L'anti A-380 sera dévoilé dimanche. La revanche de l'avionneur américain par rapport à son rival européen. Le Dreamliner est d'ores et déjà le plus gros succès de toute l'histoire aéronautique avant lancement.
Avec un art consommé de l'événementiel, Boeing dévoilera au monde entier le 1er exemplaire grandeur nature de son 787 Dreamliner dimanche après-midi prochain 8 juillet. Or, en anglais, cette date s'écrit précisément : 7/8/7. Pour l'avionneur américain, il s'agira du premier modèle réellement nouveau depuis 13 ans. Lancé en 2003 alors que Boeing est au plus mal et Airbus au mieux, le programme de cet « avion de rêve » consacre surtout le retour en force du groupe de Seattle. Car le 787 est d'ores et déjà l'appareil le plus convoité de l'histoire aéronautique civile pour avoir engrangé plus de 640 commandes fermes auprès de 46 clients un an avant ses premières livraisons. Le groupe a du reste vendu toute sa capacité de production jusqu'en 2013, la date à laquelle Airbus prévoit de sortir son A-350.
A l'instar de l'A-380 d'Airbus, le B-787 obéit également à un concept inédit. Même si évidemment ce n'est pas le même, puisque le Dreamliner a d'abord été conçu comme l'arme absolue anti-A-380. Là où le mastodonte d'Airbus joue sur les réductions de coûts par le gigantisme, son rival américain parie sur les économies de poids et donc de consommation ; ce qui peut être décisif en ces temps de pétrole ruineux.
Economie de carburant d'abord, avec une consommation réduite de l'ordre de 20% par rapport aux autres gros porteurs de même poids grâce à la proportion très élevée des matériaux composites utilisés (fibre de carbone au lieu de l'aluminium traditionnel). Dans le 787, celle-ci atteindra les 50% contre 30% pour l'A-380. Economie dans les coûts de maintenance ensuite, avec une facture allégée d'environ 30%. Plus légers, plus résistants, ces matériaux présentent aussi l'immense avantage pour la clientèle de limiter les nuisances sonores. Techniquement d'ailleurs, le 787 sera capable de décoller sur des pistes plus courtes que les autres appareils de son calibre. Ce qui réduira aussi le temps d'exposition aux décibels.
D'un point de vue stratégique, quand l'avionneur européen mise sur une stratégie de gros « hub » de plus en plus saturés, son concurrent table sur des liaisons de « point à point » entre métropoles moyennes, selon le principe du vol direct très prisé par les passagers qui ne subissent plus les interminables correspondances. Et son rayonnement sera largement suffisant pour couvrir la plupart des besoins des compagnies : il aura 15.750 km d'autonomie dans certaines configurations. De quoi permettre de relier sans escale New York à Manille ou Moscou à Sao Paulo.
Concrètement, le 787 sera décliné en trois versions, allant de 210 à 330 places. L'objectif pour son constructeur est d'en écouler environ 2000 exemplaires sur quinze ans. Les vols d'essai se dérouleront théoriquement cet automne et le 1er exemplaire sera livré au transporteur nippon ANA au printemps prochain. De sorte que compte tenu des retards accumulés par l'A-380, les deux géants mondiaux du secteur s'affronteront avec leurs nouveautés par pistes interposées à peu près en même temps. A condition bien sûr que le Dreamliner ne connaisse pas à son tour des ratés de calendrier…
LExpansion le 06 Juillet 2007.
Avec un art consommé de l'événementiel, Boeing dévoilera au monde entier le 1er exemplaire grandeur nature de son 787 Dreamliner dimanche après-midi prochain 8 juillet. Or, en anglais, cette date s'écrit précisément : 7/8/7. Pour l'avionneur américain, il s'agira du premier modèle réellement nouveau depuis 13 ans. Lancé en 2003 alors que Boeing est au plus mal et Airbus au mieux, le programme de cet « avion de rêve » consacre surtout le retour en force du groupe de Seattle. Car le 787 est d'ores et déjà l'appareil le plus convoité de l'histoire aéronautique civile pour avoir engrangé plus de 640 commandes fermes auprès de 46 clients un an avant ses premières livraisons. Le groupe a du reste vendu toute sa capacité de production jusqu'en 2013, la date à laquelle Airbus prévoit de sortir son A-350.
A l'instar de l'A-380 d'Airbus, le B-787 obéit également à un concept inédit. Même si évidemment ce n'est pas le même, puisque le Dreamliner a d'abord été conçu comme l'arme absolue anti-A-380. Là où le mastodonte d'Airbus joue sur les réductions de coûts par le gigantisme, son rival américain parie sur les économies de poids et donc de consommation ; ce qui peut être décisif en ces temps de pétrole ruineux.
Economie de carburant d'abord, avec une consommation réduite de l'ordre de 20% par rapport aux autres gros porteurs de même poids grâce à la proportion très élevée des matériaux composites utilisés (fibre de carbone au lieu de l'aluminium traditionnel). Dans le 787, celle-ci atteindra les 50% contre 30% pour l'A-380. Economie dans les coûts de maintenance ensuite, avec une facture allégée d'environ 30%. Plus légers, plus résistants, ces matériaux présentent aussi l'immense avantage pour la clientèle de limiter les nuisances sonores. Techniquement d'ailleurs, le 787 sera capable de décoller sur des pistes plus courtes que les autres appareils de son calibre. Ce qui réduira aussi le temps d'exposition aux décibels.
D'un point de vue stratégique, quand l'avionneur européen mise sur une stratégie de gros « hub » de plus en plus saturés, son concurrent table sur des liaisons de « point à point » entre métropoles moyennes, selon le principe du vol direct très prisé par les passagers qui ne subissent plus les interminables correspondances. Et son rayonnement sera largement suffisant pour couvrir la plupart des besoins des compagnies : il aura 15.750 km d'autonomie dans certaines configurations. De quoi permettre de relier sans escale New York à Manille ou Moscou à Sao Paulo.
Concrètement, le 787 sera décliné en trois versions, allant de 210 à 330 places. L'objectif pour son constructeur est d'en écouler environ 2000 exemplaires sur quinze ans. Les vols d'essai se dérouleront théoriquement cet automne et le 1er exemplaire sera livré au transporteur nippon ANA au printemps prochain. De sorte que compte tenu des retards accumulés par l'A-380, les deux géants mondiaux du secteur s'affronteront avec leurs nouveautés par pistes interposées à peu près en même temps. A condition bien sûr que le Dreamliner ne connaisse pas à son tour des ratés de calendrier…
LExpansion le 06 Juillet 2007.
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