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Islamisme: le Califat au bout de l'épée

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  • Islamisme: le Califat au bout de l'épée

    Les mouvements islamistes sont redoutables parce qu'ils se réfèrent à un projet politique totalement inacceptable pour toute personne attachée aux libertés individuelles, aux droits de l'Homme, à la dignité de la femme et à la démocratie.

    De ce point de vue, le bilan des régimes islamiques est absolument accablant, qu'il s'agisse de l'Iran, du Soudan. Dans de telles conditions, il serait erroné de sous-estimer le danger que représentent ces mouvements politiques pour les valeurs qui fondent les systèmes modernes et démocratiques. Il est évident qu'il faut se donner les moyens adéquats pour les combattre d'autant qu'ils ne laisseront passer aucune occasion d'accroître leur influence, leur mainmise et d'imposer leurs vues dès qu'ils seront en situation de le faire, puisqu’ils l’ont déjà fait par le passé.

    Qui sont les islamistes?


    Par définition, les islamistes sont " les membres d'un mouvement politique religieux prônant l'expansion et l'adoption des concepts de l'islam comme principes directeurs de la gouvernance des Etats et des régimes politiques ". Même si on en parle d’islamistes " modérés ", ils sont généralement conservateurs et radicaux dans leur approche politique et s'opposent, eux aussi, aux principes de la laïcité et de loin à la démocratie.

    Les islamistes s'inspirent de la doctrine religieuse musulmane, qu'ils voudraient appliquer à la lettre, les concessions n’ont aucune place dans cette idéologie où l'identité religieuse prime sur tous les autres aspects de la vie humaine. Pour les islamistes, le fait d'être musulman doit primer sur tout, même sur l'appartenance nationale et les convictions profondes de l'individu. Résolument tournés vers le passé et nostalgiques d'un passé, qu’ils disent glorieux, les islamistes rejettent la modernité dans son ensemble, les concepts démocratiques modernes, et prônent, tout simplement, la gouvernance des Etats selon les stricts principes de la charia, la loi coranique.

    Connu par leur radicalisme, les islamistes algériens se singularisent par rapport à leurs pairs des autres mouvements islamistes maghrébins, surtout par la brièveté de son histoire, la célérité du passage à l’activité politique, l'absence d'une filiation doctrinale précise qui permette de le rattacher à des courants spécifiques.

    Les causes de l'islamisme en Algérie

    La politique de l’Algérie au cours de la décennie 80, n’envisageait pas qu'un parti politique d’obédience islamiste, comme le FIS, (Front islamique du salut) serait, au début de la décennie 90, " la principale force politique de l'Algérie ". Durant cette période d’autres pays de la rive Sud de la Méditerranée apparaissaient pour la plupart des observateurs, comme la terre d'accueil de l'islamisme au Maghreb. Même si l'Algérie offrait des signes de la présence de ce que l'on appelait alors les " barbus" pour désigner les frères musulmans mais rien ne permettait de conclure à une " montée de l'islamisme ". Quelles sont les causes de l'émergence de l'islamisme en Algérie ? Trois facteurs ont, du moins ,contribué à l’émergence de l'islamisme algérien : la conjoncture politique marquée par une répression brutale et la fermeture du champs politique et médiatique, la faillite de l'Etat incarné par le FLN et le poids de l'islam dans l'histoire contemporaine de l'Algérie, utilisé durant la Guerre de Libération comme un moyen de mobilisation contre l’ennemi. Pour ce dernier facteur, les différentes interprétations erronées des textes sacrés, prônées par les leaders du courant islamiste ont grandement contribuées à la mobilisation d’un grand nombre de gens.

