Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les femmes qui fument.

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les femmes qui fument.

    Dans les années 60, les réalisateurs de film glissaient dans le scénario et conséquemment dans la bouche de l’actrice une cigarette. Elle etait souvent coincée à l’extrémité des lèvres, et avec un délai assez considérable et dans un geste au ralenti vint : l’allumette. Quand il y avait un gentleman dans les environs, il se chargeait de la besogne avec le regard et l’insinuation qu’il peut faire même plus que cela. Même le geste d’éteindre l’allumette prenait parfois une bobine de film pour arriver à obtenir un bon plan.

    Moi, ce que j’aime chez les femmes qui fument, c’est quand elles veulent vous larguer.

    Alors voici :

    Le téléphone sonne, c’est la bien aimée. Ce n’était pas prévu que vous la rencontriez ce soir là. Elle vous donne rendez-vous dans un Bar -Tabac du coin, de préférence dans un coin isolé et illuminé timidement par un néon qui sert de cimetière aux papillons de nuit ou une veilleuse des années 70 sur un mur grisâtre qui attend un changement de propriétaire pour voir des jours meilleurs. La vue directement sur les W.C. Par contre elle s’assure qu’elle leur tourne le dos, parce que, la première réaction de l’homme c’est :
    - « Excuse-moi une minute STP…je reviens...je…je vais aux toilettes » Elle vous regarde froidement balbutier cette phrase et elle allume une cigarette en tirant le cendrier de la table d’a coté.
    Ce qu’elle ne voit pas, c’est sa victime à l’intérieur de cette institution « Excrémenteuse ». L’homme ne va pas vraiment aux toilettes, parce qu’il est complètement déshydraté. Il se tient debout devant le lavabo, le robinet qui coule et regarde dans le miroir le reflet de son ego en sueur. Un peu comme un joueur de poker qui essaye de bluffer en mettant tout son tapis sur une paire de 8. Ah ! Il voit aussi un autre joueur assit a la meme table qui paie pour voir avec un sourire et en faisant de l’espace dans ses poches pour ramasser ses gains.
    Il passe sa main sous le robinet, il se barbouille le visage d’eau froide, juste pour s’assurer qu’il n’est pas en train de rêver. Mais l’odeur nauséabonde le ramène rapidement a la réalité a laquelle il essaie désespérément d’échapper. Il se regarde encore dans le miroir, juste avant-hier, il était beau et désirable. A l’instant même, il se trouve moche et misérable. Les mains appuyées sur le lavabo…il regarde ses chaussures, et pour un instant…il blâme BATTA qui l’a poussé à faire ce pas. Son regard remonte vers le miroir et le cœur rempli encore d’espoir, il repart dans la salle.
    Sa bien aimée est assise derrière un nuage de fumée. Il s’assoit en grinçant la chaise, elle s’irrite, il la regarde avec des yeux de chien égaré, elle jette la laisse.
    Il regarde autour de lui et les clients semblent presque confirmer son « inexistence ». Il se tourne vers le garçon de café vêtu d’un tablier a rayure qui prennent l’ampleur de barreaux. Il s’approche de la table un plateau à la main, il passe un coup de chiffon et indifférent à l’appel de l’homme, il se tourne vers la demoiselle et avec un accent auvergnat :
    - « Mademoiselle… ? »
    - « Rien ! Merci » Réplique-t-elle en écrasant son mégot et les sentiments de son ex d’un même geste.
    - « P…Prends quelque chose. » lui dit-il d’une voix presque inaudible, comme quelqu’un qui n’avait pas de quoi payer.
    - « Non ! » lui lâche-t-elle en mettant une cigarette à la bouche. Il se précipite pour l’allumer, elle sort son briquet et soudain les lettres W.C en rouge sur la porte en bois dont le vernis essaie de faire une fugue apparaissent comme son nouveau royaume…

    désolé…c’est la pause café. Revenez demain. A moins que vous ne vouliez une tasse.
    Dernière modification par Tamurt-nagh, 16 juillet 2007, 19h48.
Chargement...
X