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Recep Tayyip Erdogan

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    Dirigeant charismatique, connu pour son franc-parler, le Premier ministre sortant Recep Tayyip Erdogan est un personnage controversé. Une partie de l'opinion et des commentateurs saluent ses réformes, son bilan économique et son rapprochement avec l'UE, tandis que d'autres voient en lui un pourfendeur de la Constitution et du régime laïque.

    Sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP) a remporté dimanche 22 juillet les législatives, en décrochant 46,4 % des voix, après dépouillement de la quasi-totalité des suffrages. Dans une première réaction aux résultats, le Premier ministre turc a appelé à l'unité et s'est engagé à respecter les "principes fondateurs" de la République, qui comprennent en premier lieu la laïcité.

    L'influence de Necmettin Erbakan


    Les débuts de Recep Tayyip Erdogan dans le militantisme islamiste remontent à ses années d'études de sciences politiques et d'économie à l'université d'Istanbul, au milieu des années soixante-dix. Il adhère à l'organisation de jeunesse du Parti islamiste du Salut National MSP de Necmettin Erbakan. Lequel devient rapidement son mentor. En 1983, il suit ce dernier au Parti de la prospérité (RP), grâce auquel Necmettin Erbakan, son mentor politique, devient en 1996 le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie.
    Elu pour sa part maire d'Istanbul en 1994, Recep Tayyip Erdogan acquiert une forte popularité grâce à l'efficacité de sa gestion des services municipaux : diminution des coupures d'électricité ou d'eau, multiplication des projets d'infrastructures (métro), lutte contre la corruption.

    Condamnation à la prison et revirement

    Le revirement de Recep Tayyip Erdogan est la conséquence de deux événements majeurs. D'une part, la démission forcée de Necmettin Erbakan et de son gouvernement, sous la pression de l'armée, l'interdiction du RP - puis de son successeur, le Parti de la Vertu (FP) en 2001- obligeant Recep Tayyip Erdogan et ses supporters "modernistes" à revoir leur politique. Et d'autre part, sa condamnation à quatre mois de prison en 1998 pour avoir récité au cours d'un meeting un poème aux connotations islamistes -"les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats"- tiré de l'œuvre de l'auteur nationaliste poète Ziya Gökalp.
    A sa sortie de prison, à l'automne 1998, il a affirmé avoir tiré un trait sur son passé islamiste et a clamé son attachement aux valeurs pro-occidentales et à la laïcité, préférant se faire appeler "musulman-démocrate", à l'instar des chrétiens-démocrates, puis "démocrate-conservateur". Concrètement, il rompt avec Necmettin Erbakan, fonde l'AKP et se prononce en faveur d'une séparation de la religion et de l'État. Il demeure néanmoins un musulman pratiquant.

    Premier ministre en mars 2003

    Recep Tayyip Erdogan devient Premier ministre en mars 2003, plusieurs mois après que l'AKP a accédé au pouvoir, après son succès aux élections législatives de novembre 2002, et amendé les lois qui bannissaient son dirigeant de la vie politique depuis sa condamnation.
    Il met alors en œuvre des réformes qui visent à démocratiser la société turque (extension des droits pour les minorités, de la liberté d'expression et d'association, limitation de la répression des manifestations publiques). Par ailleurs, Recep Tayyip Erdogan parvient à remettre en route l'économie turque (inflation ramenée à 10%, croissance régulière et supérieure à 7%), et poursuit le cap de l'intégration européenne. Ainsi, il obtient en octobre 2005 le lancement de négociations d'adhésion avec l'UE.

    Hostilité des laïcs et de l'armée

    Pour ses détracteurs, essentiellement issus du courant laïc, le souhait de Recep Tayyip Erdogan - qui ne parle aucune autre langue que son turc natal- est l'islamisation de la société turque. Argument électoral ou crainte sincère, la menace d'un "programme secret" islamiste, agitée par l'opposition sociale-démocrate, a poussé des millions de Turcs dans les rues ce printemps quand le Premier ministre a proposé comme candidat unique à la présidence son bras droit, le chef de la diplomatie Abdullah Gül.
    Gardienne autoproclamée des valeurs laïques du pays, l'armée n'a pas été en reste, menaçant d'intervenir si le gouvernement ne défendait pas fermement la laïcité.


    Par Nouvelobs.

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