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Villages kabyles désertés pour cause de terrorisme

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  • Villages kabyles désertés pour cause de terrorisme

    Depuis l’avènement du terrorisme au début des années quatre-vingt-dix, des villages entiers sont abandonnés par leurs occupants. Même au moment où les camps militaires sont installés à la lisière des massifs forestiers, les citoyens hésitent de revenir dans leur hameau et village devenus pour eux des cercueils en permanence. Le versant de Oumsaâd, du côté de Bouira ainsi que celui d’Ath Boudoukhane, dans la wilaya de Boumerdès.

    Dans une virée, en ce quarante-cinquième anniversaire du côté de Matoussa, à huit kilomètres au sud-est de la ville de Chabet El Ameur, nous avons rencontré des citoyens qui nous ont fait part de leur douleur. Matoussa ou Imourthossen, faisant partie du arch des Ath Khalfoun est enclavée entre plusieurs maquis qui donnent jusqu’à Zbarbar. La vie dans ces villages et hameaux, notamment ceux de Matoussa haute semble s’arrêter.

    Plusieurs habitants continuent à abandonner leurs biens en dépit du déploiement des forces de l’ANP qui ne se fatiguent pas de traquer les irréductibles de l’ex-GSPC. D’ailleurs, nous a appris un Matoussais qui a requis l’anonymat, l’armée a bombardé durant toute la semaine dernière la forêt de Lalla Oumssaâd. “Ce n’est pas comme avant. La fin des années 90, on ne pouvait pas sortir de jour comme de nuit. Nous avons laissé tous nos champs d’oliviers. Il était impossible pour nous de vivre ici. Ceux qui ne sont pas partis ont fait de la résistance”, nous raconta notre interlocuteur qui nous montra un autre village fantôme, Ath Kara. “C’est un endroit entièrement vidé. Partir ou mourir”, enchaîna-t-il. “Actuellement, un autre village risque de se vider. C’est celui d’Ath Boudoukhnane”, signala-t-il. Effectivement, cette dernière localité a été et est toujours le théâtre d’attentats contre les forces de sécurité, notamment les gardes communaux.

    En raison de la terreur imposée par les groupes armés aux habitants de ces villages, il nous a été difficile de trouver quelqu’un pour nous donner des informations au sujet des exactions. “L’armée est sur le qui-vive. Elle veille sur cette région. Je crois qu’elle est décidée à les nettoyer. Il ne se passe pas un jour sans qu’on la voit ratisser”, nous dit notre accompagnateur. Ce dernier a raison, car le nombre de barrages fixes installés sur les axes routiers ont été multipliés ces dernières semaines. Si le calme règne dans une grande partie de ce versant de la Kabylie, d’autres villages ne sont pas encore sortis du diktat imposé par les hordes terroristes, continuant à semer la terreur.

    En revenant de ce mini-périple dans cette région, nous avons appris qu’à Beggas, sur les hauteurs de Tizi Ghennif ainsi qu’à Tazrout surplombant d’un côté la ville de Draâ El Mizan et de l’autre la localité d’Aomar et plus précisément le village El Kraib, c’est la peur au quotidien. Le dernier attentat à la bombe ayant fait deux victimes dans les rangs des Patriotes qui surveillent le gazoduc plonge ces montagnards dans la terreur. Même si, par exemple, les autorités de Draâ El Mizan ont programmé des opérations dans le cadre d’un plan spécial en faveur des hameaux relevant de cette contrée, les “exilés” ne se sont pas bousculés au retour. “Je préfère vivre dans un gourbi ici, que d’y retourner là-bas”, nous répondit un occupant d’une masure dans le bidonville surplombant l’hôpital Krim-Belkacem.

    Durant notre investigation, il nous a été donné donc d’apprendre que les personnes ayant pris le chemin de l’exode sont éparpillées dans les communes de Draâ El Mizan, d’Aomar et de Kadiria. Si les plus nanties ont pu acheter des logements à des prix forts, les démunis ont improvisé des habitations de fortune. Pour ces citoyens, ni la loi sur la concorde civile de 2 000 ni encore moins la loi sur la réconciliation nationale n’ont changé quelque chose dans leur quotidien. De l’autre côté, de la wilaya de Tizi Ouzou, des villages nichés à la lisière des forêts de Sidi Ali Bounab ou encore de Mizrana, c’est le même topo.

    La sécurité des citoyens est ébranlée quotidiennement par des faux barrages, des incursions nocturnes ainsi que des attentats. Certes, des dizaines de terroristes viennent d’être mis hors d’état de nuire dans les wilayas de Boumerdès et de Tizi Ouzou, mais le risque est toujours grand, notamment durant l’été où les vacanciers préfèrent aller à la mer et où les fêtes familiales sont prévues. Cela étant, long est le chemin du retour pour tous ces citoyens ayant laissé derrière eux leurs biens et leurs proches...

    Par La Dépêche de Kabylie

  • #2
    Depuis le début des années de terrorisme, des kabyles quittent leur village..; chez nous dans le sud, des kabyles arrivent pour s'installer d'abord seuls et subvenir au besoin de leur famille qui est restée là bas et puis au fur et à mesure, ils les font venir...

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    • #3
      Quoi dire d'autre sinon que l'impuissance est le sentiment à mon sens le plus insupportable qui soit !!
      Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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