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L’extrême pauvreté en Afrique a ralenti, mais les défis demeurent

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  • L’extrême pauvreté en Afrique a ralenti, mais les défis demeurent

    NAIROBI, 3 juillet 2007 (IRIN)
    Le Rapport 2007 sur les progrès accomplis en vue d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) apporte une vision pessimiste des chances qu’a l’Afrique d’atteindre l’ensemble des objectifs visés, même si le rapport fait état d’une faible augmentation du nombre de personnes vivant dans des conditions d’extrême pauvreté sur le continent – de 296 millions en 1999, elles sont passées à 298 millions en 2004, malgré un taux de croissance démographique de 2,3 pour cent diminué en Afrique. En outre, la proportion de personnes vivant avec un dollar par jour ou moins passant de 45,9 pour cent à 41,1 pour cent depuis 1999.

    Pourtant, pour réduire de moitié l’ampleur de la pauvreté extrême qui frappe le continent d’ici à l’an 2015, tels que le prévoient les OMD, il faudra mettre les bouchées doubles.

    Par ailleurs, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, a averti que si les pays développés n’honoraient pas leurs engagements officiels en matière d’aide, les progrès accomplis jusqu’ici seraient compromis.

    « Le monde ne veut pas de nouvelles promesses », a écrit Ban Ki-moon dans l’avant-propos du rapport. « Il est impératif que les parties prenantes, dans leur ensemble, respectent les engagements déjà pris ».

    Seuls cinq pays donateurs ont atteint ou dépassé l’objectif fixé de longue date par les Nations Unies, selon lequel les pays doivent consacrer 0,7 pour cent de leur produit national brut à l’aide au développement – soit, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède.

    Au total, l’aide officielle au développement a diminué de 5,1 pour cent entre 2005 et 2006, en termes effectifs. Cette diminution, la première depuis 1997, s’est opérée malgré l’engagement des pays industrialisés du G8, qui avaient promis, au sommet de Gleneagles, en 2005, de doubler l’aide versée à l’Afrique d’ici à 2010.

    « L’absence de toute augmentation considérable d’assistance officielle au développement […] engendre l’impossibilité, même pour les pays bien gouvernés, d’atteindre les OMD », a écrit M. Ki-moon. « Comme l’indique clairement ce rapport, des ressources adaptées doivent être mises à la disposition des pays, de façon prévisible, afin de leur permettre de planifier efficacement l’augmentation progressive de leurs investissements ».

    Un bilan mitigé

    Dans le monde, le nombre de personnes vivant avec un dollar par jour a diminué, passant de 32 pour cent (1,25 milliard en 1990) à 19 pour cent (980 millions en 2004).

    A en croire le rapport, si cette tendance se maintient, « l’objectif de réduction de la pauvreté des OMD sera atteint pour le monde dans son ensemble et pour la plupart des régions ».

    Parmi les autres signes de progrès, à l’échelle mondiale, on constate une augmentation des inscriptions à l’école primaire – passées de 80 pour cent en 1991 à 88 pour cent en 2005, une augmentation du nombre de femmes en politique et au sein des gouvernements, une baisse de la mortalité infantile, principalement grâce aux mesures prises contre la rougeole, par exemple, une intensification des mesures anti-paludisme et des progrès contre la tuberculose, quoique insuffisants pour permettre de réduire de moitié les taux de prévalence et de mortalité d’ici à 2015.

    L’Asie a réalisé des progrès considérables dans l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim : le nombre de personnes vivant avec un dollar par jour a été réduit de moitié, selon le rapport, et le continent est ainsi en bonne voie pour atteindre le premier OMD. Néanmoins, ce progrès va de pair avec davantage d’inégalités en matière de revenus au sein des pays et entre les régions.

    En Asie du Sud, près de 30 pour cent des habitants vivent encore avec un dollar par jour, tandis qu’en Asie de l’Est, la proportion de revenus perçus par le cinquième le plus pauvre de la population est passée de 7,3 pour cent en 1990 à seulement 4,5 pour cent en 2004.

    De même, de minces améliorations ont été constatées en matière de taux de nutrition infantile et d’égalité des sexes en Asie du Sud et du Sud-Est : l’Asie du Sud et l’Afrique sub-saharienne se partagent le taux de mortalité maternelle le plus élevé et le nombre le plus faible d’assistants de santé qualifiés, présents à l’accouchement.

    Par ailleurs, les progrès réalisés en vue d’atteindre certains OMD en Asie seront limités par des difficultés rencontrées dans d’autres domaines, telles que la déforestation, l’urbanisation anarchique, et la propagation rapide du VIH/SIDA dans certaines régions, selon le rapport.

    Sur une note plus positive, l’Afrique du Nord est en passe d’atteindre la plupart des huit OMD. Dans cette région, le taux de pauvreté est passé de 2,6 pour cent à 1,4 pour cent entre 1990 et 2004.

    De toutes les régions en voie de développement, l’Afrique du Nord présente les écarts de revenus les plus étroits. Des progrès considérables ont été réalisés en vue de rendre l’école primaire accessible à tous et les taux d’inscription s’élevaient, en 2005, à 95 pour cent.

    Enfin, la mortalité infantile est passée de 88 décès pour 1 000 naissances en 1990 à seulement 35 décès, en 2005. Seules ombres au tableau : l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes, a noté le rapport.
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