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Tunisie, 20 ans après: l'effet Ben Ali

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  • Tunisie, 20 ans après: l'effet Ben Ali

    «Conformément à l’article 57 de la Constitution (…), nous prenons en charge la présidence de la République (…) et le commandement suprême de nos formes armées…». Les beignets étaient ratés dans les familles tunisiennes qui ne comprenaient pas ce 7 novembre 1987 ce qui venait de se produire au cours de cette nuit.

    Il est 6h30 quand cette voix, celle du Premier ministre Zine El Abidine Ben Ali résonne à la radio. Le ton mesuré mais sans accent grave, les mots pesés forçant l’inquiétude, le «fils» du «combattant suprême» venait d’annoncer la mort politique de ce vieux lion qu’est Habib Bourguiba que les jeunes loups voulaient remplacer aux rênes de la République. Rares ceux qui avaient osé se mesurer au vieillard (86 ans) autoritaire, devenu dirigiste et dictateur après avoir été le père de l’indépendance et l’architecte de la Tunisie moderne. Quelques heures seulement avant son annonce, et dans les couloirs de Carthage, Ben Ali venait de prendre à contre-pied les courtisans mal-intentionnés du désormais ex-Président à vie et de couper l’herbe sous le pied des islamistes de Ghanouchi qui avaient concocté un coup d’Etat la même semaine grâce à l’aide d’officiers supérieurs islamistes. Bourguiba du haut de sa sénilité n’avait rien vu venir, rien entendu dire, obnibulé par les discours mielleux de ses faux adeptes et rassuré pour le «tout va bien» des courtisans et soupirants.

    Mais les Tunisiens avaient eu écho des intrigues au palais de Carthage, des alliances islamistes avec quelque clan du pouvoir. Au fait des agissements des uns et des autres, Ben Ali, Premier ministre — qui avait assumé auparavant les fonctions de directeur général de la police, de secrétaire d’Etat à la sécurité nationale, de ministre chargé de la Sécurité nationale dès 1985, puis ministre de l’Intérieur en 1986, avant d’être nommé le 2 octobre 1987, Premier ministre — avait l’oreille partout et était bien renseigné sur ce qui se tramait dans les arcanes du pouvoir. Il observait la sénilité, l’impossibilité d’exercer consciemment le pouvoir par celui qui l’avait nommé à peine 4 semaines auparavant.

    Il savait que les islamistes aiguiseront leurs couteaux pour «égorger» politiquement l’incapable vieux Président. Il n’ignorait pas les intrigues à Carthage. Et certainement qu’il lui était rapporté l’état d’esprit des Tunisiens qui redoutaient une prise de pouvoir sanglante par les uns et les autres de sombrer dans une guerre civile imminente. Au cours de cette nuit du 7 novembre, Ben Ali consulte les 7 médecins traitants de Habib Bourguiba qui confirment et attestent que le Président est incapable de gouverner, et encore moins d’assumer le pouvoir. En quelque sorte, le Premier ministre est couvert par le rapport médical qui le prémunit contre toute allégation de prise de pouvoir par la force. Il prend ses responsabilités et organise la «sortie» du «combattant suprême». La surprise populaire, il prend en mains le pouvoir non sans le soulagement des Tunisiens et l’étonnement de la communauté internationale habituée aux coups d’Etat dans des bains de sang. L’ex-Président à vie bénéficie de tous les égards et termine sa vie à Monastir, sa ville natale, où un mausolée lui est consacré.

    Ben Ali entame des réformes, c’est ce qu’on appelle en Tunisie le changement. Premiers gestes d’apaisement : grâces pour les dirigeants islamistes d’Ennahda, suppression des tribunaux d’exception, réhabilitation du droit d’expression,… la «deuxième République» est mise sur les rails. Un credo, le développement économique pour sortir le pays de l’état de pauvreté et de misère. Le nouveau chef de l’Etat s’entoure d’une génération de cadres diplômés de la période bourguiba mais qui n’ont jamais eu la possibilité d’exprimer leurs compétences. Le privé est appelé à la rescousse, une classe moyenne s’est constituée et ainsi l’Etat se dote de boucliers. Les écarts sont moins visibles.

    Le produit national brut, le revenu par habitant connaissent une nette croissance. La Tunisie se modernise, la société évolue à l’image de la femme qui connaît une émancipation comme nulle part ailleurs… En vingt ans, la Tunisie s’impose comme pays émergent grâce à la matière grise de ses fils car c’est un pays qui compte peu sur les ressources naturelles dont il est peu pourvu.

    Une révolution Chapeau bien bas !

    C’est le moins que l’on puisse dire de la Tunisie lorsqu’on le revoit 20 ans après.

