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L'échec de l’Afrique : le diagnostic de Jeffrey Sachs

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  • L'échec de l’Afrique : le diagnostic de Jeffrey Sachs

    Christi van der Westhuizen pour Info Sud (Suisse)
    Le 02-07-2007 (Publié sur internet le 05-07-2007 )

    Pour Jeffrey Sach l’extrême pauvreté des pays africains ne sera pas réduite si les pays riches continuent d’intervenir de manière incohérente et ramener tous les maux à l’Afrique. ''Si l’Afrique va mal, c’est de sa faute !'' Faux, récuse l’économiste Jeffrey Sachs, c’est l’intervention non cohérente des donateurs qui déroute la réalisation des projets de développement.

    Réduire l’extrême pauvreté dans le monde, c’est un des défis que s’est fixé l’ONU, à relever d’ici 2015 dans le cadre du développement. A mi-parcours de ce délai, une évaluation s’est imposée et la question suivante s’est posée : le but sera-t-il atteint ? Non, pas si les pays riches continuent d’intervenir de manière incohérente et ramener tous les maux à l’Afrique, a déclaré le renommé Jeffrey Sachs, à la Conférence internationale d'évaluation à mi-parcours des administrations locales sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement de l'Onu (OMD) achevée à Rome le 23 juin. Directeur de l'Institut de la terre à l'Université de Colombie de New York, l’expert sur les thèmes de la réduction de la pauvreté, l’annulation de la dette, et le contrôle épidémiologique a tenu aux délégués réunis à la conférences, des propos acerbes : le financement des OMD par les pays développés était totalement inadéquat.
    L’argent mal canalisé
    Ne les croyez pas quand ils disent qu'il n'y a pas d'argent. Il y a plus que jamais de richesses que par le passé. C'est seulement que l'argent n'est pas canalisé vers des personnes qui sont tellement pauvres qu'elles sont en train de mourir. Il n'y a pas manque d'argent dans le monde. Il y a un manque de suivi de la part des pays riches. A-t-il déclaré.
    Il a indiqué qu'on devait aider les donateurs à comprendre que les OMD ne sont pas que de belles idées, mais qu'ils peuvent être atteints avec des interventions spécifiques. Les chercheurs ont passé des années à développer des stratégies pour atteindre les OMD sur la mortalité infantile, par exemple. Mais actuellement, les interventions ne sont pas faites de manière systématique. C'est là où réside la faille.
    Pas d’emplois en vue, donc pas d’urgence
    Sachs est critique face à l’absence de responsabilité des donateurs. Les OMD sont très spécifiques et demandent des interventions spécifiques, a-t-il souligné. Mais ces interventions ne sont pas mises en œuvre parce qu'il n'y a pas de responsabilité publique. Des emplois ne sont pas attendus de la réalisation des objectifs, donc il n'y a pas un sentiment d'urgence (du côté des pays développés), a déclaré Sachs.
    Renforcer les capacités en Afrique ne suffit pas
    Si quelque chose va mal, on accuse l'Afrique. Et ensuite, la réponse est de renforcer les capacités.
    Le renforcement des capacités restera théorique s'il ne fait pas partie d'un projet physique. Il est convaincu que les donateurs ont accordé trop d'importance au renforcement des capacités comme une fin en soi. C'est le terme favori de tout le monde. Mais c'est une manière paresseuse de réfléchir, a noté Sachs. Trop d'argent est dépensé pour des réunions, des conférences et des ateliers qui ne mènent nulle part.
    L'argent devrait plutôt être dépensé sur des actions concrètes. Le développement commence avec l'argent, a-t-il dit. D'abord, les ressources financières devraient être mises à disposition; ensuite des systèmes devraient être mis en place, et être payés avec ces ressources financières. Le résultat serait de voies pavées véritables, de l'électricité véritable et des infrastructures véritables.
    Sans le financement, tout devient hypothétique. J'essaie de nous amener à passer des mots à l'action.
    Sachs appelle au financement direct des villes
    Sachs considère le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et les Villages du millénaire comme des exemples réussis de financement de développement. Les Villages du millénaire se réfèrent à un projet de l'Institut de la terre de Sachs dans lequel des experts sont en train de travailler avec les résidents des villages en Tanzanie et au Kenya pour s'attaquer à leurs défis du développement de manière systématique et pratique.
    Il a indiqué que sans l'amélioration des infrastructures dans les pays africains, il est peu probable que des investisseurs s'intéressent au commerce dans de tels pays. Les villes ont besoin d'infrastructures de base et un niveau de gestion de base pour créer un cycle d'investissement, promouvoir les exportations, accroître les revenus des villes et la création d'emplois.
    Dès que le cycle est bien établi, les villes s'améliorent dans la construction de marchés, le commerce et dans la production. C'est de cette manière qu'une ville devient compétitive sur le plan mondial, a affirmé Sachs.
    Sachs soutient le financement direct des villes plutôt que de travailler par l'intermédiaire des gouvernements nationaux. Ce n'est pas toute chose qui doit passer par les trésors publics. Vous pouvez sauter une ou deux étapes et aller directement au niveau de l'administration locale. De cette manière, vous réduisez les coûts de transactions.
    Ceci ne signifie pas qu'il faudrait écarter les gouvernements nationaux, a-t-il ajouté. Ils devraient accepter le financement direct des administrations locales. Des exemples de cette manière de travailler sont les Villages du millénaire dans lesquels l'argent est dépensé au niveau local avec l'approbation des chefs d'Etat.
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