Par Emmanuel Jarry Reuters - Mardi 10 juillet, 18h52
ZERALDA, Algérie (Reuters) - Paris et Alger ont pratiquement enterré le projet de "traité d'amitié" entre la France et l'Algérie pour privilégier une coopération sur des dossiers concrets, qui pourrait être formalisée lors d'une visite d'Etat du président français en novembre prochain.
"J'ai indiqué au président Bouteflika que (...) l'amitié se nourrissait davantage de projets, d'actions, que de traités, de discours ou de paroles, et je crois que sur ce premier point, nos montres ont marqué exactement et strictement la même heure", a déclaré Nicolas Sarkozy après un entretien et un déjeuner avec son homologue algérien à Zeralda, une résidence de l'Etat algérien à une quarantaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
"Je n'ai pas connu la guerre d'Algérie, je ne suis pas de cette génération où, naturellement, l'histoire pèse lourd. Je suis venu en Algérie en ami, avec la volonté de participer à une entente entre deux peuples souverains, indépendants, qui se respectent, qui ont eu une histoire mouvementée et qui veulent maintenant résolument se tourner vers l'avenir", a-t-il ajouté.
Le projet de traité d'amitié n'a pas abouti en raison, notamment, des exigences d'Alger, qui demande à Paris des "excuses" pour les "crimes" commis pendant la période coloniale. Une "repentance" que Nicolas Sarkozy refuse d'envisager.
"Il ne faut pas faire des questions de mémoire un préalable car, dans ce cas, nous pénaliserions tous les Algériens et les Français qui attendent de nous des avancées rapides dans nos relations", a-t-il déclaré dans une interview accordée aux quotidiens algériens El-Watan et El-Khabar.
"Je n'ai jamais pensé que le traité d'amitié était une solution", a-t-il renchéri lors de sa conférence de presse en présence d'Abdelaziz Bouteflika. "Quand on est amis, on n'a pas besoin de l'écrire, il faut le vivre (...). Alors ne divisons pas l'avenir en faisant renaître le passé."
Paris et Alger ont donc, semble-t-il, décidé de renforcer leurs relations sans passer par un traité d'amitié.
Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré que le président Abdelaziz Bouteflika lui avait fait part de la volonté de l'Algérie "de préparer l'après-hydrocarbures et d'être considérée comme un partenaire économique, d'être un pays émergent, avec une industrie, avec des services", et de sa volonté "que la France aide l'Algérie sur la route de son développement".
"J'ai dit au président la volonté de la France de coopérer avec l'Algérie en matière d'énergie, sur tous les aspects - l'énergie d'aujourd'hui, le gaz, mais aussi l'énergie de demain, le nucléaire civil -, en matière agroalimentaire, en matière d'industrie", a ajouté le chef de l'Etat français.
Il a également dit au président algérien que les entreprises françaises étaient "prêtes à investir massivement dans cette économie émergente qui est celle de l'Algérie, avec les moyens et la solvabilité de l'Algérie d'aujourd'hui".
Il n'a pas voulu reprendre l'expression "partenariat d'exception", apparue avec l'idée d'un "traité d'amitié" dans la "déclaration d'Alger qui avait marqué la visite d'Etat du président Jacques Chirac en Algérie en mars 2003.
"Ce que nous voulons, avec le président Bouteflika, c'est qu'on ne qualifie pas un accord mais qu'on lui donne du contenu", a-t-il déclaré. "Voilà sur quoi nous allons travailler dans un délai extrêmement rapproché puisque la visite d'Etat à laquelle a bien voulu me convier le président algérien, c'est pour le mois de novembre."
Il a également évoqué avec Abdelaziz Bouteflika sa proposition d'une Union de la Méditerranée, qui ne serait pas un substitut au "processus de Barcelone", au groupe "Cinq + Cinq" (les cinq pays du Maghreb et les cinq pays du Sud de l'Union européenne) ou à l'Union européenne, a-t-il dit.
Il s'agit de "porter un projet politique extrêmement fort qui verrait les hommes de la Méditerranée construire la paix et le développement par une Union de la Méditerranée comme il y a 60 ans les Européens ont construit l'Union européenne autour de projets concrets", a-t-il expliqué.
Abdelaziz Bouteflika a une "place centrale" pour porter ce projet, a ajouté Nicolas Sarkozy, qui souhaite que l'Union de la Méditerranée voit le jour au premier semestre 2008 lors d'un sommet de chefs d'Etats et de gouvernements.
Nicolas Sarkozy, qui est accompagné par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et par la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade, est ensuite parti pour Tunis, pour un entretien et un dîner de travail avec son homologue tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Il est prévu qu'il revienne à Paris mercredi.
