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Secteur agro-alimentaire algérien et contraintes de la privatisation

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    Secteur agro-alimentaire algérien et contraintes de la privatisation

    Les réformes économiques entamées en Algérie ces dernières années en vue de l’insertion et l’intégration de l’Algérie dans la sphère de l’économie mondialisée sont généralisées à tous les secteurs de l’économie nationale et en particulier au secteur de l’industrie agro-alimentaire qui connaît un processus de privatisation très accéléré notamment pour les grandes entreprises publiques (cérealières et laitières surtout) dans un contexte politique et sociale difficile.

    1-Vers la privatisation des entreprises publiques agro-alimentaires.

    Dans le cadre de la concrétisation de la volonté sincère de l’Etat à procéder à la privatisation de ses entreprises publiques, manifestée par l’adoption de l’ordonnance n° 01-04 du 20 août 2001 ; les autorités chargées de la gestion des capitaux marchands de l’Etat viennent d’opter récemment pour l’accélération du processus de privatisation de près de 942 entreprises publiques économiques d’un total de 1 280 entreprises).
    A cet effet, 268 entreprises agro-alimentaires (29 % du nombre d’entreprises publiques privatisables) relevant de plusieurs sous-secteurs de l’agro-alimentaire sont proposées à la privatisation et concernent notamment :
    a- l’industrie de transformation : corps gras, laiteries, minoteries, brasseries, boissons et eaux minérales, produits tabagiques, transformation et conditionnement des produits carnés ;
    b- industrie du matériel agricole ;
    c- industrie avicole et d’abattage ;
    d- les services de l’agrologistique (entreposage, commercialisation, études, mise en valeur et aménagement).
    Le processus de privatisation se manifeste sous plusieurs formes et modes conformément à la législation en vigueur, tels que le recours aux mécanismes de la bourse (offre publique de vente à prix fixe), les appels d’offre et les procédures de gré à gré.
    L’accélération du processus de privatisation des entreprises agro-alimentaires est justifiée par le fait que toutes les tentatives visant à les réhabiliter et à rééquilibrer leurs structures financières se sont soldés par un échec après avoir perdu des parts relativement importantes sur le marché. On constate à ce propos que leur part de marché est passée en moyenne de 24 % à 13 % durant la période 1999/2001 et que, selon les propos du Premier ministre devant le CNES à l’occasion de l’ouverture de ces travaux de la 25esessionet, début décembre 2005, 70 % des branches du secteur agro-alimentaire n’accaparent qu’1 % du marché.
    Malgré l’impérative nécessité de cette privatisation, restent les problèmes du pilotage et de la régulation des marchés de certains produits agro-alimentaire dits de large consommation, qui caractérisent le modèle de consommation algérien, tels que la semoule, la farine et le lait dont les prix demeurent toujours soutenus par l’Etat.
    2-L’agro-alimentaire : un marché en expansion contenue.
    L’étude et l’analyse des données statistiques, issues de sources fiables, nous laissent dire que le secteur de l’agro-alimentaire est un créneau en perpétuelle évolution et expansion. A ce sujet, nous constatons que le montant de la facture alimentaire durant la période 1995/1999 est passée de 1,9 milliard de dollars en 1995 à 2,8 milliards de dollars en 1999. Les produits qui occupent une importance considérable dans ces importations sont les céréales (23,2 %), suivis des laits et produits laitiers avec 21,7 %, des huiles et graisses avec 11,9 % et des produits de la minoterie avec 11,2 %. Le sucre, quant à lui, l’Algérie en importait en 2001 un peu plus de 700 000 tonnes par an. Ce volume a été ramené actuellement à environ 500 000. Aujourd’hui, la demande nationale en sucre blanc est estimée à 1,2 million de tonnes par an dont la moitié est assurée par la production de Blanky, un groupe industriel connu qui a des ramifications, également, dans le bâtiment et la pharmacie. L’autre moitié est assurée par Cevital, une entreprise privée locale.
    3-Ouverture économique précipitée et risques imprévus.
    La majorité des experts de l’agro-alimentaire s’accordent à dire que le processus de privatisation de ce secteur, de la façon dont il est conçu et mis en œuvre, risque d’échouer, car une grande partie des entreprises publiques n’ont pas été préparées à une ouverture économique réelle et solide. Ainsi, et à l’exception de certaines entreprises qui semblent réussir dans ce créneau à l’image de Blanky (filière sucre) ou de Djurdjura (filière lait et dérivées) qui ont entrepris des formules de partenariat avec des entreprises étrangères renommées, les sociétés publiques structurant cette filière, quant à elles, n’ont pas su, de ce fait, passer la main au privé. La filière des céréales, cependant, reste peu investie par le privé car son développement demeure fortement conditionné par les aléas climatiques et l’emprise des pouvoir publics en raison de son aspect social. La production locale des céréales qui constitue la principale contrainte d’approvisionnement des industries céréalières s’est nettement améliorée durant la campagne 2003/2004 pour atteindre les 42,7 millions de quintaux.

    Les Eriad (Entreprise régionale des industries alimentaires et dérivées), en nombre de cinq, ont été proposées à la privatisation à partir de 2001, dans un vaste programme de restructuration du secteur public élaboré par le ministère de la Participation et de la Coordination des réformes, et qui s’étend à d’autres sociétés agro-alimentaires tel que le groupe GIPLAIT(Groupe interprofessionnel du lait), l’ENCG (Entreprise nationale des corps gras), l’Enasucre (entreprise nationale du sucre - raffinage de sucre) et l’ensemble boissons-jus-conserves.
    Les experts de l’agro-alimentaire persistent à dire que la faiblesse de la production céréalière locale pose la problématique de son intégration au sein de la filière « blé ». En effet, dans une économie administrée, les entreprises de transformation (les ERIAD) n’ont joué aucun rôle dans la diffusion du progrès technique, la promotion de la qualité et l’intégration agro-industrielle globale et qui auraient pu contribuer à l’accroissement de la productivité et à la maîtrise des coûts de production, les principales contraintes de la filière. Cette crise du secteur agro-alimentaire a été accentuée et favorisée par des politiques d’approvisionnement alimentaire quasi extraverties basées exclusivement sur le recours systématique aux importations. Ainsi les exploitations céréalières locales se sont trouvées complètement déconnectées de leur filière et de leur tissu industriel (les ERIAD ; ces dernières censées stimuler l’accroissement de la production et de la productivité des cultures céréalières du pays par une demande d’approvisionnement en grains de plus en plus accrue.

    Prof : HORRI KHALIFA Economiste-Chercheur
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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