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Le village kabyle

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  • Le village kabyle

    Le village kabyle
    Chez nous !*

    Dans les champs, dans les sentiers de la perdition, les hauts et les bas plaines d’érosion. Des humbles gens croyants seulement à l’horizon, et que chaque jour, quelque soient ses peines, le jour s’achèvera et le lendemain se présentera !

    « Le fort fait ce qu’il peut faire
    et le faible subit ce qu’il doit subir. »*

    Avec ces premiers mots
    Je commence à dessiné mes images
    De certains des mes amis, des jeunes, de ma famille
    Et les autres de mon village
    Que j’apercevais de mon jeune âge
    Grandire dans les champs et les pâturages


    Jeunes écoliers miséreux, mais jamais envieux. Flattés avec nos tabliers à courir, toujours à courir, sur les chemins de notre enfance, sans perdre le sourire. Dans la coure d’une petite école, d’une colline oubliée, comme tant de collines de notre petite kabylie. Les filles se mêlant pas aux garçons, et nous de jeunes hommes déjà… Peu de chose connaissions de l’amour et de certains sentiments. Je me rappelle chaque fois, de chaque petit pas, de chaque course dans la brousse.. de ces jeunes filles qui quittent très tôt l’école, pour dressé la pâte du pain à l’auréole, et autres besognes habituelles.

    Souvenirs vivants, d’une nature radieuse
    D’une époque morte et des âmes perdues


    Je me rappelle des sorties, nous courrions comme des fous dans la voie principale. Chacun dans sa direction pour retrouver sa maison, son petit chemin, et sa maman. C’était là seulement notre salut à tous, chaque soir en quittant notre chère et mal-aimée petite école. Je n’oublierai pas d’invoquer les professeurs qui, dégageant leur colère de mal-vivre, mal-compris de la société, n’hésitèrent jamais à nous battre comme des bêtes. Ha oui, ils étaient presque des prophètes, comme raconte la tradition !?

    le poète arabe a dit :
    « L’enseignant a failli être prophète ».
    ils ont vraiment failli !

    Jeunes bergers libres nous étions. Nous la détestions cette école, qui signifie pour nous autre que geôle. Mais c’était notre école, sous notre ciel.. notre chère et mal-aimée petite école. Jeunes bergers libres que nous étions, regardons le soleil se lever et tard le soir se coucher !… sentiment d’être, maître d’un monde !. Ne quittant jamais des yeux, le troupeau des brebis et des agneaux, car sans les bêtes la famille est perdue. C’était la seule entreprise du foyer.

    Souvenirs vivants, d’une nature radieuse
    D’une époque morte et des âmes perdues

    Je me rappel, et comment oublier ! Ces petites et très jeunes filles dans les sources des lauriers. Qui se suivent dans le froid du matin et la nuit. Qui cavalent pour chercher l’eau, à des distances d’ennui ! Et qui reviennent portantes, sur leurs épaules crevées, des jerrycans et gourdes remplies.. Quand elles arrivaient à la maison, accueillis par leurs mamans contentes d’avoir un peu d’eau, pour une journée de lessive, à boire ou faire la cuisine.. Jamais je n’ai eu doute que ces pauvres mères, ne ressentent guère l’épuisement de leurs filles. Elles le savent et se taisent douloureusement ! Rien à faire comme jadis.. Dieu qui nous donnera la force de résister aux épreuves !..

    Je me rappel, et comment oublier !

    Des scènes et des scènes, de notre vie quotidienne
    Sur les routes et sentiers
    Les hameaux et les plaines
    Nous ! nous galopons tout le temps
    Sans arrêt, sans savoir si
    C’était pour fuir le vent
    La misère ou les autres!

    Sous les regards de nos vieillards, grands-parents et oncles, et les oncles de nos oncles. Qui somnolents sous l’ombre de la mosquée, a attendre les temps de prière. A parler du beau et mauvais temps, des brebis et des moutons, des jours passés et à venir. Car le vif du sujet, c’est d’écouler le temps, sans trop de soucis

    « De bonne et noble famille, Ces des bons enfants, dignitaires et respectueux ! ». « Ah elle ! Une belle fille que je voudrais épouse pour mon bon fils à l’armée. Respectueuse et obéissante, mais ça mère et méchante, son père et mort pendant la guère mais son oncle était harki, mouchard chez les « roumis » militaires français ! ». Et les autres : hypocrites ! Les racontars des paillotes, qui passent leur temps à espionner ce que les gens fabriquent sans rien foutre de leur temps. Oisiveté à l’ombre des mosquées, au bord des routes, assis sur des pierres, sous l’olivier à terre. A coté des maisons pour surveiller, les malhonnêtes gens et garder un œil sur les femmes et les filles, le trésor honneur de la famille. Les jeunes adolescentes qu’on aimerait pourtant marier, le plus vite au premier venu..

    Je me rappel,,,
    Et comment oublier,,,

    Dans les « hanoutes » les petites boutiques publiques, ou l’on se groupent pour échanger les nouvelles. La rencontre des ouvriers rentrant des chantiers avec les paysans qui arrivent des prairies. Et nous, toujours là, craignant le regard du professeur, des hommes et des vieux. A contempler sans comprendre ! Ou bien seulement, pour se moqué d’eux.

