Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La fuite des cerveaux en France

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La fuite des cerveaux en France

    La "fuite des cerveaux" fait peur en France. Les syndicats de chercheurs et le mouvement Sauvons la recherche agitent régulièrement ce chiffon rouge pour convaincre l'opinion publique de la nécessité d'améliorer rapidement leurs conditions de travail. Mais qu'en est-il exactement ?

    Quantitativement, le verdict est faux, ont démontré deux polytechniciens, Benoît Jubin et Pascal Lignières, lors de la présentation, mercredi 13 juin, de leur mémoire de fin d'études de l'Ecole des mines. La France est au contraire un brain-gainer, c'est-à-dire un pays qui attire plus de diplômés de l'enseignement supérieur qu'il n'en fait fuir. Parmi les pays étudiés, seuls les Etats-Unis et le Canada font mieux que la France.

    Seulement 3 % des chercheurs français s'expatrient, le taux le plus faible d'Europe. Et 80 % reviennent au bout de quelques années, riches de cette expérience. Alors, pourquoi s'alarmer ?

    Qualitativement, le constat est effectivement inquiétant. 40 % des économistes français "de premier rang", c'est-à-dire se classant parmi les 1 000 premiers chercheurs mondiaux, en fonction de leur nombre de publications scientifiques, sont expatriés aux Etats-Unis. La situation est pire en biologie. La moitié des chercheurs les plus productifs sont outre-Atlantique. Leur efficacité est mesurée en fonction du nombre de leurs publications, mais aussi du "facteur d'impact", c'est-à-dire du nombre de citations par article.

    On peut s'en alarmer ou s'en réjouir. Car ces experts de haut vol sont peu nombreux. La France compte 41 économistes parmi les 1 000 meilleurs mondiaux. Ce qui ramène à 16 le nombre de ceux qui vivent aux Etats-Unis et qu'il serait judicieux de convaincre de revenir, ont calculé les deux X-Mines, en s'appuyant sur une étude de Tom Coupé, professeur d'économie à l'Economics Education and Research Consortium (EERC) de Kiev.

    En biologie, "les dix Français expatriés les plus productifs publient autant que tous les chercheurs de l'Institut Pasteur", ajoutent les futurs diplômés, en se basant sur une étude de Philippe Even, ancien doyen de la faculté de médecine Necker-Enfants malades. Leur score, en nombre de publications ou en facteurs d'impacts, est le même que celui des dix meilleurs français restés sur le territoire.

    La population à cibler est donc faible. Il doit être envisageable de leur offrir des salaires, une équipe de travail, un budget comparables à ce qui leur est offert outre-Atlantique, avancent les deux auteurs, qui, en tout cas, ne feront pas mentir leurs statistiques. Benoît Jubin part aux Etats-Unis, à l'université de Berkeley, pour y faire une thèse en géométrie différentielle. Pascal Lignières reste en France, à Strasbourg, au service de l'Autorité de sûreté nucléaire.

    source : le Monde
Chargement...
X