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Quand l’ambassadeur de France fait retentir Qassaman

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  • Quand l’ambassadeur de France fait retentir Qassaman

    Fait inédit dans les annales des relations algéro-françaises, l’hymne national algérien a retenti à la résidence de France à Alger. Qassaman a été, en effet, exécuté pour la première fois depuis l’Indépendance de l’Algérie en 1962 à la résidence de l’ambassadeur de France à Alger, avant-hier, à l’occasion de la réception organisée pour le 14 juillet.

    Qassaman, joué par deux trompettistes algériens accompagnés d’un pianiste et d’un percussionniste, a retenti immédiatement après l’hymne national français, La Marseillaise. La “surprise” réservée à ses hôtes, réunis dans le jardin de la résidence, donnant sur la baie d’Alger, où se déroulent traditionnellement les manifestations du 14 juillet, par M. Bajolet, a été vivement appréciée par les hôtes algériens. Parmi les convives se trouvaient notamment des ministres en exercice, d’anciens ministres et généraux d’active et de réserve, ainsi que d’anciens maquisards de la guerre de libération nationale. Peu après, M. Bajolet a déclaré dans un bref discours que “la visite que vient d’effectuer à Alger le président de la République française (le 10 juillet), son premier déplacement hors d’Europe, comporte un message fort : la France est prête à voir dans l’Algérie, si celle-ci partage cette vision, un partenaire majeur et une porte vers la Méditerranée et l’Afrique”. Selon le chef de la mission diplomatique française, la feuille de route “ambitieuse” que MM. Bouteflika et Sarkozy se sont fixés en vue d’une nouvelle rencontre prévue pour l’automne constitue “une partie intégrante du projet méditerranéen”, cher au chef de l’État français. “Il s’agit pour la France de participer à la formation des cadres algériens de demain, avec le lancement d’une université algéro-française, d’une école des hautes études médicales, d’accompagner l’Algérie pour rejoindre le club des pays émergents, en participant à la réalisation de son programme d’infrastructures et en promouvant les investissements français en Algérie”, a-t-il précisé. M. Bajolet a ajouté que “cette relation repose sur des intérêts réciproques et des liens d’interdépendances et ceci, a-t-il souligne, est particulièrement vrai dans le domaine de l’énergie où le nucléaire, (…) et la circulation des personnes, qu’il faut faciliter dans les deux sens, ce qui suppose des efforts conjoints pour la maîtrise des flux migratoires.”
    Évoquant les divergences entre Paris et Alger concernant la colonisation française en Algérie, Bernard Bajolet a souligné que “le travail de mémoire doit continuer, il a commencé, mais il prendra encore du temps et c’est la raison pour laquelle il ne doit pas constituer un préalable à l’approfondissement de nos relations”.
    L’Algérie et la France ont discrètement enterré cette querelle sur la mémoire et veulent établir un partenariat élargi dans les domaines politiques, économiques et culturels. Autre surprise, il faut savoir que la résidence de l’ambassadeur de France, connue sous le nom de Villa des Oliviers, est située face au soleil levant, sur les hauteurs d’Alger, à El-Biar, au bord d’un escarpement dominant l’une des plus belles baies du monde. Lors de la seconde guerre mondiale, elle hébergea une succession d’hôtes prestigieux :
    le général Weygand, à l’automne 1940, pour un court séjour, puis le général Juin, qui s’y installa plus longuement.
    C’est là que le 8 novembre 1942, il apprit d’un envoyé spécial du président américain Franklin Roosevelt l’imminence du débarquement allié en Afrique du nord. En août 1943, le général de Gaulle établit sa résidence aux Oliviers, où son épouse et ses filles vinrent le rejoindre, et y demeura jusqu’au 18 août 1944, date à laquelle il regagna la France. Après l’Indépendance, le président de la République, de Gaulle, souhaita que la résidence de l’ambassadeur de France fût établie à la Villa des oliviers. Ce que l’Algérie accepta en la concédant par bail.

    R. B.
    liberte
    Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique. (Saint Augustin)

  • #2
    Alger-Paris : une nouvelle ère ?

    Dans le voisinage de l’immense représentation diplomatique française à Alger, on a dû croire au canular lorsque les premières notes de Qassaman, entonnées à la réception de l’ambassadeur Bernard Bajolet, se répandirent dans ce quartier de Hydra. En effet, c’est bien la première fois depuis le recouvrement de notre liberté confisquée durant 132 ans que l’hymne national est exécuté dans l’enceinte de l’ambassade de France.

    Petit geste en faveur d’une «refonte» des relations algéro-françaises ? Il y a un pas qu’il ne faut pas hésiter à franchir, en l’état de torpeur de la relation Alger-Paris, pour espérer une conclusion heureuse au nouveau cycle de discussions entamé hardiment par Nicolas Sarkozy qui a réservé sa première visite hors de l’Union Européenne – autre signe en faveur de la détente ?- à l’Algérie. On assiste visiblement à une nouvelle ère qu’il convient de paver de bonnes intentions si l’on devait décrypter ainsi cet acte éminemment symbolique.

    Après son récent déplacement algérois, le nouveau locataire de l’Elysée a dû mesurer l’étendue du fossé qui sépare encore deux partenaires - incontournables sur les deux rives de la Méditerranée- faits normalement pour s’entendre. Mais, avant cela, il y a un certain nombre de différends qu’il s’agit d’aplanir pour aller vers une relation plus apaisée et une coopération plus dynamique car délestée du lourd legs de l’Histoire.

    Sarkozy, qui entend donner une impulsion vigoureuse à l’action diplomatique de son pays, se résoudrait-il, un jour prochain, à présenter au nom de la France, les quelques mots d’excuse que des millions d’Algériens attendent pour que la blessure profonde de la guerre se referme ?

    L’espoir, aussi infime, semble permis et l’exemple dans ce sens vient, une fois de plus, des diplomates français en poste à Alger qui paraissent disposer d’une longueur d’avance sur leurs collègues parisiens dans la gestion du lourd dossier-contentieux algéro-français.

    Sur les exactions massives commises par l’armée coloniale le 8 mai 1945 – alors que l’on célébrait fastueusement à Paris la victoire sur le nazisme, les premiers mots de contrition de la France ont été prononcés par un autre ambassadeur de ce pays lors d’une visite à Sétif. Bien sûr, cela n’a pas été suivi d’effets immédiats et le gouvernement français de l’époque a fait la sourde oreille à cette manifestation du bon sens.

    Mais, les ruisseaux formant les grandes rivières, tous ces petits faits diplomatiques constituent le creuset où se bâtira la relation algéro-française de demain. Tournée résolument vers l’avenir après que se soit refermée, paisiblement, la page du passé.
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