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France-Algérie, de la parole aux actes

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  • France-Algérie, de la parole aux actes

    Au lendemain de la visite-éclair de Nicolas Sarkozy en Algérie, une question s'impose : qui le président français a-t-il séduit, le 10 juillet ? Son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, ou les responsables de ce pays ? Le pouvoir en Algérie, en effet, reste composé de différents cercles, plus compliqués que jamais à cerner. Armée, sécurité militaire, mafia politico-financière... Nul ne peut comptabiliser ces réseaux, évaluer avec précision leurs poids respectifs, ni savoir comment ils réagiront au fil des mois.

    Pour l'instant, aucun des problèmes entre Paris et Alger n'a été sérieusement abordé. Tout a été repoussé à début décembre, pour une nouvelle visite, officielle cette fois, du président français. Ce ne sont pas les questions de mémoire ni de traité d'amitié qui vont poser problème dans les mois et les années à venir. M. Sarkozy a raison de répéter que "l'amitié se nourrit d'actes, plus que de traités". Mais comment le chef de l'Etat va-t-il passer de la parole aux actes ?

    La question des visas et de la circulation des personnes risque d'être la principale source de tension entre les deux pays. Et le sujet est si sensible en Algérie que le pouvoir ne peut se permettre d'ignorer son opinion publique.

    Les conditions du regroupement familial - premier motif de venue en France - sont de plus en plus restrictives. Mais ce n'est pas tout. La crainte de l'immigration clandestine est telle, côté français, que l'obtention d'un visa de tourisme est devenue des plus aléatoires pour un citoyen algérien. Officiellement, 60 % environ des demandes de visa sont satisfaites. Entre le discours et la réalité, il y a pourtant un gouffre. La liste des dossiers rejetés de façon incompréhensible est sans fin, y compris pour les demandeurs présentant toutes les garanties. Un grand-père souhaitant rendre visite à ses petits-enfants établis de l'autre côté de la Méditerranée se verra refuser l'accès du territoire français, sans explication. Il peut aussi ne jamais recevoir de réponse. Ou se voir retourner son dossier, après des mois d'attente, avec la mention "incomplet", alors que les pièces supposées manquantes y figurent bel et bien.

    Simples dysfonctionnements ? Il y a trop de cas semblables pour y croire. On ne mesure pas, en France, l'humiliation et la frustration qu'engendrent de tels refus, courants en Algérie comme en Tunisie et au Maroc. Comment espérer construire une Union méditerranéenne dans de telles conditions ? A Alger, on est très ferme sur un point : sans la dimension humaine, le "partenariat d'exception" voulu par Paris n'aboutira pas.

    Les Algériens le savent : la lutte contre le terrorisme et contre l'immigration clandestine sous-tend le projet élyséen d'Union méditerranéenne (outre la volonté d'intégrer la Turquie dans une structure autre que l'Union européenne). D'où les commentaires désabusés de la presse algérienne, après le départ du président français. "Le bonhomme (Sarkozy) n'est pas venu chercher la chaleur mais le gaz, pas l'amitié mais l'Union. (...) Il ne veut pas une affaire algérienne, mais des affaires en Algérie", écrit Kamel Daoud dans Le Quotidien d'Oran.

    Pour ce jeune éditorialiste, Nicolas Sarkozy est "peut-être l'ami de Bouteflika, mais pas l'ami de tous et encore moins l'ami des parents d'immigrés ou des demandeurs de visa". Les Algériens ne lui en veulent pas, précise-t-il. Pour eux, cela fait longtemps que "la France se ferme, séduit, se refuse, dit oui puis dit non, puis soupçonne, puis promet, puis donne de la semoule et des leçons...".

    Si la France refuse à la génération des "anciens" d'examiner le passé, sous prétexte de regarder l'avenir, quel horizon propose-t-elle à la jeune génération algérienne ? Elle lui ferme ses frontières de façon de plus en plus hermétique, au motif qu'elle doit lutter contre l'immigration clandestine. Et l'on peut s'inquiéter, comme le faisait récemment l'hebdomadaire Jeune Afrique, de la propension française actuelle qui consiste à ramener l'anticolonialisme "au rang de simple opinion" ou à assimiler toute réflexion critique sur cette époque "à une tendance à l'autoflagellation et à la haine de soi".

    Tout le monde ou presque est aujourd'hui persuadé en France que l'Algérie a exigé une "repentance" de la part de l'ancienne puissance coloniale et que ce préalable, refusé par Paris, expliquerait l'échec du traité d'amitié entre les deux pays. En fait, s'il est exact que le président Bouteflika a été outrancier dans ses évocations du passé colonial, il n'a pas posé de conditions à la signature du traité. Tout juste a-t-il réclamé "un geste significatif" de la part de la France. Le mot "repentance" n'a jamais été prononcé par les responsables algériens. Nicolas Sarkozy, en revanche, ne cesse de le brandir à la face de ses concitoyens, comme un épouvantail.

    En réalité, son prédécesseur, Jacques Chirac, n'a pas été loin d'accomplir ce "geste significatif" qui aurait pu permettre d'apurer le passé. L'ancien président en a livré un avant-goût à deux reprises au cours de l'année 2005. Le 27 février, en donnant son feu vert à Hubert Colin de Verdière, alors ambassadeur de France à Alger, pour qualifier les massacres de Sétif du 8 mai 1945 (15 000 morts au moins) de "tragédie inexcusable". Et le 21 juillet, lorsque, en visite officielle à Madagascar, il a dénoncé "le caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial", allusion à la mort de plusieurs dizaines de milliers de Malgaches, en 1947, massacrés après s'être révoltés contre la France.

    L'Algérie aurait sans doute eu droit à une semblable qualification des faits à l'occasion de la signature du traité d'amitié. Mais un grain de sable inattendu est venu gripper la machine : voté subrepticement et découvert avec retard, un article de la loi du 23 février 2005 a cru bon de vanter "le rôle positif" de la colonisation. Bien qu'abrogé ensuite à l'initiative de M. Chirac, cet article allait déclencher la fureur du président algérien, le persuader que la France jouait double jeu, et le conduire à refuser, in extremis, de signer le fameux traité.

    A Alger, le dossier "colonisation et guerre d'Algérie" a été mis en veilleuse, pas enterré. Beaucoup font remarquer en privé que regarder vers l'avenir ne dispense pas de reconnaître le passé. "Mieux ce passé sera assumé, meilleures seront les relations franco-algériennes", souligne-t-on dans l'entourage du président Bouteflika, avant d'ajouter, avec le même pragmatisme que M. Sarkozy : "On ne va tout de même pas geler nos rapports avec la France en attendant ce geste..."

    source : Le Monde

  • #2
    contrairement a ses predecesseurs, sarko n'as pas connu la guerre d'algerie, le dialogue passera plus facilement. ce sera encore plus facile lorsque le president algerien sera egalement de la generation apres-guerre.

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    • #3
      oui mais notre president si, il a connu la guerre d'algerie, et aussi quelques autres ministres, a mon avis ,l'algerie sera bien deriger si ces derigeant n'auront pas fait la guerre !
      Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique. (Saint Augustin)

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      • #4
        l'algerie sera bien deriger si ces derigeant n'auront pas fait la guerre !
        kaisar sosi tu ma fait rire sur ce poste

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