    D’abord Tunis la capitale : autoroutes, échangeurs, superbes résidences construites sur ce qui était un marécage, détente et quiétude dans les cafés de l’avenue Bourguiba, spectacles artistiques, femmes qui déambulent or au coup et cheveux aux quatre vents… le mode de vie a changé, le citoyen plus débrouillard que jamais. A l’exception de la politique. Seul compte la recherche du dinar. Pays de contrastes : des chômeurs à la pelle mais des «dégourdis» qui se «tapent» deux emplois. Vite, il faut payer le logement et le véhicule achetés par facilité (plus de 80% des familles tunisiennes sont propriétaires de leur domicile).

    Ensuite le monde rural telle cette contrée de Dedynane ou les îles Kerkennah où l’école, le centre des soins, l’eau potable, l’électricité,… sont aujourd’hui disponibles comme jamais auparavant. D’ailleurs, ce monde rural, pourvoyeur de produits agricoles et maraîchers à satiété, est courtisé par les citadins qui se rappellent leur origine et vont se construire des résidences dans leur douar. Il n’y a qu’à voir les belles villas qui poussent comme des champignons dans la campagne. Ouvrons une parenthèse à propos de l’agriculture. Au marché de Bizerte, au courant de la deuxième semaine de juin, les prix affichés surprennent le visiteur algérien : 1 DT (équivalent de 7 DA)… la pastèque (environ 8 kg), 800 millimes le kg de fraises, 350 millimes la pêche, 700 m la pomme de terre, 200, la salade,… On nous parle de surproduction cette année. Et la sécheresse ? ! A croire que l’Algérie se trouve dans une autre planète !

    Une politique de soutien à l’agriculture, des prêts bancaires consentis facilement aux jeunes et voilà, quelques années après, la Tunisie s’autosuffie, intégrer l’industrie agro-alimentaire et devient un pays exportateur de légumes et fruits «qui va faire mal». Ici, on travaille. Dur.

    Pour payer ses traites. Pour sortir de la gadoue. Le chômage fait des ravages. Alors, le prétendant à la dignité accepte tous les boulots pourvu que la tête soit haute. A l’orée de la saison estivale, les jeunes chômeurs se bousculent dans les hôtels pour «n’importe quel emploi». Celui qui nous sert un café dispose d’une maîtrise en mathématiques, précise le gérant de l’hôtel Jalta. L’Etat tunisien semble avoir trouvé le remède au chômage : le Fonds national de solidarité qui dispose d’une banque (BTS) dont la mission consiste à aider les jeunes entrepreneurs — des milliers — à qui il suffit de constituer un dossier pour se voir devenir patron. Alors, l’Etat accorde une aide et la BTS un prêt sous forme de financement. Exonération d’impôts durant quelques années et voilà le «patron» devenu exportateur. Tout.

    En Tunisie, on exporte tout. Même les figues de Barbarie. Rappelez-vous quand l’année dernière, El Kala en était inondée ! Que l’on sache que le promoteur n’est pas abandonné dans la nature une fois le prêt et les fonds reçus… Soit il justifie son échec soit il est convoqué par devant la justice. On s’explique mieux le grand nombre de PME dont la majorité travaille 12 heures d’affiliée avec une seule équipe d’employés. Sous-payés les Tunisiens ? A défaut d’un sondage ou d’une discussion avec un grand nombre de Tunisiens pour avoir une idée précise sur la question, disons que ces derniers ne sont pas fous pour s’accabler de dettes (prêt pour l’achat d’un logement, prêt pour l’acquisition d’un véhicule, etc.)

    Quoiqu’il en soit, la misère, le dénuement, la pauvreté ne font plus partie des scènes quotidiennes. Certes la Tunisie n’est pas le paradis. Cependant, elle n’est plus «l’enfer des années ayant précédé l’avènement du président Ben Ali». A Aïn Draham, en zone montagneuse, qui tire sa richesse du tourisme, de ses sites d’entraînement qui attirent les équipes algériennes, et de la chasse de sangliers qui fait le bonheur de milliers de touristes. Un septuagénaire kroumir (berbère) précise qu’il était obligé de se mette à califourchon pour boire de l’eau de source. «Nous étions comme des animaux… Oui Bourguiba a libéré le pays mais pas pour nous…»

    Enfin, le nouveau visage de la Tunisie : éradication totale des bidonvilles à Sfax, —capitale économique — à Zeghouan, à Guefse, à Sousse, à Bizerte ; ici on parle plutôt d’habitat rudimentaire qui a quasiment disparu dans la campagne, électrification à plus de 96% des zones rurales pourvues aujourd’hui de centres de soins, construction de milliers d’établissements scolaires et formation, adduction d’eau potable à large échelle, ouvrages d’arts, aéroports, habitations nouvelles (plus de 80% des familles sont propriétaires de leur logement), universités,… l’édification a touché tous les secteurs de la vie sociale. Hier, pauvre ville et ville pauvre, Bizerte est devenue un carrefour universitaire ; Mahdia, agglomération côtière qui se transcende en nouveau pôle touristique et en bassin laitier de la Tunisie ; Monastir où émerge une technopôle. La Tunisie n’est plus ce qu’elle était.