    Des scènes et des scènes, de notre vie quotidienne
    Sur les routes et sentiers
    Les hameaux et les plaines
    Dans les champs de blé, dans les jardins taris
    Au bas des cieux orageux, au font des forêts houleuses

    Beaucoup d’enfants sont nées, beaucoup de gens nous ont quitté. Partis derrière les montagnes, empruntant des chemins inconnus pour nous si petits. D’autres nous ont quittées pour toujours, rejoindre les morts dans le cimetière à l’entrée du village. A l’entrée du village ! Comme si pour nous rappeler chaque jour, qu’un bon jour comme eux, nous habiterons là sous terre. Notre chère terre que nous aimons, malgré ses malheurs. Nous aimions chaque soir nos maisons, comme nos mères et nos pères. Même après les raclées de rage nous avions tous la capacité de tourner la page.

    De nuit comme de jour, quelques-uns réfléchissent seuls. Des heures longues et tardives, chacun dans son coin, dans l’obscurité de la nuit, ne partageant rien de secret, de bien ou de mal, de sensé ou d’insensé !. Nous les appelons « Les jeunes » !. Les jeunes foutus, les jeunes amoureux, les jeunes drogués, les jeunes chômeurs, paresseux. Les jeunes vieux ou les vieux jeunes. Isolés, voués à eux même. Qui n’aiment pas fréquenter les groupes de parlotes et les discussions re-belote. Pour eux le monde et vide, tout est mensonge, rien ne sert, rien ne change. Pas d’amis à part la famille, que l’on renie le matin et que l’on subie le soir..

    « On a rien mais on manque de rien »
    Ceux qui « ont » manquent de tout
    C’est clair et c’est simple
    Dieu donne pour ceux
    Qui ont quelque chose du « tout » !

    Qui a une maison manque de meubles
    Qui a une voiture manque d’essence
    Qui a trop de connaissances manque de paix
    Qui a une terre manque de mains
    Qui a trop de choses manque de place
    Qui a de la place manque de monde
    Qui a tous cela, manque de principes
    Et ainsi va la vie..

    « Des fois l’ami tu sais, je ne peux même pas me porter. Je ne veux rien faire et rien voir, je ne veux rien vouloir, rien savoir. Mais on garde l’espoir, un jour je sais pas, n’en parlons pas … »

    Des scènes et des scènes de notre vie quotidienne
    De routine, sur les routes et les sentiers
    Les hameaux et les ruines
    Nous ! nous courons tout le temps, sans arrêt
    Sans savoir si c’est pour fuir les autres
    La misère ou le vent
    Ou le bâton de nos pères
    Chaque jour à chaque heure

    Nous courons dans les champs vastes comme dans les routes étroites. A la sortie de l’école, comme à la sortie des maisons. De retour des labours, avec les chiens et les troupeaux, derrière les chats et les poules.. Nous courions vite, même pour acheté des bonbons ! Nous tombons, et nous nous relevons vite ! Oublions vite les blessures comme la dureté de la vie. Nous explorions les jeux les plus périlleux et les lieux les plus mystérieux. Et nous nous étonnons des choses les plus banales, en passant à coté de choses les plus signifiantes.

    Avec ces derniers mots
    Je fini de tracer mon image
    De certains des mes amis, des jeunes, de ma famille
    Et les autres de mon village
    Que j’apercevais de mon jeune âge
    Grandire dans les champs et les pâturages
    Et qui me manquent chaque jour d’avantage

    Postra 2004

    ----------------------------------------------------------
    1. Chez nous : est une expression très utilisé chez nous en Kabylie, par fois pour indiquer son chez-soi la maison, le foyer, la famille. Des fois c’est la société, le village ou le pays.
    2. Citation de Thucydide homme politique et historien athénien, 471 av. J.-C. 400 av. J.-C.)
    Dernière modification par postra, 22 juillet 2007, 02h43.
    Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

  • #2
    plus que sa j'ai rien a dire ,magnifique
    ~¥¥ Mes Anges illuminent mes Songes ¥¥~


    «~ Mon ange illumine ma Vie et mon être ~*»

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    • #3
      Merci pour ce voyage en Kabylie

      Commentaire


      • #4
        Chapeau bas Postra
        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

        Commentaire


        • #5
          Bravo et Merci Postra pour cette belle image poetique

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          • #6
            J'adore!

            Ce qui est certain est que tu as une plume de poete! et je te trouve vraiment doué avec les mots!

            Bravo postra et chapeau bas!

            J'aimerai perso te lire plus souvent ici! un vrai plaisir...MERCI!

