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Rome tente de sauver Alitalia

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    LE GOUVERNEMENT de Romano Prodi se trouve le dos au mur sur l'un des dossiers les plus épineux qu'il s'était engagé à résoudre : la privatisation de la compagnie aérienne Alitalia. Air One, le dernier candidat sérieux, a jeté hier l'éponge à cinq jours de la clôture des enchères.

    L'avionneur privé italien a dénoncé les contraintes imposées par le Trésor : l'acquisition d'au moins 39,9 % des 49,9 % détenus par l'État et donc l'obligation de lancer une OPA sur l'intégralité du capital, l'absence d'éléments pour juger de la situation réelle de la filiale de services AZ Servizi et une faible marge de manoeuvre face aux syndicats.

    Autant de difficultés qui avaient déjà fait renoncer la compagnie russe Aeroflot à la fin du mois de juillet. Et qui avait motivé l'abstention d'Air France dans ce dossier. Résultat : seul le fonds américain Matling Patterson reste formellement en piste.

    Mais ses partenaires, TPG et Mediobanca, ont répété hier qu'ils ont bel et bien déserté les enchères. Syndicats et opposition sont montés au créneau pour critiquer la gestion de cette privatisation. Pour le leader de la confédération ouvrière catholique, Raffaele Bonanni, la procédure ouverte le 1er décembre dernier aboutit à un « résultat scandaleux » dont le gouvernement doit se justifier : « C'était le pire moyen de défendre l'intérêt national. »

    De son côté, Gianfranco Fini, président de l'Alliance nationale (opposition de droite), estime que la seule issue possible reste le dépôt de bilan. Une issue à laquelle le gouvernement italien se refuse à se résoudre. Le Palais Chigi - le Matignon italien - minimisait d'ailleurs hier l'ampleur de l'échec et déclarait travailler à d'autres solutions. « Nous avons jusqu'au 23 juillet. Alitalia dispose d'un an de liquidités. »

    Pour le ministre des Transports, le communiste Alessandro Bianchi, la faillite est « l'hypothèse ultime ». Seule certitude, comme l'a répété dès hier la Commission européenne : l'injection de nouveaux fonds publics dans la compagnie aérienne italienne est hors de question. Or, celle-ci perd actuellement quelque 2 millions d'euros par jour !

    Dès lors, de nouvelles négociations pourraient s'ouvrir sur de nouvelles bases. Aeroflot serait prêt à discuter à nouveau du dossier. Et, hier, Corrado Passera, le patron de la banque IntesaSanPaolo, qui soutenait financièrement Air One, a déclaré que le plan industriel de celle-ci pour Alitalia était « très solide » et aurait permis « un assainissement, mais aussi une relance » de la compagnie publique.

    Air One n'exclut pas de s'intéresser de nouveau à Alitalia « si les conditions changeaient ». En Bourse, les investisseurs se sont inquiétés, sans paniquer : le titre Alitalia a clôturé la séance en baisse de 4 % après avoir perdu jusqu'à 8 % à l'ouverture.

    source : le Figaro
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