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Alger déroule le tapis rouge aux capitaux arabes

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  • Alger déroule le tapis rouge aux capitaux arabes

    Le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, visite depuis hier et pour la première fois l’Algérie, une étape dans une tournée qui englobe la Syrie et la France.

    Les relations avec ce riche pays du Golfe sont qualifiées d’excellentes à Alger. A la faveur de séjours répétitifs aux Emirats, Abdelaziz Bouteflika a pu tisser des rapports solides avec des hauts responsables de ce pays. Depuis son arrivée à la présidence de la République, en 1999, Abdelaziz Bouteflika s’est déplacé à trois reprises aux Emirats. C’est le pays arabe le plus visité par le chef de l’Etat. Un pays qui est décidé, grâce à une forte croissance économique estimée à 10%, à se placer en leader en matière d’investissements directs au Maghreb, Algérie en tête. La commission mixte algéro-émiratie s’est réunie, il y a un mois à Abu Dhabi, pour étudier les projets à lancer. A l’occasion, six mémorandums d’entente ont été signés relatifs, entre autres, au tourisme, au dessalement de l’eau, à l’enseignement supérieur et à la formation diplomatique. Fin juin 2007, Salah Ben Oumeir, président de l’Union des chambres de commerce et d’industrie des Emirats arabes unis, est venu à Alger où il a mis en avant l’intérêt des hommes d’affaires de son pays d’investir dans plusieurs secteurs comme l’habitat, l’agriculture, les banques et la promotion immobilière. Le groupe Alqudra a, lui, lancé des études pour cibler les domaines prioritaires d’investissement. La compagnie Chelhoub, spécialisée dans le commerce du luxe, va bientôt s’installer en Algérie. Autant que Dubai Port Wold (DPW) intéressée par la gestion du terminal à containers du Port d’Alger et, probablement, du port de Djendjen, à Jijel. Numéro deux mondial, DPW gère une trentaine de terminaux à containers dans 18 pays dont l’Allemagne, la Chine et l’Inde. Depuis 1983, les Emiratis ont accordé plus de 200 millions de dollars de crédits à l’Algérie pour le financement de projets de construction de logements et de barrages. Le groupe Mubadala Development Company Dubai Aluminium, en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz, construira un complexe de fonte d’aluminium à Beni Saf. Le projet est estimé à 5 milliards de dollars. Le groupe Mubadala, propriété du gouvernement émirati, a une stratégie bâtie sur la diversification. C’est simple : Mubadala explore des champs pétroliers en Libye, possède des actions dans la firme italienne Ferrari, est présent dans l’aéronautique suisse et est lié avec le voiturier de luxe britannique Rolls Royce. Avec Dubai Aluminium Company (Dubal), il gère déjà un immense projet à Abu Dhabi de six milliards de dollars. Un financement émirati est également prévu pour le projet de la centrale électrique de Hadjret Enous, à l’ouest de Cherchell, dans la wilaya de Tipaza. Cette centrale, d’une capacité globale de 1200 mégawatts, sera réalisée par le canadien SNC Lavalin pour un montant d’un milliard de dollars. Quelque peu discret, Dubai Emaar Properties est en charge de plusieurs projets comme le développement de la baie d’Alger, la restructuration de la gare ferroviaire d’Agha, la construction d’un technopole à Sidi Abdallah et le lancement d’un vaste complexe touristique à la plage Colonel Abbès, à l’ouest de Zéralda (30 km d’Alger). Emaar envisage — si les obstacles seront surmontés à temps — de doter la baie d’Alger d’hôtels de luxe, d’appartements standing et de centres commerciaux. En deux mots : refaire le visage de la capitale. Autour de la gare d’Agha, la deuxième après celle d’Alger, seront construites trois tours, dont la plus haute sera de 18 étages, un centre commercial et un hôtel. Ce projet va s’adapter au début opérationnel du métro d’Alger, prévu théoriquement fin 2008. Emaar s’est chargé de la construction du célèbre Bordj Dubai (le plus haut au monde avec 800 mètres) et de la marina de cette ville. Il a aménagé la corniche de Rabat, au Maroc. Il dirige actuellement 40 projets éparpillés à travers le monde : Inde, Turquie, Tunisie, Syrie, Arabie Saoudite... Pour l’Algérie, Emaar, selon la chaîne qatarie Al Jazeera, envisage d’investir, à terme, 28 milliards de dollars. Son domaine d’intérêt va de la construction d’hôpitaux à l’exploration du pétrole et du gaz. Les Emiratis gardent toujours un bon souvenir de l’aide apportée par l’Algérie au lancement de l’industrie pétrolière grâce à laquelle le pays est sorti de la pauvreté. En 2006, les investissements des Emirats en Algérie ont dépassé les 10 milliards de dollars, selon Mohamed Khelfane Ben Kherbasse, ministre émirati des Finances, cité par la presse. Pour la même année, les échanges commerciaux ont dépassé les 400 millions de dollars, soit une augmentation de 200% en sept ans. L’Institut émirati des études stratégiques a souligné, dans un bulletin publié hier, le caractère « particulier » des relations avec l’Algérie. Les hommes d’affaires émiratis souhaitent, comme l’a déjà déclaré Salah Ben Oumeir à Alger, l’allégement des contraintes bureaucratiques devant le développement de l’investissement direct. En 2001, Alger et Abu Dhabi ont signé un accord sur l’encouragement et la protection mutuelle des investissements. Accord qui n’a pas encore supprimé les lourdeurs administratives et une certaine méfiance — inexplicable — de la présence des capitaux arabes en Algérie.

    Faycal Metaoui
    Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique. (Saint Augustin)
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