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Les pauvres une manne rentable sous estimée

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  • Les pauvres une manne rentable sous estimée

    Ils sont pauvres, constituent un sixième de la population mondiale et s'ils formaient ensemble un pays, ils pourraient se targuer d'être le dixième PIB mondial, juste derrière l'Espagne mais devant le Brésil ou la Russie par exemple. Ce sont les « Next Billion Consumers », ou les consommateurs oubliés des pays émergents, auxquels le Boston Consulting Group (BCG) consacre une étude, pour le moins décalée.

    « Qu'ont-ils été jusqu'à présent dans l'ordre économique mondial ? » demande le BCG. « Rien... » Leurs revenus sont proches du fameux « étalon de la misère » établi par l'ONU, à savoir moins de deux dollars par jour. En Europe de l'Est, au Brésil et en Russie, le BCG a mené l'enquête auprès de ceux qui gagnent entre 100 et 700 dollars par mois. En Chine et en Inde, il s'agit de ceux qui touchent entre 65 et 350 dollars par mois. Infinitésimal pour nos budgets familiaux occidentaux. Et pourtant.

    Ce milliard de personnes, cette petite armée de consommateurs, coincée dans un « no man's land » entre l'extrême pauvreté et la nouvelle classe moyenne, se sent délaissée, injustement, faute d'offres et de modèles économiques appropriés. Des envies, elle en a pourtant. « En Inde la proportion de dépenses dites»non essentielles est la même, voire légèrement supérieure chez les pauvres que dans la classe moyenne », s'étonne Vikram Bhalla, directeur associé au BCG à Mumbai.

    Pour satisfaire leurs désirs, ils se tournent donc du côté de la « débrouille », c'est-à-dire des canaux informels, pour acheter des produits et des services de moindre qualité, quand ils ne sont pas contraints de se mettre entre les mains d'usuriers, peu scrupuleux. Car si les multinationales européennes et américaines ont bien des paillettes dans les yeux à l'évocation des marchés chinois, indiens ou brésiliens, elles ont largement sous-estimé cette clientèle, « au potentiel en devenir, » assurent les auteurs de l'étude.

    L'année dernière, ils ont dépensé 950 milliards de dollars. Un chiffre qui devrait conduire à réfléchir ces entreprises quelque peu contemptrices, qui « continuent de regarder les « Next billion consumers » par le prisme de leurs schémas conventionnels, estimant que s'adresser à eux ne serait pas profitable ». Non seulement une telle analyse est le fruit de préjugés mais elle traduit un manque de discernement.

    Des achats sans a priori


    « Contrairement aux idées reçues, ces consommateurs ne sont pas à la recherche de produits basiques », assurent les auteurs. Voire de seconde main. Comme certains Africains qui préfèrent de loin acheter des deux roues de fabrication chinoise, mais neufs, plutôt qu'une vieille mobylette européenne, recyclée sur le continent noir... Et sont prêts à y mettre le prix. Mieux : ces « Next Billion Consumers » entrant dans le grand bazar de la consommation mondiale pour la première fois, n'ont aucun a priori. « Ils ne seront pas réticents à s'adresser, pour leurs services financiers, à un opérateur de téléphonie mobile plutôt qu'à une banque. » Au Kenya et en Afrique du Sud, les clients utilisent déjà leurs portables pour faire des virements. Et cela marche. Voilà de quoi, en particulier pour nos PME, se défaire de ses préjugés et faire preuve d'imagination pour ne pas refuser cette manne, non négligeable.

    Par Le Figaro
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