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Les violences sexuelles en Algérie

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  • Les violences sexuelles en Algérie

    La violence sexuelle en Algérie a connu une légère baisse entre 2000 et 2006, selon un bilan établi par la Gendarmerie nationale. Toutefois, cette baisse n’est pas un signe de diminution absolue dans la mesure où les actes répréhensibles enregistrés se sont diversifiés et ont touché des formes de violence sexuelle jusque-là méconnues ou discrètement tenues secrètes pour diverses raisons, notamment le tabou. Attentat à la pudeur, tentative de violence sur mineur, sur ascendant, le nombre d’auteurs a diminué de 938 en 2000 à 571 en 2006, soit une baisse de 9%.

    Le nombre de victimes dans la même catégorie d’acte a connu la même courbe avec une baisse presque de moitié, 645 en 2000 à 380 en 2006, soit 6% de moins. L’on peut conclure alors que la relation entre les auteurs et les victimes est proportionnelle. Cela sachant que auteurs et victimes peuvent appartenir au même entourage, même si dans bien des cas, les auteurs sont extrafamiliaux. Dans la catégorie des viols, la tendance concernant les auteurs n’a pas évolué. Elle se situe à 355 auteurs en 2000 et se stabilise à presque 347 en 2006, soit une baisse de 1%. Le nombre de victimes pour la même période est passé de 259 à 215, soit une baisse de 11%. Dans cette catégorie qui englobe viol sur ascendant ou descendant, viol ou tentative de viol sur mineur, violation de domicile et attentat à la pudeur et violation de domicile suivie de viol, prédominent le viol et la tentative de viol. Les enlèvements dans le registre des violences, c'est-à-dire avec viol ou tentative de viol et atteinte à la pudeur, n’ont pas connu de changements notables à la même période, selon le bilan de la Gendarmerie nationale. Le nombre d’auteurs, qui était de 29 en 2000, est descendu à 26 en 2006, alors que celui des victimes est passé de 15 à 18 mais avec, entre les deux dates, une forte baisse, à moins de 10 victimes l’an. L’enlèvement est souvent suivi de séquestration et de viol.

    Un autre phénomène, entouré de secrets et tabous commence, néanmoins, à “se dévoiler”, l’inceste. 44 personnes ont été appréhendées pour avoir commis “cette infraction” en 2000 et seulement 30 en 2006. Le nombre de victimes est passé de 9 à 14, mais avec des pics plus élevés entre les deux dates. Une évolution en dents de scie en une année, 2005-2006, qui enregistre une hausse de 133% pour les victimes et 325% pour les auteurs. Tendance très élevée également dans les actes contre nature et contraire à la décence. Autant le nombre d’actes, d’auteurs que de victimes, la courbe est ascendante. Pour la même période soumise à l’étude, de 131 auteurs en 2000, on est passé à 422, soit une augmentation de 56%. Tendance nettement supérieure pour les victimes dont le nombre est passé de 65 à 234, soit 129%. Une tendance à la hausse alarmante avec une nuance : les actes contre nature sont minimes par rapport à ceux contraires à la décence. En tout, tous actes confondus, cela donne un total de 1 497 auteurs et 1 029 victimes en 2000 contre 1 396 auteurs et 861 victimes en 2006.

    Les moins de 18 ans et ceux dont l’âge varie de 19 à 28 ans dominent dans la catégorie auteur, suivis de celle des adultes âgés entre 19 et 40 ans. Par contre, ceux âgés de 18 ans, catégorie vulnérable, sont les plus ciblés par les agresseurs sexuels. Ainsi, en 2000, ils étaient 774 sur 1 029 et en 2006, 589 sur 861. Situation d’autant plus alarmante que les enfants sont le plus souvent victimes des perversions d’adultes et d’adolescents. Cela dit, les chiffres restent incomplets, surtout pour les actes impliquant des auteurs de la famille ou ses environs immédiats, souvent tus et étouffés au sein même de la famille. Quant au sexe, hommes et femmes rivalisent presqu’à quelques dizaines de cas près. Les femmes sont plus victimes certes, mais leur proportion ne dépasse pas les 56,72% contre 43,28% pour les hommes.

    Paradoxalement, les villes dites plus ouvertes sont celles où tous les actes de violence sexuelle sont commis. Oran trône en pole position de ce sinistre palmarès. Juste derrière, vient Alger, suivie de Sétif et Mostaganem. Plusieurs raisons sont citées comme étant à l’origine de l’ampleur du phénomène dans ces villes. La densité démographique, la forte criminalité liée à la position géographique, cela s’applique particulièrement à la ville d’Oran, ainsi que la composition socioéconomique de la population. Alger et Oran ont été les réceptacles des déplacements de populations et d’exodes massifs ces dernières années où se sont “déversées” des centaines de familles fuyant la violence terroriste, ce qui a changé profondément leur structure sociologique et induit des comportements nouveaux, dont la violence sexuelle. Cela dit, il y a d’autres raisons d’ordre psychologique, familial, socioéconomique, entre autres, qui favorisent ces attitudes délictueuses.

    source : Liberté
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