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Casablanca, véritable plate-forme de l'investissement étranger au Maroc

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  • Casablanca, véritable plate-forme de l'investissement étranger au Maroc

    casa nearshore,casa aerocity,casa businnes park..,casablanca se démarque comme étant la ville la plus dynamique au maroc voir en afrique,l'argent semble ne pas être un problème pour financer les infrastructures,,alors bonne chose a casa,modele pour la ville du futur en afrique

    http://www.magharebia.com/cocoon/awi...7/reportage-01


    Dans un entretien avec Magharebia, Hamid Ben Elafdil, directeur général du Centre Régional de l'Investissement (CRI), parle des progrès de l'investissement, des tendances qui se font jour dans la capitale économique du Maroc, et des projets actuellement en cours pour stimuler les investissements étrangers.

    Magharebia: Comment se portent les investissements à Casablanca ?

    Hamid Ben Elafdil: Plutôt bien. Si vous vous référez à des statistiques de 2006, la région du Grand Casablanca a attiré, par le seul biais du CRI, près de dix milliards de dirhams d'investissements, soit près du double de 2005. Ces projets permettront de créer plus de 40 000 emplois permanents dans la région, essentiellement dans le secteur des services. Les premières tendances observées en 2007 nous permettent de rester optimistes.

    A part ces chiffres, je pense que le Grand Casablanca a gagné en 2006 en termes de visibilité. En fait, aujourd'hui, nous disposons d'une véritable stratégie de développement économique pour l'ensemble de la région, élaborée en coopération avec l'ensemble des acteurs régionaux – les autorités, les responsables élus, les commerçants, les universités et les partenaires sociaux – et concrétisée par la mise à disposition de terrains : Casa Nearshore, le PDRT (Plan de Développement Régional du Tourisme) et Casa Aerocity. Nous espérons enrichir cette "gamme de produits" par de nouvelles offres dans d'autres secteurs. Chacune de ces offres dispose de volets ressources humaines et fonciers, ainsi que des mesures d'incitation fiscales et non fiscales.

    Magharebia: Quels problèmes les investisseurs rencontrent-ils en général ?

    Ben Elafdil: Vous savez, l'une des premières questions que les investisseurs nous posent est la suivante: "Avec qui allons-nous travailler ?". Vient ensuite la question "Où allons-nous nous implanter ?". L'amélioration du climat de l'investissement est donc indubitablement favorisée en apportant une solution durable au problème des ressources humaines et des compétences, ainsi que par une offre adaptée en termes de foncier d'entreprise. Les offres de lots de terrain dont je parlais constituent une réponse adaptée aux besoins réels des investisseurs.

    Magharebia: Que faites-vous pour augmenter le nombre d'entreprises créées dans la région ?

    Ben Elafdil: Au CRI, notre leitmotiv est de ne pas vouloir créer à tout prix le plus grand nombre d'entreprises. Notre mission principale consiste à travailler sous la direction du wali pour attirer le maximum d'investissements, créer les emplois nécessaires aux jeunes Casablancais d'aujourd'hui et de demain. Au cours des vingt prochaines années, nous devrons créer plus de 660 000 emplois pour parvenir à l'emploi total dans la région. Plutôt que de dire que nous avons créé 4 500 entreprises en 2007, je préfère dire que le travail de réflexion stratégique, conduit par tous les acteurs de la région, et grâce à la visibilité que nous avons pu apporter au foncier dans certains secteurs stratégiques (délocalisation, tourisme, aéronautique) et à d'autres grands travaux structurants, nous permet aujourd'hui de répondre à 45 pour cent des emplois concernés dans la région. Nous travaillons à combler le reste.

    Par ailleurs, pour répondre à votre question, je vous dirai que nous ne ménageons aucun effort, si petit soit-il, pour améliorer les conditions dans lesquelles toutes ces entreprises sont créées, que ce soit en termes de délais ou de qualité des services proposés. Notre approche, qui, je l'espère, fera l'objet d'une certification dans les mois qui viennent, suit cette logique.

    Magharebia: Quels sont les secteurs qui connaissent un afflux massif d'investissements ? Quels sont les secteurs prometteurs dans la région ?

    Ben Elafdil: Au-delà des statistiques annuelles, je voudrais dire que depuis que la région a mis en place une offre de terrains claire, complète, adaptée aux besoins des investisseurs et, par dessus tout, visible dans les circuits d'investissement, les investissements ont commencé à se multiplier dans le secteur. 2006 a été l'année du PDRT, et il est donc naturel que le tourisme ait attiré 41 pour cent des investissements dans la région.

