468 camélidés étaient en lice dans seize épreuves
Le Sahara occidental organise la plus grande course de dromadaires au monde
À la tribune d’honneur du nouveau camélodromed’el-Ayoun, chef-lieu du Sahara occidental, Mohammad Cheikh Melaine exulte : son jockey est arrivé en tête d’une des épreuves éliminatoires de la plus grande course de dromadaires au monde. « C’est le fruit d’un énorme travail », explique fièrement cet homme d’affaires sahraoui vêtu de l’habit traditionnel bleu ciel brodé de fils dorés, en venant féliciter le gagnant. Cet ancien parlementaire affirme posséder plus de 400 camélidés, dont 30 sont en compétition. En nage, Khaled Ould Baz, 25 ans, a mené la course de bout en bout. Originaire de Marrakech (Sud marocain), il a appris à monter à la dure école établie dans la cité rouge par cheikh Zayed Ibn Sultan, le défunt ancien président de l’État des Émirats arabes unis.
À quelques travées de là, Bahya Nof éructe. « Mes dromadaires ont été lésés car ils ont été apeurés par les voitures sur la piste. Il faut annuler l’épreuve », peste ce notable en agitant son bras en direction des pick-up à bord desquels ont pris place photographes et cameramen.
Le long de la piste du camélodrome, dont la construction a coûté 9 millions de dirhams (800 000 euros), les spectateurs encouragent les jockeys masqués par un écran de sable tant le vent est fort.
Au total, 468 dromadaires étaient en lice vendredi dernier dans seize épreuves, pulvérisant le record du monde détenu par Dubaï avec 375 engagés en une journée dans des courses du même type, explique Khalid Rguibi, directeur du pôle coordination de l’Agence pour la promotion des provinces du Sud (Sahara occidental).
Car le premier objectif de cette manifestation est de promouvoir l’élevage camelin dans cette région désertique dont la souveraineté est disputée par le Maroc et les indépendantistes du Polisario soutenus par l’Algérie. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé par Rabat en 1975. Le Polisario a refusé cette annexion et réclame l’indépendance du territoire. Un cessez-le-feu, négocié sous les auspices de l’ONU, est observé entre le Maroc et le Polisario depuis 1991. Rabat propose une large autonomie aux Sahraouis, mais pour le moment le front Polisario et l’Algérie rejettent cette proposition.
« Il n’y a pas de dromadaires sans désert et pas de désert sans dromadaires. Or, ici, nous avons plus d’un million d’hectares d’étendues désertiques. Nous allons adosser au camélodrome un laboratoire sanitaire d’amélioration génétique et organiser un Salon international du dromadaire à la fin de 2007 », a assuré M’hamed Draif, le wali (super préfet) d’el-Ayoun. L’élevage camelin a connu un développement spectaculaire car il n’y avait en 1976 à el-Ayoun que 3 000 têtes contre 85 000 aujourd’hui. Le chiffre total au Maroc est de 190 000 têtes dont plus 85 % se trouvent au Sahara occidental, assure Hamid Benazzou, directeur de l’élevage au ministère de l’Agriculture. Le chiffre d’affaires annuel de cette filière s’élève à 400 millions de dirhams (38 millions d’euros). « Notre objectif est d’améliorer l’alimentation des dromadaires, permettre une meilleure performance génétique et effectuer une vaccination systématique », ajoute-t-il.
