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Blackstone veut racheter le groupe Hilton

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    En mettant 26 milliards de dollars (19 milliards d'euros) sur la table des négociations pour racheter le groupe hôtelier Hilton, le fonds d'investissement américain Blackstone s'apprête à devenir, avec près 600 000 chambres, le numéro un mondial de l'hôtellerie devant Mariott, Intercontinental ou Accor.

    Selon les termes de l'accord, rendu public mardi 3 juillet, la transaction se fera sur la base de 47,50 dollars par action, soit une prime de 40 % par rapport au cours de clôture de l'action lundi 2 juillet à New York. Cette offre a enflammé les valeurs du secteur hôtelier. A la Bourse de Paris, mercredi matin, l'action du groupe Accor s'envolait de 6 %.

    Le conseil d'administration de Hilton a déjà approuvé l'opération qui devrait être bouclée d'ici à la fin de l'année.

    L'offre jugée "irrésistible" pour les actionnaires, selon le PDG de la chaîne hôtelière, Stephen Bollenbach, a convaincu Barron Hilton, coprésident du groupe et héritier du fondateur, Conrad Hilton, qui pourrait céder ses parts et empocher 990millions de dollars. Ce prix apparaît d'autant plus attractif que, selon M. Bollenbach, interrogé par Bloomberg, le groupe n'avait pas été contacté par d'autres acquéreurs. Blackstone, qui juge ce prix "juste", tenait absolument à cet actif.

    Cette transaction traduit l'intérêt que le fonds porte au secteur hôtelier. Blackstone, qui gère pour près de 20 milliards de dollars dans le secteur immobilier, a déjà racheté en janvier 2006 le groupe La Quinta Inns and Suites. L'accord avec Hilton va lui permettre de mettre la main sur les nombreuses marques de luxe, notamment les chaînes Hilton, Doubletree, Embassy Suites, Hampton Inn, et The Waldorf-Astoria Collection.

    Pour Blackstone, il s'agit d'un "achat stratégique", atteste son porte-parole. Le fonds pourra ainsi dégager des économies d'échelle entre ses différents actifs, en mutualisant les achats par exemple.

    Avec cette opération Blackstone distance aussi ses homologues, notamment le fonds Colony, spécialisé dans le secteur. Ce n'est sans doute pas un hasard, si celui-ci a annoncé le même jour, être monté à 10,3 % dans la chaîne Accor, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe devant la Caisse des dépôts et consignations.

    PARMI LES PLUS GROSSES OPÉRATIONS

    Cette nouvelle annonce de la part d'un fonds n'a pas surpris les spécialistes. Selon les experts, la croissance dans le secteur hôtelier est essentiellement le fait du "private equity" (capital investissement). "Il y a une véritable logique dans l'opération de Blackstone, explique l'un d'eux. A compter d'un certain nombre de chambres détenues en portefeuille, on ne fait plus d'opération immobilière, on devient hôtelier. Dans ces conditions il faut impérativement acquérir un savoir faire tant sur la gestion que sur la commercialisation que sur les marques." Blackstone, qui en possède déjà plus de 100 000 aux Etats-Unis et en Europe, est dans ce cas. Contrairement à d'autres fonds, comme Colony, sa stratégie ne sera donc pas de céder le patrimoine immobilier mais de l'exploiter.

    Cette nouvelle acquisition confirme aussi l'omniprésence des fonds dans le paysage économique. Si elle se concrétise, elle figurera parmi les plus grosses opérations menées par des fonds. Le record historique a été atteint il y a quelques jours avec le rachat du géant canadien des télécommunications Bell Canada par un consortium conduit par le canadien Teachers pour 48,5 milliards de dollars.

    L'assise financière de Blackstone, qui gère au total 88 milliards de dollars, a été renforcée par son entrée en Bourse le 22 juin. L'opération lui a permis de lever 4,13 milliards de dollars. Et lui ouvre la porte à de futures augmentations de capital, qui lui permettront de lever plus facilement les fonds nécessaires à ces opérations gigantesques. Son homologue KKR envisage de suivre cet exemple.

    Le recours à cette nouvelle source de financement pourrait, en partie, palier les difficultés annoncées pour une activité jusqu'ici florissante. Les fonds, qui s'endettent massivement pour racheter leurs actifs, doivent affronter la hausse des taux et une méfiance croissante des banques dans un contexte d'opérations de plus en plus audacieuses.

    source : Le Monde
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