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            • #7
              innocence
              Je te remercie vivement pour tes encouragements, et j’espère te lire bientôt, rien de plus magnifique que de revenir à certaines images de notre enfance au village inspirant !

              zwina
              merci, je sais que tu aime la Kabylie et nous partagions cet amour envoûtant de cette terre natale prodigieuse.. cette terre qui souffre paisiblement mais qui inspire inlassablement des lueurs d’espoir..

              medit

              Merci pour ton commentaire, c’est une image poétique qui se veut réaliste et j’espère en avoir été fidèle..

              ryme
              modestement ta remarque ma touché, un bel encouragement, je sais pas si je suis doué avec les mots en tout cas j’essaye de leur donner une plaine liberté..
              écrire plus souvent c’est une question de temps, en ce moment je te fais la confidence j’écris sans arrêt jusqu’à en être malade ! je sent le besoin terrible de m’exprimer sans limite..
              en tout cas, c’est un vrai plaisir de le partager avec vous.. MERCI
              Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

              Commentaire


              • #8
                je sent le besoin terrible de m’exprimer sans limite..
                continue .... et merci de nous le partager ....

                (néanmoins j'ai quelques suggestions à te soumettre.... .................................................. .......................mais non !!! je plaisante ! c'est juste un clin d'oeil )



                ton texte m'a touchée...

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                • #9
                  Splendide !!!

                  C'est si bien narré, que si on me le racontait, en fermant les yeux, je pourrai voir défiler les images comme dans un film.
                  Oui, mais un vrai film, celui de la vrai vie !
                  Ce que tu décris si bien me rappelle mon enfance, dans ma campagne, mon école avec mes grands parents et les amis.

                  Oui, Je dirai qu'elle ressemble beaucoup à La Kabylie, par ses montagnes, et son environnement.
                  C'est la première chose que j'ai remarqué et qui m'a frappé sur la route menant à Tizi Ouzou, lors d'une excursion.

                  Les mêmes petits écoliers, avec les mêmes tracas quotidiens ou la même insouscience.
                  C'est un peu pour ne pas dire beaucoup, l'image d'une même enfance, vécue dans des pays différents, mais si semblables en fait.

                  Merci de me remémorer mon enfance, belle époque malgré tout, pour moi et certainement des milliers de personnes, comme nous.

                  Commentaire


                  • #10
                    Mandarine,

                    Je te rassure que toutes tes suggestions sont la bienvenue, à condition qu’elles soient argumenté bien sûr.. la critique est la meilleure façon d’avancer. Merci pour ton commentaire.

                    Jossia

                    Oui c’est un film inespéré d’une histoire réelle, une vraie vie, que j’ai vécu simplement dans mon enfance avec mes frères, la famille, et les autres jeunes de mon village. La vie en compagne kabyle est tellement originale.. parce que c’est une terre qui renferme des histoires, des souvenirs, des racines, un vécu pas facile à découvrire (Lesrar n Tudrin).. sur la route qui mène à Tizi Ouzou, Bouira ou Béjaia… les villages kabyles s’ouvrent de cet air particulier.
                    Je te remercie pour tes paroles..
                    Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

                    Commentaire


                    • #11
                      bjr

                      Merci pour ce joli tour en kabylie

                      Commentaire


                      • #12
                        ................................
                        Dernière modification par halim16, 26 novembre 2007, 18h04.

                        Commentaire


                        • #13
                          J'ai pas pu m'empêcher de relire ce passage :

                          « Des fois l’ami tu sais, je ne peux même pas me porter. Je ne veux rien faire et rien voir, je ne veux rien vouloir, rien savoir. Mais on garde l’espoir, un jour je sais pas, n’en parlons pas … »


                          Des scènes et des scènes de notre vie quotidienne
                          De routine, sur les routes et les sentiers
                          Les hameaux et les ruines
                          Nous ! nous courons tout le temps, sans arrêt
                          Sans savoir si c’est pour fuir les autres
                          La misère ou le vent
                          Ou le bâton de nos pères
                          Chaque jour à chaque heure

                          Nous courons dans les champs vastes comme dans les routes étroites. A la sortie de l’école, comme à la sortie des maisons. De retour des labours, avec les chiens et les troupeaux, derrière les chats et les poules.. Nous courions vite, même pour acheter des bonbons ! Nous tombons, et nous nous relevons vite ! Oublions vite les blessures comme la dureté de la vie. Nous explorions les jeux les plus périlleux et les lieux les plus mystérieux. Et nous nous étonnons des choses les plus banales, en passant à coté de choses les plus signifiantes.


                          Avec ces derniers mots
                          Je fini de tracer mon image
                          De certains de mes amis, des jeunes, de ma famille
                          Et les autres de mon village
                          Que j’apercevais dès mon jeune âge
                          Grandir dans les champs et les pâturages
                          Et qui me manquent chaque jour davantage
                          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                          Commentaire


                          • #14
                            zwina tu ma caché ton talon ses magnifiques ce que tu viens d'écrire j'ai la chaire de poule et des frissons par tout je ta voue que ça ma vraiment touché ton histoire tanemirth ma cher zwina
                            les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
                            on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

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                            • #15
                              De toute beauté, Postra... Et moi qui ne suis pas Kabyle, mais qui découvre depuis quelques années cette terre, de par quelqu'un qui m'est cher, je te remercie d'avoir pu mieux connaître ce qu'a pu être une enfance là-bas, chez lui, chez vous. Encore bravo, et comme quelqu'un l'a déjà écrit, chapeau bas.

                              Amicalement,

                              Tazerwalt

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