Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Lutte contre la douleur: Des morphiniques ultrarapides par voie nasale

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Lutte contre la douleur: Des morphiniques ultrarapides par voie nasale

    De nouveaux traitements ou plutôt de nouvelles formes d'administration de morphiniques, par voie nasale ou gingivale, actives en quelques minutes (alors que les pompes à morphine agissent en 15 à 20 minutes) sont en cours d'expérimentation chez des malades atteints de cancer. Elles devraient permettre d'améliorer la prise en charge des souffrances parfois intolérables éprouvées par la plupart de ces patients, grâce un très court délai d'action. « Et notamment celles liées aux douleurs dites»instables* »,ont souligné les spécialistes réunis cette semaine à Paris dans le cadre d'Eurocancer.

    Car la douleur dans le cancer n'est pas toujours stable : les malades ne souffrent pas ou peu, calmés par un traitement antalgique de fond et, soudain, sont en proie à des accès paroxystiques, liés au mouvement (passage de la position couchée à la position assise par exemple), en particulier en cas de métastases osseuses au niveau des vertèbres, des hanches, des membres inférieurs ou des douleurs dites « de fin de dose », lorsque les antalgiques prescrits au long cours ont une fin d'action prématurée. 66 % des patients ont des accès douloureux même lorsque le traitement de fond est efficace. Pourtant, « 30 % des personnes confrontées aux tourments du cancer ou de ses séquelles ne reçoivent pratiquement aucun antalgique, assure le Dr Thierry Delorme, médecin spécialiste des centres de lutte contre le cancer, en charge de la consultation d'analgésie à l'Institut Curie à Paris.

    Généralistes en première ligne

    Il rappelle que deux études bien documentées, réalisées à la fin des années 1980 puis en 2002, par le Dr Louis Brasseur et le Dr François Larue, avaient montré que 57 % des cancéreux éprouvaient des souffrances ni correctement prises en compte ni prises en charge. Pour 60 % d'entre eux, ces douleurs étaient ressenties de moyennes à fortes.« Les choses n'ont guère évolué sans que l'on sache vraiment pourquoi », ajoute ce spécialiste. Alors que paradoxalement, depuis la fin des années 1980, l'Organisation mondiale de la santé avait publié des documents montrant comment il est possible par un traitement simple d'administration (morphiniques par voie orale) de soulager 75 à 80 % des douleurs en cas de cancer.

    Aujourd'hui, une grande partie de ces patients sont soignés à domicile. Seule, une petite minorité est hospitalisée. Et la plupart en hôpital de jour : ils rentrent chez eux le soir une fois la radiothérapie, la chimiothérapie ou d'autres traitements administrés. « Le généraliste est donc en première ligne alors qu'il n'a pas été formé, à de rares exceptions près (il existe un enseignement obligatoire depuis moins de cinq ans) à la prise en charge de ces malades aux douleurs si particulières et souvent si intenses », reconnaît le Dr Delorme.

    Une situation qui risque de s'aggraver. Seuls les grands hôpitaux peuvent se permettre d'avoir des consultations spécialisées. Elles prennent du temps, comportent peu d'actes techniques et sont donc considérées par les gestionnaires de la santé comme des « activités à perte ». Les pouvoirs publics réfléchissent à un financement des structures antidouleur. L'espoir, c'est aussi qu'avec le plan cancer, un réseau digne de ce nom s'installe afin d'épauler les médecins de ville et les aider à mieux prendre en charge les patients au quotidien. Sur 700 000 ordonnances annuelles de morphiniques en France, seuls 12 % des généralistes disent en prescrire. Alors qu'ils ont de 4 à 5 cancéreux dans leur clientèle. Les nouvelles formes galéniques devraient contribuer à améliorer la prise en charge de ces douleurs en médecine de ville.

    Par le Figaro
Chargement...
X