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Pendons-nous dans les usines !

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  • Pendons-nous dans les usines !

    agoravox

    La stratégie d’arrêt volontaire d’existence développée depuis quelques années par le groupe automobile PSA (précurseur en la matière) est actuellement en plein essor. On ne compte plus le nombre d’ouvrages traitant du marketing par l’autorégulation de la masse salariale. L’exemple le plus probant en la matière est l’attitude des employés de la firme française Michelin. Alors que l’usine grenobloise allait fermer ses portes pour aller se délocaliser en Inde, les partenaires sociaux et les actionnaires ont réussi à trouver un accord en ayant recourt à la stratégie de l’arrêt volontaire d’existence. C’est ainsi que la totalité des salariés âgés de plus de 50 ans ont acceptés de mettre un terme à leur vie afin que les plus jeunes puisse profiter d’une prime de licenciement plus décente.

    « La fermeture d’une usine est toujours un choc, a déclaré le délégué syndical Force nationale Eric Glavaud, mais le sacrifice des quinquas a permis aux survivants de pouvoir toucher une prime de licenciement de 50 000 euros, proportionnel à l’indice boursier positif qui va se répercuter grâce à cette délocalisation ». Cette solution a eu le mérite d’éviter une grève qui aurait paralysé l’usine et donc incommodé le cours de l’action Michelin qui, de fait, est au beau fixe.

    L’expérience a porté ses fruits : le chômage n’a jamais été plus bas depuis que les entreprises françaises encouragent l’arrêt volontaire d’existence ; sans compter le problème des cotisations des retraites qui a trouvé là la solution idéale. Le concept est si lucratif qu’il commence a gagner d’autres secteurs. Ainsi, pour palier aux classes surchargées dans les écoles, à titre expérimental, certains professeurs ont commencé à encourager ce principe d’autorégulation de population. Cette stratégie fonctionne d’autant mieux que les adolescents sont des êtres psychologiquement instables pour qui le suicide est une échappatoire grandiose aux mauvais résultats et à leur mal être intérieur. Le ministère de l’Education nationale estime à douze milliards d’euros les économies que pourraient représenter la stratégie d’arrêt volontaire d’existence à grande échelle.

    Malgré les excellents résultats obtenus, une certaine partie de la population est assez frileuse vis-à-vis de cette nouvelle façon de gérer la masse salariale : « Je ne crois pas qu’il soit très sain de pousser les gens au suicide, nous avouait une jeune femme, militante d’extrême centre. Chacun devrait avoir le droit de vivre sa vie comme il l’entend. » Cette vision réactionnaire reste le cheval de bataille de l’extrême centre qui prône le retour à un idéal d’égocentricité, de libre arbitre où l’individualisme à plus d’importance que le bien-être global.

    La commémoration officielle du 23 août, place de la Concorde, rendant hommage à ces héros de la nation qui ont arrêtés volontairement de vivre pour mieux laisser le reste de leurs concitoyens profiter de l’existence aura lieu en la présence exceptionnelle du président de la République, du président du MEDEF et de la plupart des dirigeants syndicaux. Une grande fête en perspective au cours de laquelle le président de la République devrait remettre la corde d’or à titre posthume à Omar Kader, patron de la petite entreprise informatique Infocorp, au bord de la faillite qui a préféré se suicider avec tous ses employés afin de palier à sa dette financière et au problème du reclassement de ses salariés.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Pas mal et pas si SF que ça … J'aime bien le concept "d'extrême centre" …

    C'est peut être une 4ème phase du capitalisme … Celui-ci récupérant absolument TOUT, après Berkeley (des années 60), Mai 68, la liberté et "l'épanouissement personnel" - totalement récupérés dans l'entreprise qui a transformé ça en "parcours personnel" et demande supplémentaires aux salariés ("autonomie", "responsabilité", …).

    Même le communisme a été récupéré par la nomenklatura capitaliste … appliqué à elle-même !!! Parachute dorées, retraites dorées, aucune sanction en cas d'erreur, sécurité totale assuré par le "Système", le communisme sans le KGB.

    Donc il peut parfaitement récupérer le mouvement de dégoût du tout économique, de la perte de sens social par délitement des liens au travail, d'une montée certaine du sentiment de l'inutilité (des CDD, des vieux, des jeunes, des chômeurs, des pas dans le coup, etc., etc. bref de tous et de chacun). Autant mourir après tout … Il suffira de dire que la mort est digne ou je ne sais quel mouvement de "libération" du droit à mourir.

    Guettez les communications des prêtres du capitalisme, dans les media, les théories économiques à la mode, les conseils de mangement, (venant des EU et reproduites inévitablement par les élites européennes, avec un léger retard). Et justement, il y en a eu une, Daniel Kahneman, prix Nobel d'économie 2002, disant que il est possible que le bonheur et l'enrichissement ne soit pas forcément lié :Arg !!! Alerte rouge !!! Bien sûr, c'est une banalité, là n'est pas la question … Mais ce qui n'est pas banal c'est qu'un truc les plus assis des Etat Unis (enrichissement = bonheur) soit remis en cause par un important pion du système. Ce sera pour refiler au monde un capitaliste relooké.

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    • #3
      Merci Solas pour cette intéressante "fiction" et Alain pour les commentaires non moins intéressants.

      Pour le sérieux du sujet, je vous remets l'article pioché dans les échos... Un journal economique, capitaliste et libéral s'il en est, dont les commentaires à la fin sont eux-mêmes plus qu'intéressants.

      extrait :
      Le chantier qui attend les partenaires sociaux s'annonce large et compliqué. Jusqu'alors, les rares initiatives en faveur d'une lutte accrue contre le stress paraissent en effet bien maigres. Certes, des « observatoires internes » commencent à voir le jour, tout comme des numéros verts, chez PSA notamment, de soutien psychologique aux salariés en détresse. De même, des séances individuelles ou collectives de lutte contre le stress apparaissent.
      Mais ces approches manquent de rigueur scientifique et les spécialistes les jugent totalement insuffisantes...
      « On met des cautères sur des jambes de bois », résume Dominique Chouanière. Pour Christophe Dejours, spécialiste de santé au travail, c'est tout l'enjeu futur : « Changer l'organisation du travail pour diminuer les sources de stress », plutôt que « former les salariés à la gestion du stress, ce qui va dans le sens de la conservation de l'organisation du travail ».

      Bonne journée à toutes et à tous.

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