements, sont quotidiennement relevés dans les colonnes de la presse nationale.

    Ceux de nos concitoyens qui n’ont pas les moyens de se procurer un appartement, ils sont nombreux d’ailleurs, préfèrent souscrire à un quelconque programme, mis en oeuvre par les pouvoirs publics. Néanmoins, les dossiers ne sont déposés que pour être jetés dans de sombres tiroirs et être grignotés par la poussière. Cette situation n’est pas sans sortir les citoyens de leurs gonds.

    Le retard accumulé dans l’attribution des logements promis, suscite alors l’inquiétude des citoyens. A l’inquiétude succède la colère. Et le feu est mis aux poudres. La grogne populaire éclate. Bonjour les dégâts! Ce scénario est en effet devenu banal dans notre pays. Il n’y a pas de région qui n’ait pas connu ce genre de situation, combien délicate.

    Le clientélisme, le passe-droit, le copinage, les pots-de-vin...sont autant d’entraves qui sont souvent mis à l’index. Pour remédier à cet épineux problème, les pouvoirs publics croyaient bon de décharger les APC de l’attribution des logements, pour la confier aux chefs de daïra. Mais selon toute vraisemblance, ce casse-tête chinois est loin de connaître son épilogue. La stratégie suivie par les autorités ne relève en fin de compte que d’un simple bricolage, plutôt qu’une solution plus réfléchie et plus en phase avec la problématique que pose le logement.

    L’offre est réduite alors que la demande est astronomique, dès lors il est et sera toujours difficile de contenter tout le monde, comme en atteste l’attribution de 1000 logements, par tirage au sort, dans la wilaya d’Oran, qui a failli tourner en émeute. Un cas parmi tant d’autres. Tout a commencé lorsque les autorités de cette wilaya de l’ouest du pays, ont décidé de procéder à la répartition des logements, type F2 (notons que le président Bouteflika, à Oran justement, avait attiré l’attention des constructeurs sur l’aberration des F2, que l’on continue, apparemment de construire) et F3, entre les bénéficiaires, organisés jeudi dernier au Palais des sports d’Oran. La distribution de ces logements, réalisés au niveau des sites de Haï El Yasmine et Haï Ennour, dans la commune de Bir El Djir, a failli tourner au drame. Les bénéficiaires contestent en effet le flou émaillant cette opération. A en croire les comptes rendus de la presse nationale, certaines familles, devant le fait de leur nombre, ont bénéficié d’un F3, pour se retrouver destinataires d’un F2; tandis que d’autres familles ont été carrément exclues.
    Si le problème est identique dans les wilayas de Béjaïa, Annaba, Constantine...où des sit-in sont fréquemment observés devant le siège de la daïra, la situation est plus compliquée à Boumerdès. Doublement frappée. A la crise du logement qui sévit, s’ajoute le séisme qui l’a lourdement ébranlée. Pas plus tard qu’hier, une cinquantaine de personnes se sont regroupées devant l’APN (Assemblée populaire nationale). Cette foule n’est, en fait, qu’une partie des 260 familles exclues de la liste des bénéficiaires de la formule location-vente, du programme 2002 de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (Aadl).

    Approchés, les contestataires affirment avoir subi l’injustice de l’administration. Comment? Etant sinistrés du séisme du 21 mai 2003, à Boumerdès, les pouvoirs publics leur ont attribué des indemnités. En attendant que les travaux de réalisation des logements soient terminés, leurs noms sont inscrits sur les listes de citoyens devant bénéficier des logements en construction dans les zones de Zemmouri et Tidjelabine.

    Néanmoins, lors de l’attribution de ces logements, ils découvrent, à leur insu, qu’ils en étaient exclus. «Nous avons frappé à toutes les portes, personne ne veut nous recevoir ou écouter nos doléances, y compris le wali que nous avons saisi à maintes reprises», indique un citoyen faisant parti de ceux prenant part au sit-in devant l’APN. La situation est d’autant plus délicate qu’il est extrêmement urgent de trouver des solutions susceptibles de désamorcer cette bombe à retardement.

    Certains estiment, et à juste raison, que ce n’est pas avec la réalisation de 1 ou 2 millions de logements promis par le président de la République qu’on peut régler le problème du logement en Algérie. Les choses sont plus compliquées, voire plus complexes que ça. Il suffit d’apprendre qu’il existe aujourd’hui, à travers le territoire national, plus d’un million d’appartements fermés, pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas du manque de logements dont souffre l’Algérie. Le talon d’Achille du secteur de l’habitat réside dans la bureaucratie galopante. Faudra-t-il attendre «l’ultime» explosion pour penser à pallier cette lacune?

    Par L'Expression
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