ZERALDA, Algérie (Reuters) - Paris et Alger ont pratiquement enterré le projet de "traité d'amitié" entre la France et l'Algérie pour privilégier une coopération sur des dossiers concrets, qui pourrait être formalisée lors d'une visite d'Etat du président français en novembre prochain.
"J'ai indiqué au président Bouteflika que (...) l'amitié se nourrissait davantage de projets, d'actions, que de traités, de discours ou de paroles, et je crois que sur ce premier point, nos montres ont marqué exactement et strictement la même heure", a déclaré Nicolas Sarkozy après un entretien et un déjeuner avec son homologue algérien à Zeralda, une résidence de l'Etat algérien à une quarantaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
"Je n'ai pas connu la guerre d'Algérie, je ne suis pas de cette génération où, naturellement, l'histoire pèse lourd. Je suis venu en Algérie en ami, avec la volonté de participer à une entente entre deux peuples souverains, indépendants, qui se respectent, qui ont eu une histoire mouvementée et qui veulent maintenant résolument se tourner vers l'avenir", a-t-il ajouté.
Le projet de traité d'amitié n'a pas abouti en raison, notamment, des exigences d'Alger, qui demande à Paris des "excuses" pour les "crimes" commis pendant la période coloniale. Une "repentance" que Nicolas Sarkozy refuse d'envisager.
"Il ne faut pas faire des questions de mémoire un préalable car, dans ce cas, nous pénaliserions tous les Algériens et les Français qui attendent de nous des avancées rapides dans nos relations", a-t-il déclaré dans une interview accordée aux quotidiens algériens El-Watan et El-Khabar.
"Je n'ai jamais pensé que le traité d'amitié était une solution", a-t-il renchéri lors de sa conférence de presse en présence d'Abdelaziz Bouteflika. "Quand on est amis, on n'a pas besoin de l'écrire, il faut le vivre (...). Alors ne divisons pas l'avenir en faisant renaître le passé."
Paris et Alger ont donc, semble-t-il, décidé de renforcer leurs relations sans passer par un traité d'amitié.
Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré que le président Abdelaziz Bouteflika lui avait fait part de la volonté de l'Algérie "de préparer l'après-hydrocarbures et d'être considérée comme un partenaire économique, d'être un pays émergent, avec une industrie, avec des services", et de sa volonté "que la France aide l'Algérie sur la route de son développement".
"J'ai dit au président la volonté de la France de coopérer avec l'Algérie en matière d'énergie, sur tous les aspects - l'énergie d'aujourd'hui, le gaz, mais aussi l'énergie de demain, le nucléaire civil -, en matière agroalimentaire, en matière d'industrie", a ajouté le chef de l'Etat français.
Il a également dit au président algérien que les entreprises françaises étaient "prêtes à investir massivement dans cette économie émergente qui est celle de l'Algérie, avec les moyens et la solvabilité de l'Algérie d'aujourd'hui".
Il n'a pas voulu reprendre l'expression "partenariat d'exception", apparue avec l'idée d'un "traité d'amitié" dans la "déclaration d'Alger qui avait marqué la visite d'Etat du président Jacques Chirac en Algérie en mars 2003.
"Ce que nous voulons, avec le président Bouteflika, c'est qu'on ne qualifie pas un accord mais qu'on lui donne du contenu", a-t-il déclaré. "Voilà sur quoi nous allons travailler dans un délai extrêmement rapproché puisque la visite d'Etat à laquelle a bien voulu me convier le président algérien, c'est pour le mois de novembre."
Il a également évoqué avec Abdelaziz Bouteflika sa proposition d'une Union de la Méditerranée, qui ne serait pas un substitut au "processus de Barcelone", au groupe "Cinq + Cinq" (les cinq pays du Maghreb et les cinq pays du Sud de l'Union européenne) ou à l'Union européenne, a-t-il dit.
Il s'agit de "porter un projet politique extrêmement fort qui verrait les hommes de la Méditerranée construire la paix et le développement par une Union de la Méditerranée comme il y a 60 ans les Européens ont construit l'Union européenne autour de projets concrets", a-t-il expliqué.
Abdelaziz Bouteflika a une "place centrale" pour porter ce projet, a ajouté Nicolas Sarkozy, qui souhaite que l'Union de la Méditerranée voit le jour au premier semestre 2008 lors d'un sommet de chefs d'Etats et de gouvernements.
Nicolas Sarkozy, qui est accompagné par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et par la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade, est ensuite parti pour Tunis, pour un entretien et un dîner de travail avec son homologue tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Il est prévu qu'il revienne à Paris mercredi.
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