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L'immobilier pèse sur la croissance américaine

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  • L'immobilier pèse sur la croissance américaine

    L'immobilier s'enfonce dans la crise et les entreprises investissent peut-être moins que prévu: pour certains analystes, le rebond de la croissance américaine attendu au deuxième trimestre pourrait n'être qu'une embellie passagère.

    Deux rapports sont venus raviver les craintes jeudi. D'une part les ventes de logements neufs ont chuté de 6,6%, et d'autre part les commandes de biens durables ont moins augmenté que prévu (+1,4%) avec surtout une faiblesse inattendue du côté des biens d'investissement.

    La Bourse de New York a mal réagi à ces nouvelles, l'indice Dow Jones perdant plus de 200 points en fin de matinée.

    Ces deux indicateurs sont publiés à la veille des chiffres très attendus de la croissance du deuxième trimestre. Les analystes tablent sur une hausse de 3,2% du Produit intérieur brut, après +0,7% seulement au premier trimestre.

    "Il fait peu de doutes que la croissance sera beaucoup plus forte que le rythme pathétique du premier trimestre", estime l'économiste indépendant Joel Naroff.

    "Mais cela pourrait bien être un mirage", ajoute-t-il, en affirmant qu'il faut se préparer à une croissance de 2% "si ce n'est en dessous" au troisième trimestre.

    L'économiste voit plusieurs explications à ce phénomène. D'abord, "l'immobilier va continuer de peser sur la croissance", prévoit-il.

    Les difficultés du secteur préoccupent depuis des mois les analystes, et le patron de la Banque centrale Ben Bernanke a reconnu la semaine dernière que c'était le risque numéro un pour la croissance.

    Cette semaine encore a vu une accumulation de mauvaises nouvelles: mardi, c'était Countrywide, spécialiste du prêt hypothécaire qui annonçait une chute de 33% de son bénéfice trimestriel. Mercredi, les reventes de logements sont ressorties en baisse de 3,8% en juin.

    Et jeudi, le dévissage des ventes dans le neuf --assorti de sérieuses révisions pour les mois précédents-- finissait d'inquiéter.

    "Le marché immobilier semble ne pas avoir de parachute", note M. Naroff, pour qui "il ne faut pas s'attendre à un redressement rapide".

    Le niveau élevé des stocks (équivalent à 7,8 mois de ventes dans le neuf, et en hausse en juin) inquiète particulièrement les analystes car cela signifie qu'il faudra beaucoup baisser les prix pour éponger le surplus.

    A ces inquiétudes s'ajoutent celles du marché "subprime", qui regroupe les prêts consentis aux emprunteurs les moins solides. Avec la hausse des taux hypothécaires, beaucoup ne peuvent faire face à leurs traites, et les défauts de paiement se répercutent sur les marchés financiers qui s'étaient empressés d'offrir des financements aux grandes heures de la bulle, alléchés par des perspectives de gains.

    Les économistes redoutent que toutes ces difficultés aboutissent à une baisse de la consommation. La Réserve fédérale (Fed), elle, juge que les consommateurs continueront de tenir le choc et que les entreprises relèveront la tête dans leurs investissements après une période mitigée.

    Mais "les entreprises ne réussissent peut-être pas à compenser la faiblesse de l'immobilier comme prévu", note Jennifer Lee de BMO Nesbitt Burns.

    Elle souligne la faiblesse des investissements d'entreprises annoncée jeudi, avec un recul de 0,7% pour les commandes de biens d'équipement hors défense et hors aviation, et juge que l'"élan n'est pas très grand au 3e trimestre".

    En fait, le rôle des consommateurs sera sans doute crucial.

    Pour l'investissement des entreprises, "une accélération dépendra des dépenses de consommation", affirme Stephen Gallagher de la Société Générale.

    De ce point de vue, la baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage annoncée jeudi apporte une bouffée d'air bienvenue.

    source : AFP
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