    Les causes de l'émergence du FIS comme force politique nationale

    La force politique de l'islamisme algérien a tenu d'abord et avant tout à sa reconnaissance par le pouvoir politique de l’époque. Tout au long de la décennie 90, l'expression de l'islamisme est restée confinéz dans de simples agissements populistes de quelques militants. Regroupés en ligue, les islamistes prêchent des valeurs, qu’ils supposaient êtres la solution aux multiples problèmes qu’a vécues l’Algérie vers la fin des années 80. Afin d'apaiser les souffrances des plus démunis, les islamistes mettent en place une véritable " stratégie de la bienfaisance ". Mais la politique des islamistes demeure invisible tant l'attention se portait, durant cette période, sur les effets du " Printemps berbère " et les réformes du président Chadli Bendjedid. Les émeutes d'octobre 1988 font voler en éclat l'image d'une Algérie sereine menée par le parti unique, cette colère populaire révélait les tensions profondes qui régnaient tant au sommet de l'Etat, les luttes intestines, que dans les couches les plus défavorisées de la société. Les émeutes d’octobre ouvraient une brèche par des changements politiques. Une nouvelle Constitution inaugure le multipartisme et facilite la reconnaissance d'une cinquantaine de partis politiques dont quinze d'obédience islamiste radicale. La soi-disant démocratisation du régime algérien favorise l'émergence des partis islamistes autorisés pour la première fois dans un Etat, dit arabe à participer librement aux divers scrutins électoraux. Ajoutant à cela la répression féroce que le pouvoir de l’époque a faite sienne contre les militants démocratiques de l’époque, comme les militants de gauche et ceux du mouvement berbère.

    Le contrôle, par le FIS, de plus de la moitié des municipalités après les élections de juin 1990 lui donne la possibilité d'augmenter sa capacité de bienfaisance sinon de malfaisance. Les élus municipaux islamistes mettaient en place une économie fondée sur l'action sociale (distribution de logements, marchés de produits alimentaires et de livres scolaires à très bas prix, lutte contre la corruption etc.). L’argent, dit-on provient tant de l'aide extérieure (les émirs saoudiens) que des collectes recueillies à l'intérieur ou entre les militants de la mouvance. L'efficacité " du travail social du FIS et le soi-disant sérieux de ses militants crédibilisent la croyance que le " parti de l'islam " serait une solution pour le malheur de l'Algérie. Le raz de marée de juin 1990 se renouvelle aux élections législatives de décembre 1991, le FIS est en phase d'obtenir les deux tiers de l’Assemblée nationale, préalable à l'instauration d'un Etat théocratique.

    Si le travail social des militants du FIS explique ses succès politiques, l'idéologie du parti rend compte de l'enthousiasme qui s'est répandu dans les couches populaires les plus défavorisées. L'utopie islamique s'est nourrie de la perte des idéaux de l'Etat algérien incarné par le FLN. Usant d’un verbe violent et radical contre le pouvoir, les islamistes ont pu avoir la confiance des ces " oubliés de l’Etat FLN ". Ils promettent l'instauration d'un Etat islamique fondé sur les valeurs de l’islam et soucieux du bien-être matériel et spirituel de la population. Afin de redorer le blason d'une Algérie marginalisée sur la scène internationale, en faillite sur le plan économique et en crise sur le plan politique, le FIS s'autoproclamait investi d'une mission historique visant à sauver l'Algérie de sa dérive. Le FIS demeurait en fait une organisation politique dite nationaliste. L'interruption du processus électoral en janvier 1992, la dissolution du FIS et la politique des arrestations massives des militants radicaux provoquent un sentiment de haine, déjà à fleur de peau chez les islamistes. Convaincus de leur rôle historique, les islamistes du FIS mettaient en place une " guérilla " susceptible de réaliser par la violence ce qui n'a pu se faire par le politique. Le bras armé du FIS, l'Armée islamique du salut, soulignait que son combat s'inscrit dans la suite menée par le FLN contre la France : " Hier vous avez libéré la terre. Aujourd'hui, nous libérons l'honneur et la religion. Vous avez libéré les plaines et le Sahara, nous libérons les consciences et les esprits. Vous avez déterminé les frontières à l'intérieur desquelles nous allons appliquer les lois. Notre djihâd est la suite logique du vôtre ".

    Les groupes armés

    Formés surtout de jeunes des quartiers pauvres et de fanatiques religieux instrumentalisés par les leaders du FIS, les mouvements armés islamiques ont perpétré ces dernières années, non seulement en Algérie, mais dans le monde entier, nombre de massacres et d'actes terroristes tout autant meurtriers que spectaculaires. Utilisant la terreur et la violence comme l'instrument d'une volonté politique. Les intégristes religieux se permettent toutes les atrocités au nom de l'islam et contre tout ce qu'ils qualifient " d'impie " ou " kofr ". Les milliers d'innocents égorgés, violés et décapités par les groupes armés islamiques au cours des années 90 en disent assez long sur le niveau de fanatisme inculqué à ces combattants et sur leur véritable projet de société.

    Par La Dépêche de Kabylie
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