    Un autre exemple frappant est celui de l'offre Casa Nearshore, grâce à laquelle nous avons pu créer plus de 30 000 emplois dans la région. Avant même que ce parc ne voit le jour, nous sommes déjà comblés, en termes d'objectifs, pour terminer la première phase du Parc Casa Nearshore.

    Magharebia: Qu'en est-il des gros projets qui seront créés dans la région du Grand Casablanca ?

    Ben Elafdil: Plusieurs grands chantiers de construction ont été récemment lancés dans la région, pas seulement à Casablanca, mais aussi à Mohammedia, Mediouna et Nouacer. La plupart de ces projets relèvent certes d'investisseurs privés, mais ils sont le fruit d'un véritable partenariat public-privé. De plus, les autorités publiques, sous la direction du wali, ont lancé des projets visant à améliorer les infrastructures urbaines de la région, notamment par la signature de contrats d'une valeur de plus de 5,3 milliards de dirhams entre l'Etat et les collectivités locales pour des plans de développement des villes de Casablanca, Mohamedia et Mediouna. Ces projets serviront à améliorer les conditions de vie des habitants de la région et renforceront l'attractivité de celle-ci pour les investisseurs.

    Magharebia: Le CRI a récemment présenté le plan "Casablanca Business Park 2020". Qu'implique-t-il ?

    Ben Elafdil: Ce plan est notre réponse stratégique au problème du foncier d'entreprise dans la région. Je serai franc à propos de tous ces investisseurs que nous devons attirer dans la région pour créer 660 000 emplois. Il sera nécessaire de trouver un lieu adapté pour répondre à ces investissements, pour qu'ils puissent prospérer. Pour ce faire, nous avons estimé le foncier nécessaire dans la zone du Grand Casablanca en 2020 à près de 7 000 hectares, tous secteurs et activités confondus. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, qui avaient créé des zones industrielles inutilisées, des bureaux non adaptés, et des zones touristiques qui n'avaient de touristique que le nom, il est essentiel que ces futures zones soient conçues, équipées et gérées par de véritables professionnels, des personnes réellement impliquées dans l'administration publique. En partenariat avec la région et la wilaya, nous avons demandé à un cabinet d'étude de nous accompagner dans la formalisation de cette stratégie. Les premiers résultats et les premières mesures sur le terrain seront visibles dès le début de l'année prochaine.

  • #2
    La ruée sur CasaShore

    C'est le moment où jamais pour partir ou retourner faire carrière au Maroc. Les SSII françaises s'y ruent depuis peu et comptent sur quelques managers pour lancer ou amplifier leurs opérations. Dans quelques mois, il sera probablement trop tard !

    « En 15 jours, j'ai recruté 16 personnes. Et ce n'est pas fini : nous serons une cinquantaine en fin mars 2007. Il faut faire vite : nous ne savons pas ce qu'il adviendra au printemps ! » Hassan Abdellaoui, patron de la nouvelle filiale marocaine de la petite SSII française Telys, mène la création de son équipe tambour battant. Ce Marocain de 43 ans, qui a passé toute sa carrière en France, vient de rentrer au bercail pour créer la nouvelle activité. Et il sait en effet que les mastodontes, notamment français, sont eux aussi en train de déferler sur le Maroc, et en particulier sur Casablanca, la capitale économique du pays. Car c'est bien une déferlante qui s'abat depuis peu sur le Royaume. Propulsé par une stratégie volontariste du gouvernement et surtout du jeune Roi, le pays mène une course effrénée pour entrer dans la course … à l'offshore. « Casa deviendra le Bangalore des pays francophones », n'hésite pas à dire Hassan Bernoussi, directeur de “Investir au Maroc”, lors de sa tournée de communication en France.

    Récupérer les déçus de l'Inde et autres destinations lointaines et anglophones ? Certes. Mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de projets et de besoins des SSII françaises qui les poussent à venir s'installer au Maroc. « Les clients français préfèrent souvent les destinations francophones. Mais ce sont surtout les applications qui, pour nombre d'entre elles, ne méritent pas qu'on les traduise en anglais », explique Philippe Donche-Gay Directeur Général de Capgemini France. Capgemini au Maroc ? C'est chose faite. Après de longs mois de palabres et tergiversations, le géant français s'installe. Et pour ce faire, loue des locaux provisoires en attendant la livraison, prévue pour juillet 2007 des locaux flambants neufs du fameux CasaShore. Des locaux sur le papier dont 70% sont déjà réservés par Unilog, Cap Gemini, GFI, mais aussi BNP Paribas ou Axa… Et pour chacun d'entre eux, une surface d'au moins 1000 m² pour loger 150 personnes minimum. Soit le gabarit standard des centres de service, en France comme ailleurs.

