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Une économie libérale dirigée par la famille royale

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  • Une économie libérale dirigée par la famille royale

    Pourquoi, cette réussite fulgurante ? Quel est la botte secrète ?
    Non, tout n'est pas dû au pétrole, c'est tout simplement une politique systématique de zones franches ou 22.000 sociétés sont venues s’y implanter, et surtout l’émergence d’une élite technocratique de qualité. A méditer.
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    Le dynamisme de l’économie de Dubaï repose sur un subtil dosage de dirigisme et de libéralisme, de népotisme et de prime à l’initiative. Souverains tout puissants, les émirs locaux ont toutefois fait preuve d’une certaine clairvoyance économique, depuis le règne du Cheikh Rachid. Car c’est avec les rêves fous de ce chef de tribu que l’aventure de Dubaï a commencé dans les années 1960. Tombé sur du pétrole, il se lance dans la construction d’un port qui deviendra une plaque tournante du commerce mondial.

    Conscient de la faiblesse de ses réserves de pétrole par rapport à l’Emirat voisin d’Abu Dhabi, la famille royale a immédiatement commencé dés le début à préparer l’après pétrole, attendu en 2020, profitant de sa position géographique et de sa stabilité politique (exceptionnelle dans la région) pour bâtir son économie. Depuis 2000, sa croissance dépasse 10% par an, et la part de l’or noir décline (5% en 2005 contre 46% en 1975). Enfin, en théorie. Car avec la flambée du brut, à partir de 2002, les pétrodollars du Moyen Orient affluent, notamment du voisin Abu Dhabi. Et la ville explose en un vaste chantier qui envahit le désert, attirant toujours plus d’entreprises, d’habitants et de touristes.

    Zones franches

    Une des stratégies phares de l’émirat a notamment été une politique systématique de zones franches, axée sur les secteurs à fort potentiel de développement, et notamment de haute technologie. Attirées par l’absence d’impôts et la possibilité de s’y installer sans s’allier à une entreprise locale, 22.000 sociétés sont venues s’y implanter. En plus de toute l’infrastructure dont elles avaient besoin - des routes à la prise en charge des permis de travail des employés recrutés à l’étranger (notamment en Asie) - Dubaï a creusé très tôt le sillon - tout juste découvert en France - des pôles de compétitivité. Déjà pourvue d’un Financial center, d’une Media City, d’une Internet city, d’un Gold and diamond park, d’une Cars zone ou encore d’une Health care city, la ville va ajouter à sa longue liste de zones industrielles à thème des «parcs d’entreprises» pour capter le commerce des fleurs, des tapis, l’aide humanitaire, ou encore les services délocalisables comme la comptabilité.

    Tout appartient à l’Emir

    Mais ce sont bien les citoyens émiratis - pourtant une petite minorité dans la population - qui contrôlent véritablement les leviers de l’économie. Et plus précisément, la famille royale, à travers un réseau de promoteurs immobiliers et de grands conglomérats. Sur place, vous aurez vite fait de les identifier, tant leurs noms sont plastronnés partout dans la ville. Les cadres dirigeants d’Emaar, Nakheel ou Al Futtaim sont si connus qu’ils circulent à leur aise dans un pays où la majorité des édifices sont gardés par des services de sécurité auxquels il faut montrer patte blanche. Leur renommée est même mondiale tant ils sont riches et puissants. «Un promoteur étranger ne vient pas ici. A Dubaï, les promoteurs sont publics, ou pas, mais ils sont de toute façon contrôlés par la famille royale», explique anonymement un connaisseur de l’économie locale.

    Tous les terrains appartiennent à l’Emir, c’est donc de lui qu’il faut les obtenir. Reste que l’existence de cette sorte de caste ne nuit pas au dynamisme de l’économie. «A Dubaï, contrairement à Abu Dhabi, l’Emir partage ses richesses. Les amis du Cheikh ont la responsabilité de développer le pays et les bons sujets sont récompensés», ajoute cet expert. Le Cheikh Muhamad, comme son père Rachid, a favorisé l’émergence d’une élite technocratique de qualité. Ainsi, s’il faut être l’ami du Cheikh pour réussir, il vaut mieux être compétent aussi.

    Angeline Benoit
    10/07/2007 20Minutes
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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