Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le climat des affaires en Algérie sous la loupe de Réda Hamiani

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le climat des affaires en Algérie sous la loupe de Réda Hamiani

    Le président du Forum des chefs d’entreprises algériens (FCE), ex-ministre des PME-PMI, Réda Hamiani, a accordé un entretien au magazine Jeune Afrique, où il s’est prononcé sur le climat des affaires en Algérie, plus particulièrement les relations économiques franco-algériennes, les obstacles entravant le processus d’investissement ainsi que les opportunités qu’offre l’Algérie par rapport à ses voisins. Se trouvant à Paris, les 27 et 28 juin, dans le cadre d’une rencontre avec le Medef, l’organisation patronale française. M. Hamiani qualifie d’«excellentes» les relations économiques franco-algériennes, toutefois, il souhaite qu’elles s’éloignent du contexte politique. D’ailleurs, il dira à ce propos : «Le caractère souvent très passionnel du politique ne contribue pas à une amélioration du climat des affaires et a même parfois un impact négatif.»

    Il est à souligner que le montant des investissements français en Algérie a progressé d’une manière importante depuis l’an 2000. Dans différents secteurs, les chiffres montrent leur tendance à la hausse tels l’agroalimentaire et le tourisme. Les investissements français, eux, connaissent une croissance soutenue et régulière depuis 2003, passant de 51 à 295 millions de dollars en 2006. Après un accroissement de 75% en 2005, les flux d’investissement direct étranger (IDE) français ont plus que doublé en 2006 (+111%), témoignant de la première place de la France en Algérie en termes d’investissements hors hydrocarbures avec 245 millions de dollars (soit 26% du total des IDE hors hydrocarbures). En flux cumulés depuis 1998, la France constitue le second investisseur, tous secteurs confondus, derrière les Etats-Unis, avec 1,02 milliard de dollars, soit près de 15% du total des flux entrants sur la période.

    Comment arriver à diversifier les investissements de ce pays, selon le président du FCE ? Il indiquera que le renforcement des PME-PMI, à côté des grands groupes, apporte de la valeur ajoutée et des investissements de qualité. M. Hamiani regrette, toutefois, que ces dernières soient très mal informées des évolutions en cours en Algérie. A titre d’exemple, il citera les évolutions que connaît le secteur bancaire, qui est en pleine privatisation, où de nouvelles règles sont adoptées. Idem pour la fiscalité appliquée au secteur des call centers où elle a été sensiblement allégée sans que cela soit médiatisé. Répondant à une question sur les obstacles rencontrés par les investisseurs en Algérie, il dira que le principal obstacle à l’investissement réside dans la lenteur des réformes. «Depuis vingt ans, il y a eu des privatisations, d’importantes restructurations, un programme d’ajustement structurel, mais les autorités ont choisi de procéder avec prudence afin d’atténuer les conséquences sociales de cette libéralisation», dira-t-il.

    «Le processus est pourtant irréversible, on ne reviendra ni sur la liberté du commerce, ni sur celle des transferts monétaires, ni sur celle des prix. Les autorités souhaitent aujourd’hui accélérer le rythme des réformes, mais les administrations ont pris de mauvaises habitudes et suivent difficilement», a-t-il renchéri. Dans le même contexte, il estimera que l’Algérie dispose de beaucoup d’avantages comparée à ses voisins, dont un marché important et une démographie considérable, il indiquera à ce propos que «70 % des Algériens ont moins de 30 ans, l’économie est tournée vers la consommation et la satisfaction des besoins essentiels». Deux moteurs, selon lui, qui bénéficient d’une conjoncture propice, «la croissance est de retour et le gouvernement a remboursé sa dette extérieure. Beaucoup d’argent est consacré à la réalisation d’infrastructures, notamment dans les transports et le BTP. Mais nous manquons d’expertise, d’où la multiplication des partenaires étrangers et l’arrivée des Turcs, des Indiens et des Chinois». Cependant, ce climat favorable profite plus aux Chinois. «Ils nous inondent d’articles bas de gamme très appréciés des populations les plus pauvres, mais qui ruinent l’industrie locale. Cette dérive nous inquiète». Pour éviter que notre économie devienne «un grand bazar», M. Hamiani préconise d’augmenter les investissements en provenance d’Europe pour que «l’Algérie soit un modèle de développement à la tunisienne».

    source : la nouvelle république
Chargement...
X