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Le marché des services financiers en Algérie reste embryonnaire

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    “Le remaniement ministériel qui a eu lieu après les élections législatives du 17 mai dernier, en Algérie, a concerné un petit nombre de ministres, mais a touché particulièrement la sphère économique et financière”, souligne Patrick Gay, conseiller financier, dans Lumières d’Algérie, une publication de la mission économique de l’ambassade de France en Algérie, citant notamment la nomination de Karim Djoudi comme ministre des finances et Mme Fatiha Mentouri, ministre délégué à la réforme financière. “Ces deux nouveaux responsables, jeunes et expérimentés, ayant fait toute leur carrière dans le champ financier (M. Djoudi a été directeur général du Trésor et Mme Mentouri vice-gouverneur de la Banque d’Algérie), devraient donner une nouvelle impulsion positive à la modernisation économique et financière de l’Algérie”, écrit M. Patrick Gay.

    “La confirmation dans son rôle d’Abdelhamid Temmar, avec l’élargissement de son portefeuille à l’Industrie, conforte le sentiment que la nouvelle stratégie industrielle va effectivement se mettre en place et préparer l’avenir de l’Algérie pour l’après-hydrocarbures”, ajoute-t-il. Ces changements, constate Patrick Gay, interviennent alors que la manifestation de l’attrait des acteurs financiers étrangers pour l’Algérie n’a jamais été aussi forte et le contexte aussi porteur. “Pour les entreprises des services financiers, le Maghreb, et plus particulièrement l’Algérie, en raison de son retard historique dans ce domaine, fait de plus en plus figure de champ d’expansion potentiel, parmi les derniers encore existant au monde”, estime Patrick Gay, en s’appuyant sur plusieurs exemples. Il évoque dans ce sens le processus d’ouverture du crédit populaire d’Algérie. “Les quatre banques françaises les plus importantes, avec deux challengers de poids, américain et espagnol, sont candidates à la privatisation de la première banque publique algérienne proposée aux investisseurs, le Crédit populaire d’Algérie (CPA). La consultation des données financières est engagée à travers les “data-rooms” et la procédure devrait déboucher sur le choix d’un partenaire stratégique pour la banque algérienne (51% du capital) avant la fin de l’année”, relève-t-il. Il cite Calyon, la banque d’investissement du groupe Crédit agricole qui vient d’obtenir son agrément de banque délivré par la Banque d’Algérie.

    Le groupe Caisses d’épargne, déjà présent via Natixis, s’intéresse directement au marché algérien. “Les banques de réseau françaises, parmi les premières à s’être implantées en Algérie, développent leur réseau d’agences à marche forcée (Société Générale, BNP-Paribas et, dans une moindre mesure, Natixis)”, souligne Patrick Gay. “Les grands concurrents européens arrivent”, avertit-il en citant notamment HSBC qui, elle aussi, vient de décrocher l’autorisation de la Banque d’Algérie. Dans le secteur des assurances, “la perspective de résolution du contentieux avec les entreprises françaises présentes avant l’indépendance devrait ouvrir la porte à de nouvelles implantations de grands acteurs et à la dynamisation d’une profession encore sous-développée”, affirme Patrick Gay. “Le courtier Gras Savoye a créé une filiale de conseil en Algérie et les sociétés d’assistance arrivent en force”, souligne-t-il. Par ailleurs, Patrick Gay revient sur la publication récente au Journal officiel du nouveau règlement de la Banque d’Algérie en matière de contrôle des changes.

    “Dans ce contexte, la publication récente au Journal officiel du dernier règlement de la Banque d’Algérie qui, en matière de contrôle des changes, élargit le régime des marchandises au secteur des services, en déléguant aux banques intermédiaires agréées le contrôle réglementaire, constitue une avancée”, indique-t-il. La convertibilité du dinar pour les opérations du compte courant de la balance des paiements est maintenant complète. La convertibilité pour les opérations sur le compte de capital n’est pas à l’ordre du jour. “Le développement du marché financier algérien est un préalable”, soutient Patrick Gay. “Les détenteurs d’épargne algériens ne disposent actuellement que des livrets des banques, de bons du trésor et de l’immobilier (d’où la bulle) pour placer leurs disponibilités. Les instruments offerts par un marché financier développé (obligations, actions, Sicav et FCP) manquent cruellement. Une ouverture du compte de capital entraînerait donc automatiquement des sorties importantes de capitaux”, conclut Patrick Gay.

    source : Liberté
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