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Les Manuscrits du Touat de Saïd Bouterfa

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  • Les Manuscrits du Touat de Saïd Bouterfa

    Saïd Bouterfa dans Les Manuscrits du Touat, évoque les supports utilisés, depuis le papyrus jusqu’à la révolution induite par la fabrication du papier, son expansion à travers le monde ainsi que les différents types d’encres utilisées à l’époque, le travail des copistes, doreurs, calligraphes et autres enlumineurs.

    C’est ainsi que Saïd Bouterfa nous invite à un voyage dans les bibliothèques de la région d’Adrar, dans cette partie centrale du Nord de l’Afrique, où le commerce transsaharien, qui permettait le transit de diverses marchandises, d’Afrique du Nord vers le Mali et l’Afrique noire, en passant par la région du Touat, assura pendant longtemps la prospérité de grandes cités caravanières telles Ouadane, Sijilmassa ou Chinguetti.

    Ces centres de rassemblement de pèlerins en partance pour La Mecque voyaient affluer les érudits et les étudiants dans leurs écoles, leurs bibliothèques et leurs mosquées, et devenaient des villes de première importance pour les musulmans.

    L’auteur brosse à cette occasion un vaste tableau de l’état préoccupant du patrimoine manuscrit actuellement conservé dans ces bibliothèques et présente le projet Manumed Euromed Héritage (1419/1998) dont les objectifs sont la sauvegarde et la conservation préventive des manuscrits de l’ensemble de la région méditerranéenne.

    Coordonné par le Centre de conservation du livre d’Arles (France), ce projet comprend une dizaine de partenaires parmi lesquels l’Institut de bibliothéconomie d’Alger, avec le concours de la Bibliothèque nationale pour les aspects liés à la conservation préventive et à la restauration.

    Ainsi, pour la région du Touat, il nous informe sur la mise en place d’un programme de sauvetage qui, dit-il «est en cours de réalisation avec, comme objectif prioritaire, la constitution d’inventaires devant aboutir à un catalogage général des manuscrits de la wilaya d’Adrar».

    Dans son livre, les Manuscrits du Touat, Saïd Bouterfa nous plonge dans la région d’Adrar en creusant dans un passé lointain. Il nous fait découvrir cette partie de l’Algérie avec ses peines et ses douleurs, les déplacements des habitants qui, à dos de chameau, sillonnaient le désert, traversaient les frontières et échangeaient leurs marchandises avec leurs voisins.

    Les manuscrits ! Une mémoire vivante qui nous conte le passé de ces contrées connu par la tradition orale. Saïd Bouterfa a parcouru le Sud algérien et a recueilli des images et des manuscrits qui évoquent pour nous ces anciens centres qui avaient servi dans le passé de rassemblement pour les pèlerins en partance pour La Mecque.

    Saïd Bouterfa s’est déplacé à Adrar et ses environs. Il en est revenu avec un état sur les conditions de préservation des manuscrits dans cette ville ancestrale du Sud-Ouest, où sont répertoriés et catalogués plus de 20 000 manuscrits.

    «J’ai établi une cartographie de manuscrits concernant les principales khizanate de la wilaya d’Adrar éparpillées à travers les régions du Touat, de Gourara et de Tidikilt.» Il a en outre déploré l’absence d’une cartographie nationale qui recense géographiquement les endroits où se trouvent les manuscrits.

    Il a également évoqué les difficultés de rassembler tous ces manuscrits qui font partie du patrimoine national et que certains considèrent comme un héritage familial. D’autres manuscrits, nous indique-t-il, sont conservés dans des mosquées ou dans des zaouias (écoles coraniques).

    «Des dizaines, voire des milliers, de khizanate en Algérie ne sont ni localisées ni cataloguées par les autorités locales, encore moins par les chercheurs», a-t-il précisé. Dans cet ouvrage, l’auteur cite la découverte de quatre khizanate à Adrar en 2003, une à Tolga (Biskra) et une autre, celle du cheikh Mouhoub, à Beni Ourtilane (Sétif).

    A travers cet ouvrage, Saïd Bouterfa a pu reconstituer l’itinéraire des caravanes de pèlerins et de commerçants qui transportaient et diffusaient, autrefois, des manuscrits entre le Maghreb et le Machreq et même en Afrique. «La région du Touat était une zone de transit au XVIe siècle.

    L’emplacement géographique de la ville l’avait transformée en pôle de production de manuscrits par excellence.» Au-delà de l’absence d’un cadre juridique qui régit la gestion des manuscrits, soit par vente soit par donation, Bouterfa a insisté sur la nécessité d’inculquer aux conservateurs et aux propriétaires privés de manuscrits les outils méthodologiques et scientifiques pour la préservation de ces précieux documents.

    Il a affirmé que les manuscrits occupent une partie importante dans la mémoire nationale, leur détérioration impliquant la détérioration d’une partie de l’histoire nationale. «Le patrimoine oral national subit dans l’état actuel les aléas du temps, des bactéries et des moisissures.

    Si les facteurs de dégradation ne sont pas gérés par des spécialistes, les manuscrits vont totalement disparaître», a estimé Bouterfa. L’auteur a appelé à la lutte contre le commerce illicite et contre le pillage du patrimoine écrit.

    Les Manuscrits du Touat, voilà un ouvrage utile pour les chercheurs et pour tous ceux qui désirent s’investir dans l’étude de l’histoire de l’Algérie.

    Par le Jeune indépendant

  • #2
    Oui j'ai vu un jour à la télé que les touareg conservaient des manuscrit anciens du Coran dans le sable, mais qu'à force certains se perdaient.

    Commentaire

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