SARKOZY REEQUILIBRE LES RELATIONS FRANÇAISES DANS LA REGION
Le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, rectifie manifestement le cap traditionnellement imprimé à la diplomatie de la France. Le lien quasi organique entre Paris et Rabat semble sérieusement perturbé après le départ de Chirac.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C’est l’impression générale laissée par la visite de Sarkozy hier à Alger. Un signe qui ne trompe pas : les membres de la délégation française, journalistes compris, parlent tous, en aparté, de “la volonté de Sarkozy de rééquilibrer la relation de la France avec les pays du Maghreb qui était jusque-là trop pro-marocaine”. A l’issue de son tête-à-tête avec Bouteflika, lier à la résidence d’Etat de Zéralda, le patron de l’Elysée dira, au cours d’un point de presse, à peu près la même chose. De manière plus circonspecte bien sûr : “Le premier pays que je visite en dehors de l’Europe, c’est l’Algérie.” Un choix qui a d’ailleurs fâché le palais royal dont la diplomatie a fait des pieds et des mains pour que le nouveau président français choisisse Rabat comme première destination. Cela va-t-il avoir une incidence directe sur la position française vis-à-vis de la question du Sahara occidental ? Certainement, si l’on décode ce qu’en dira le président français “s’agissant du problème du Sahara occidental, moi je n’en fais pas un point de discorde (avec l’Algérie). J’ai déjà suffisamment de problèmes à régler dans ce dossier (les relations avec l’Algérie, ndlr) pour en rajouter”. Autrement dit, le “lâchage” du Polisario par Alger n’est plus une “condition” par Paris. Contrairement à ses prédécesseurs, Sarkozy semble vouloir normaliser les relations algéro-françaises jusque-là lourdement écrasées par le contentieux historique. “Moi, j’ai pas fait la guerre d’Algérie. Je ne suis ici ni pour m’excuser ni pour blesser.” Sarkozy enchaîne : “Nous voulons des relations tournées vers l’avenir. Le président Bouteflika m’a parlé de la volonté de l’Algérie de préparer l’après-pétrole pour faire de l’Algérie un pays émergent”. Avant de définir quelques domaines où la France “peut aider l’Algérie”. Il cite particulièrement le domaine “du nucléaire civil”. Se voulant réaliste, Sarkozy confirme l’enterrement définitif du “projet de traité d’amitié algéro-français”. “Je n’ai jamais pensé que le traité d’amitié soit la solution. L’amitié ne s’écrit pas, elle se vit. L’amitié, ce sont des actes et non pas des traités ou des paroles (...) Ce qui importe ce n’est pas de définir la relation —traité d’amitié, relation exceptionnelle, etc. — mais ce qu’on lui donne comme contenu.” D’ailleurs, le chef de l’Etat français accorde une grande importance à sa prochaine visite, d’Etat celle-là, prévue en novembre prochain. “J’ai convenu avec le président Bouteflika de ma prochaine visite d’Etat en Algérie qui aura lieu en novembre. Et nous avons demandé à nos deux plus proches collaborateurs de bien la préparer.” Au plan international, Sarkozy dira par ailleurs : “J’ai fait part au président Bouteflika du projet que porte la France, à savoir l’Union méditerranéenne”. Avant de révéler qu’“un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement aura lieu à cet effet au premier trimestre 2008”. A Paris, sans doute.
Le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, rectifie manifestement le cap traditionnellement imprimé à la diplomatie de la France. Le lien quasi organique entre Paris et Rabat semble sérieusement perturbé après le départ de Chirac.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C’est l’impression générale laissée par la visite de Sarkozy hier à Alger. Un signe qui ne trompe pas : les membres de la délégation française, journalistes compris, parlent tous, en aparté, de “la volonté de Sarkozy de rééquilibrer la relation de la France avec les pays du Maghreb qui était jusque-là trop pro-marocaine”. A l’issue de son tête-à-tête avec Bouteflika, lier à la résidence d’Etat de Zéralda, le patron de l’Elysée dira, au cours d’un point de presse, à peu près la même chose. De manière plus circonspecte bien sûr : “Le premier pays que je visite en dehors de l’Europe, c’est l’Algérie.” Un choix qui a d’ailleurs fâché le palais royal dont la diplomatie a fait des pieds et des mains pour que le nouveau président français choisisse Rabat comme première destination. Cela va-t-il avoir une incidence directe sur la position française vis-à-vis de la question du Sahara occidental ? Certainement, si l’on décode ce qu’en dira le président français “s’agissant du problème du Sahara occidental, moi je n’en fais pas un point de discorde (avec l’Algérie). J’ai déjà suffisamment de problèmes à régler dans ce dossier (les relations avec l’Algérie, ndlr) pour en rajouter”. Autrement dit, le “lâchage” du Polisario par Alger n’est plus une “condition” par Paris. Contrairement à ses prédécesseurs, Sarkozy semble vouloir normaliser les relations algéro-françaises jusque-là lourdement écrasées par le contentieux historique. “Moi, j’ai pas fait la guerre d’Algérie. Je ne suis ici ni pour m’excuser ni pour blesser.” Sarkozy enchaîne : “Nous voulons des relations tournées vers l’avenir. Le président Bouteflika m’a parlé de la volonté de l’Algérie de préparer l’après-pétrole pour faire de l’Algérie un pays émergent”. Avant de définir quelques domaines où la France “peut aider l’Algérie”. Il cite particulièrement le domaine “du nucléaire civil”. Se voulant réaliste, Sarkozy confirme l’enterrement définitif du “projet de traité d’amitié algéro-français”. “Je n’ai jamais pensé que le traité d’amitié soit la solution. L’amitié ne s’écrit pas, elle se vit. L’amitié, ce sont des actes et non pas des traités ou des paroles (...) Ce qui importe ce n’est pas de définir la relation —traité d’amitié, relation exceptionnelle, etc. — mais ce qu’on lui donne comme contenu.” D’ailleurs, le chef de l’Etat français accorde une grande importance à sa prochaine visite, d’Etat celle-là, prévue en novembre prochain. “J’ai convenu avec le président Bouteflika de ma prochaine visite d’Etat en Algérie qui aura lieu en novembre. Et nous avons demandé à nos deux plus proches collaborateurs de bien la préparer.” Au plan international, Sarkozy dira par ailleurs : “J’ai fait part au président Bouteflika du projet que porte la France, à savoir l’Union méditerranéenne”. Avant de révéler qu’“un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement aura lieu à cet effet au premier trimestre 2008”. A Paris, sans doute.
K. A.(Le soir d'Algérie)
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