« Il faut diversifier l’économie (du Sahara occidental) et en plus de la pêche et des phosphates, il est important de trouver d’autres gisements rentables », note pour sa part Mohammad Mehattane, secrétaire d’État chargé du développement rural. « Outre la mise en conservation et l’exportation du lait de chamelle, dont les propriétés nutritionnelles ne sont plus à démontrer, assure-t-il, nous voulons organiser de grandes randonnées touristiques en empruntant les anciennes pistes. » « La dernière caravane entre Marrakech (Sud marocain) et Tombouctou (Mali), rappelle le secrétaire d’État, remonte à 1958. »
Sammy KETZ (AFP)
Le Sahara occidental organise la plus grande course de dromadaires au monde
À la tribune d’honneur du nouveau camélodromed’el-Ayoun, chef-lieu du Sahara occidental, Mohammad Cheikh Melaine exulte : son jockey est arrivé en tête d’une des épreuves éliminatoires de la plus grande course de dromadaires au monde. « C’est le fruit d’un énorme travail », explique fièrement cet homme d’affaires sahraoui vêtu de l’habit traditionnel bleu ciel brodé de fils dorés, en venant féliciter le gagnant. Cet ancien parlementaire affirme posséder plus de 400 camélidés, dont 30 sont en compétition. En nage, Khaled Ould Baz, 25 ans, a mené la course de bout en bout. Originaire de Marrakech (Sud marocain), il a appris à monter à la dure école établie dans la cité rouge par cheikh Zayed Ibn Sultan, le défunt ancien président de l’État des Émirats arabes unis.
À quelques travées de là, Bahya Nof éructe. « Mes dromadaires ont été lésés car ils ont été apeurés par les voitures sur la piste. Il faut annuler l’épreuve », peste ce notable en agitant son bras en direction des pick-up à bord desquels ont pris place photographes et cameramen.
Le long de la piste du camélodrome, dont la construction a coûté 9 millions de dirhams (800 000 euros), les spectateurs encouragent les jockeys masqués par un écran de sable tant le vent est fort.
Au total, 468 dromadaires étaient en lice vendredi dernier dans seize épreuves, pulvérisant le record du monde détenu par Dubaï avec 375 engagés en une journée dans des courses du même type, explique Khalid Rguibi, directeur du pôle coordination de l’Agence pour la promotion des provinces du Sud (Sahara occidental).
Car le premier objectif de cette manifestation est de promouvoir l’élevage camelin dans cette région désertique dont la souveraineté est disputée par le Maroc et les indépendantistes du Polisario soutenus par l’Algérie. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé par Rabat en 1975. Le Polisario a refusé cette annexion et réclame l’indépendance du territoire. Un cessez-le-feu, négocié sous les auspices de l’ONU, est observé entre le Maroc et le Polisario depuis 1991. Rabat propose une large autonomie aux Sahraouis, mais pour le moment le front Polisario et l’Algérie rejettent cette proposition.
« Il n’y a pas de dromadaires sans désert et pas de désert sans dromadaires. Or, ici, nous avons plus d’un million d’hectares d’étendues désertiques. Nous allons adosser au camélodrome un laboratoire sanitaire d’amélioration génétique et organiser un Salon international du dromadaire à la fin de 2007 », a assuré M’hamed Draif, le wali (super préfet) d’el-Ayoun. L’élevage camelin a connu un développement spectaculaire car il n’y avait en 1976 à el-Ayoun que 3 000 têtes contre 85 000 aujourd’hui. Le chiffre total au Maroc est de 190 000 têtes dont plus 85 % se trouvent au Sahara occidental, assure Hamid Benazzou, directeur de l’élevage au ministère de l’Agriculture. Le chiffre d’affaires annuel de cette filière s’élève à 400 millions de dirhams (38 millions d’euros). « Notre objectif est d’améliorer l’alimentation des dromadaires, permettre une meilleure performance génétique et effectuer une vaccination systématique », ajoute-t-il.
« Il faut diversifier l’économie (du Sahara occidental) et en plus de la pêche et des phosphates, il est important de trouver d’autres gisements rentables », note pour sa part Mohammad Mehattane, secrétaire d’État chargé du développement rural. « Outre la mise en conservation et l’exportation du lait de chamelle, dont les propriétés nutritionnelles ne sont plus à démontrer, assure-t-il, nous voulons organiser de grandes randonnées touristiques en empruntant les anciennes pistes. » « La dernière caravane entre Marrakech (Sud marocain) et Tombouctou (Mali), rappelle le secrétaire d’État, remonte à 1958. »
Sammy KETZ (AFP)
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