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Les produits contrefaits inondent l'Algérie

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  • Les produits contrefaits inondent l'Algérie

    D’après les chiffres donnés à la radio par un responsable des Douanes algériennes, l’importation des produits contrefaits a explosé ces dernières années en Algérie. Les saisies ont été multipliées par 21 entre 2003 et 2006. Il paraît que malgré toute la bonne volonté des différents services de contrôle et des laboratoires d’analyses, le phénomène est difficile à endiguer, notamment parce que le faux ressemble tellement au vrai. Les douanes comptent donc s’adresser aux “marques” elles-mêmes pour les aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

    Pourtant, même si la question dépasse la mission de la seule institution douanière, ne s’attaque-t-on pas déjà à ces ordinaires pratiques frauduleuses qui “empoisonnent” la vie du consommateur avant d’arriver à la chasse aux fausses marques ? Est-ce pour fermer les yeux à la contrefaçon courante ?
    Si la triche sur des plaquettes de freins ou sur une crème cosmétique peut avoir de tragiques conséquences pour le consommateur, le faux Adidas et le faux Cardin répondent à une demande consciemment émise par certains consommateurs qui n’ont que les moyens de la fausse frime. Mais, pression des fabricants ou effet de mode, il n’y a que la contrefaçon des “marques” qui semble intéresser nos autorités.

    Il semble pourtant tellement urgent et simple de réhabiliter, par exemple, le service municipal des poids et mesures pour vérifier la conformité de ces différentes sortes d’engins qui, dans les marchés, tiennent lieu de balances ou de vérifier par moments le poids de la baguette de pain. Ne parlons pas de ces monticules de fruits et légumes qui présentent un article attrayant sur le versant exposé au consommateur, cachant la partie avariée de la marchandise qui sera pesée sur une balance discrètement posée loin du regard du client !

    Il faut une complaisance nationale tacite et des complaisances individuelles massives pour que toutes ces tares du commerce soient possibles. Quand, pendant des années, nous mangions de l’âne pour du bœuf, le vétérinaire ne pouvait tout de même pas se méprendre, lui aussi, devant une bête pas encore débitée. Pourquoi donc, devant des problématiques apparemment simples, vouloir mettre la charrue avant les… bœufs ?

    Le laisser-aller, qui dissout les missions de service public, n’est pas le premier obstacle à un sain système commercial. Sans doute qu’au commencement, il y a la corruption, ce trait de comportement qui a fini par polluer la société entière. Il n’y a pas que les frontières territoriales qui fuient de produits prohibés : les boutiques de cassettes et CD gravés maison ont pignon sur rue, jusqu’aux scandales parfois rapportés de produits de saisie qui s’évaporent à travers les scellés.

    Et si l’on s’en tient au bon flair des fumeurs et buveurs, il y a même le cas des cigarettes et de certains alcools où la marque authentique nous parvient par la contrebande et le douteux “générique” nous arrive par le circuit commercial officiel. C’est à croire qu’on s’inquiète de la complexité de la lutte contre la contrefaçon pour oublier de s’attaquer à la fraude ordinaire, voire légale.

    source : Liberté
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