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Khartoum partenaire fidèle de la CIA

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  • Khartoum partenaire fidèle de la CIA

    Dans l’incapacité d’infiltrer des Américains blancs au sein des groupes extrémistes du Moyen-Orient, la CIA recrute des Soudanais arabophones en dépit des sanctions qui pèsent contre le Soudan. Les recrues soudanaises sont chargées de fournir des renseignements sur les individus en transit vers la Somalie ou d’autres pays de la Corne de l’Afrique et vers l’Irak.

    Khartoum aurait arrêté des suspects dans la capitale à la demande des autorités américaines. Dans un récent rapport, le département d’Etat américain présente le Soudan comme “un partenaire solide dans la lutte contre le terrorisme”. Cité par le Los Angeles Times, un ancien haut fonctionnaire reconnaît l’importance du renseignement. “Si des djihadistes passent par le Soudan pour aller en Irak, les choses sont telles sur place que cela n’attire pas l’attention. D’où l’importance d’avoir à disposition des Soudanais sur ce type d’affaires”.

    Selon un autre responsable américain toujours en poste, “la coopération des services de renseignements n’a pas forcément toujours lieu entre des gens qui s’apprécient mutuellement.” Les agences de renseignements américaines traitent avec toutes sortes de gouvernements au Moyen-Orient et en Asie centrale. Ces derniers collaborent dans la collecte du renseignement, mais accueillent aussi des centres de détention secrets et servent d’intermédiaires pour les extraordinary renditions [transferts exceptionnels de prisonniers]. L’Iran lui-même a ainsi fourni aux Américains des informations qui les ont aidés à faire chuter les talibans en 2001.

    “Les agents américains, avec leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus, ne peuvent pas faire grand-chose dans tout le Moyen-Orient, et absolument rien en Irak”, souligne un ancien responsable de la CIA. Les Soudanais, eux, peuvent se rendre là où nous ne le pouvons pas. Ce sont des Arabes, ils peuvent déambuler sans se faire remarquer.”

    Bien que George Bush ait joué un rôle décisif dans les sanctions contre Khartoum, ses détracteurs estiment qu’il aurait pu aller bien plus loin. S’il ne l’a pas fait, c’est en raison de la coopération entre les services de renseignements soudanais et américains. Gordon Johndroe, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, se dit convaincu que les sanctions ne nuiraient pas à la coopération. “Les Soudanais poursuivront leurs efforts contre le terrorisme, car c’est dans leur intérêt aussi, pas seulement dans le nôtre”, assure-t-il. Cela n’a pas empêché le gouvernement de Khartoum de rejeter les appels du ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, qui demandait le déploiement au Darfour d’une force parrainée conjointement par l’ONU et l’Union africaine.

    Par Ewen MacAskill The Guardian, Courrier international
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