    Par M. Benameur , La Nouvelle République

  • #2
    c'est le seul pays maghrebin qui marche à peu pres droit meme si tout n'est pas parfait

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    • #3
      parseque c'est le seul pays maghrebin qui se fou pas mal de ces voisins !
      Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique. (Saint Augustin)

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      • #4
        le seul pays qui se fout de ses voisins ? t'as vu la relation entre le maroc et l'algérie ? sérieux j'ai plus confiance en les tunisiens qu'en les marocains, les seconds seraient pres à s'allier aux usa contre nous si il y avait une guerre.

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        • #5
          le probleme avc les tunisiens c'est qu'il voyrai leur interet, si par exemple les USA leur demande de s'allier avec eu,en echange ils construiron un grand hotel en tunisie,tu va voir la reaction des tunisiens !
          Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique. (Saint Augustin)

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          • #6
            thorsten, est ce tu vois la relation entre le maroc et l'algerie ou entre les marocains et les algeriens.

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            • #7
              le seul pays qui se fout de ses voisins ? t'as vu la relation entre le maroc et l'algérie ? sérieux j'ai plus confiance en les tunisiens qu'en les marocains, les seconds seraient pres à s'allier aux usa contre nous si il y avait une guerre.
              allezzzzz dis pas ça !
              lalgerie serait prete a sallier avec la russie contre le maroc?
              mais non, personne ne souhaite la guerre,
              je me sens personnellement plus proche de lalgerie que de nimporte quel autre pays ...

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              • #8
                20 ans aprés, toute la tunisie s'est baptisée le 7 novembre, du miniscule rond point au stade communal, des portraits de Ben Ali de toutes les tailles qui t surveillent partout y compris dans la plus petite des gragottes et des jeunes tunisiens une fois en confiance te disent qu'ils ne pesnet qu'à une chose partir.

                Le jour ou les langues von se délier, le miracle tunisien ca se transformer en désastre tunsien.

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                • #9
                  Une dictatur reste une dictatur.
                  Touts l'afrique du nord est gouverne par des dictateurs.Pourquoi la comparaisation?

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                  • #10
                    ce qui me fait marrer, c'est que le sujet s'est transformé en un clin d'oeil a une confrontation algéro-marocaine
                    A todo cerdo le llega su San Martín.

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                    • #11
                      la tunisie bien qu'ayant bien reussie dans certains domaines économique est sans nul doute la seule vraie dictature au maghreb(avec la lybie cela va de soi).jettez un coup d'oeil sur leur presse,sur leur medias.c'est lamentable.

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                      • #12
                        Une dictatur reste une dictatur.
                        Touts l'afrique du nord est gouverne par des dictateurs.Pourquoi la comparaisation?


                        A MORAY MOHANDE , il vaut mieux un dictateur comme Zin el abiden ou Sadam houssin qui ont garanti une sécurité à leur peuple, qu' un triple Hmar comme Chadli qui nous a conduit à l'enfer !!
                        ... « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté » Mémorial de Caen .

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                        • #13
                          Envoyé par mouhcouscous
                          A MORAY MOHANDE , il vaut mieux un dictateur comme Zin el abiden ou Sadam houssin qui ont garanti une sécurité à leur peuple, qu' un triple Hmar comme Chadli qui nous a conduit à l'enfer !!
                          Dans le documentaire une tragédie pour l'Algérie, Ghozali explique que c'est Chadli qui a allumé la méche en faisant sortir la jeunesse dans la rue avec l'aide d'une partie du FLN, pour faire bouger les choses et surtout réussir à faire des réformes, mais ce qu'il ne savait pas c'est que cette manifestation sous contrôle a débordé, résultat, il a fait appel à l'armé et 500 jeunes ont été tué, ce gars là, c'est vraiment un Hmar.
                          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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                          • #14
                            Dans le documentaire une tragédie pour l'Algérie, Ghozali explique que c'est Chadli qui a allumé la méche en faisant sortir la jeunesse dans la rue avec l'aide d'une partie du FLN, pour faire bouger les choses et surtout réussir à faire des réformes, mais ce qu'il ne savait pas c'est que cette manifestation sous contrôle a débordé, résultat, il a fait appel à l'armé et 500 jeunes ont été tué, ce gars là, c'est vraiment un Hmar.


                            A zek , l'agrement du FIS c'etait lui malgré l'hostilité de l'armée.
                            ... « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté » Mémorial de Caen .

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                            • #15
                              il est parti en ******* ce topic, quant je parlais du maroc des usa et de l'algérie, c'est bien sur valable dans les deux sens, je suis certain que le maroc prefere s'allier aux usa qu'à l'algérie et vice versa.
                              Sinon ben ali est un dictateur (faudrait m'expliquer ce mot en fait), mais cela change quoi à l'état de la tunisie ? je m'explique, la tunisie serait une democratie rien nous dit qu'elle serait dans un meilleur état (ou le contraire).

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