Annonce

Réduire
Aucune annonce.

une loi pour finir avec les constructions qui ternissent notre architecture

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • une loi pour finir avec les constructions qui ternissent notre architecture

    Le président de la République l'a bien dit lors de sa dernière visite à Sétif. «Finie l'ère des constructions inachevées».

    Cette expression n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme compte mener une véritable campagne contre les éternels chantiers qui défigurent le paysage urbanistique. Pour ce faire, un projet de loi astreignant les constructeurs, quel que soit leur statut, à parachever leurs constructions est en cours de préparation au niveau du ministère. Des agents de contrôle seront désignés pour veiller au respect de la nouvelle réglementation et la préservation de l'image urbanistique de la ville. La priorité du gouvernement est portée essentiellement sur «l'amélioration de la qualité architecturale, technique et esthétiques des constructions». La nouvelle a été annoncée, hier, par le ministre en charge du secteur, lors d'une réunion avec les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC). Tout propriétaire d'un terrain en construction sera obligé, en application de cette loi, de finir le chantier qu'il a entamé. L'objectif de cette mesure est de résoudre le «problème latent» des constructions inachevées qui poussent comme des champignons dans nos villes. Un «désordre» caractérisant le tissu urbain qui «nécessite une thérapie urbanistique», selon le ministre.

    Le phénomène a pris de l'ampleur, ces dernières années, au point où c'est devenu une tradition de préserver une bâtisse toujours en chantier sans jamais arriver aux finitions. Cette anarchie urbanistique est le résultat de l'absence de contrôle et de suivi de l'évolution du tissu urbain et d'un vide juridique concernant l'attribution des assiettes de terrains et des permis de construire. La pratique la plus courante chez les propriétaires de terrain est la réalisation d'une première dalle juste pour ouvrir des locaux commerciaux et récupérer, ainsi, les frais des premiers travaux. Le reste demeurera en chantier durant des années sans qu'une mesure ne soit prise les sommant de terminer les travaux entamés. Pour d'autres, cet état de fait est dû à un problème financier. Les travaux sont suspendus en plein chantier avec tout le préjudice engendré à l'urbanisme et à l'environnement. Le phénomène est aussi dû aux spéculateurs du foncier qui achètent des terrains pour les vendre ensuite en carcasses à des prix exorbitants.

    En soulevant ce problème, le président de la République a été clair en déclarant publiquement: «J'ai constaté ce phénomène de constructions inachevées et qui porte préjudice à nos villes. Si les véritables raisons sont dues à des contraintes fiscales, il faudrait trouver les solutions adéquates quitte à exonérer les citoyens d'impositions fiscales durant quatre ou cinq années. Mais il faudrait mettre fin le plus vite possible à ce genre de désastre urbanistique».

    Pour le ministre de l'Habitat, ce projet de loi portant sur le parachèvement des constructions qui sera soumis au gouvernement dans les prochains jours «obligera les gens (les particuliers) à terminer leurs constructions». «L'acte de bâtir est un acte de citoyenneté», avait-il souligné. Et d'ajouter «nous sommes décidés à mettre de l'ordre dans ce domaine». L'Etat, selon le ministre, a mis beaucoup d'argent dans la requalification urbaine, mais le citoyen doit aussi apporter sa contribution. Il a en l'occurrence instruit les DUC de «faire preuve de beaucoup de persévérance et de sérieux dans l'application des instructions qui leur sont données dans ce domaine».

    Concernant l'opération de lutte contre les constructions illicites et anarchiques, le ministre a donné ordre aux directeurs de l'urbanisme d'appliquer la loi en vigueur et de coordonner avec les secteurs concernés en vue d'interdire toute construction anarchique. Le ministre reconnaîtra dans ce cadre l'existence de dépassements dus à la non maîtrise de l'urbanisme, à la non application des règles en la matière et au manque de suivi et de contrôle. «Quelques régions du pays connaissent des dépassements flagrants sur les espaces, ce qui a engendré un environnement stérile», a-t-il déploré.

    Pour sa part, le directeur de l'urbanisme au ministère, M. Naït Saada, a fait savoir qu'un projet d'arrêté interministériel portant sur la désignation des agents habilités pour le contrôle des constructions devrait être signé incessamment. Selon ce responsable, un budget de 189 milliards de dinars a été consacré par l'Etat pour la réalisation d'un programme d'amélioration urbaine qui concernera 7.210 sites au niveau national. Cette opération, qui doit couvrir 2 millions de logements urbains, soit le tiers du parc national du logement, s'étalera sur une période de 4 ans (2007-2010). D'autres opérations visant à promouvoir les tissus urbains des villes sont également citées, entre autres la poursuite du processus d'adaptation aux exigences du développement des villes, l'éradication des habitats précaires, la promotion de l'habitat rural et enfin la mise à niveau urbaine, particulièrement au niveau des quartiers dégradés. Pour la dernière mesure, le gouvernement compte adapter la législation relative à la gestion des parties communes des immeubles pour une meilleure responsabilisation des citoyens.
    ... « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté » Mémorial de Caen .
Chargement...
X