    Objectif annoncé de Capgemini : monter une équipe de 500 personnes dans les 3 ans. Rien à voir bien sûr avec les 10 000 ingénieurs de la SSII en Inde. Mais toutes proportions gardées, l'arrivée du leader français risque fort de créer un appel d'air conséquent, en termes de ressources. Car c'est bien là que le bât blesse. « Le point crucial qui a déterminé notre décision d'implantation au Maroc, c'est l'engagement du Royaume de tout faire pour accroître la quantité d'ingénieurs disponibles dans le pays », poursuit Philippe Donche-Gay.
    Seuls 4400 jeunes sortent en effet des écoles d'ingénieurs chaque année au Maroc. Et tous ne se destinent évidemment pas à l'informatique. Le programme Emergence lancé par le gouvernement marocain, prévoit donc de porter ce chiffre à 10 000 jeunes diplômés à l'horizon 2012. Une sacrée révolution. Mais en attendant, une foire d'empoigne s'annonce …


    Mettre à profit les acquis de son expérience en France
    Souriante, avenante mais déterminée, Farida prend une pause de quelques minutes pour raconter son parcours. Après un diplôme d'ingénieur à l'école Mohammedia – l'équivalent marocain de Polytechnique – elle part faire ses armes en France. Quatre ans et demi en SSII dont deux en Allemagne, et Farida se construit une belle spécialité dans les télécoms. Et lorsque son employeur, en l'occurrence Unilog, lui propose de rejoindre l'équipe marocaine en pleine explosion, elle n'hésite pas une seconde.

    Aujourd'hui, à 27 ans, installée à Rabat, elle est aux commandes d'une équipe d'une dizaine de personnes, qui développe une application de « billing ». Et elle ne s'arrêtera sûrement pas là. « Je réalise mon rêve : mettre à profit les acquis de mon expérience en France pour évoluer rapidement, dans mon pays d'origine ». Un parcours qui devient classique, surtout depuis quelques mois. Pour créer les nouvelles structures et apprendre aux jeunes diplômés marocains les méthodes de travail si cruciales dans les centres offshore, rien de tel qu'un management composé essentiellement de marocains chevronnés, rompus aux pratiques des SSII françaises.

    Ainsi Mohammed Lakhlifi, patron de la nouvelle structure d'Unilog à Casa, a passé 18 ans en France, au sein de la SSII. Logiquement, c'est lui qui a été choisi pour créer la plate-forme de Casa. Et la SSII française a fait le choix de ne pas attendre la livraison des locaux de CasaShore. Plutôt que d'attendre la livraison du nouveau complexe de bureaux, Mohammed Lakhlifi a inauguré, le 1er juillet dernier, des locaux flambant neufs dans un autre centre d'affaires de Casa. Equipement des locaux, recrutement, construction de toutes pièces de la nouvelle structure… l'expérience française du dirigeant marocain lui est indispensable.
    Même chose chez Atos Origin au Maroc : la grande majorité du management vient de France. « Je fais partie des anciens élèves de l'Insa Lyon. C'est grâce à ce réseau que j'ai trouvé ce job ». Mounir est venu lui aussi de France pour participer au développement d'Atos au Maroc. Déjà présente pour le développement de projets pour les clients marocains, la SSII construit, elle aussi, sa structure offshore. Et vise le recrutement d'une centaine d'ingénieurs qu'il faudra former aux méthodes de la TMA, en particulier à CMMI. Voilà bien le point fort des ingénieurs et consultants rodés en France : leur maîtrise des process de développement de maintenance des applications.

    Des ingénieurs qualifiés et motivés
    Retourner au Maroc après plusieurs années d'expérience en France, voilà une perspective qui en séduit plus d'un. Mais à une condition non négligeable : accepter de réduire son salaire, globalement de moitié ! Un sacrifice que tous ne sont pas prêts à consentir, semble-t-il. En tous cas, c'est ce qui ressort des entretiens avec les officiels qui martèlent systématiquement : « qu'ils soient nés au Maroc ou en France, les ingénieurs d'origine marocaine sont les bienvenus chez nous », sourit Adil Douiri, le Ministre de l'Artisanat et de l'économie sociale, venu porter la bonne parole de l'offshore en France. « Mais, prévient-il, les écarts de salaires sont importants et subsisteront ».

    Il n'empêche : en France, les ingénieurs marocains subissent encore souvent les discriminations et peinent dans leur évolution. Au Maroc, ce plafond de verre se transforme en tapis rouge. Ils deviennent porteurs d'une connaissance indispensable. Sans compter que, comme dans toute nouvelle activité, de nombreuses places sont à prendre très rapidement.
    Pour ce faire, les réseaux se multiplient. Dans la lignée de celui des anciens élèves des Insa, se sont créés des réseaux particulièrement opérationnels, tel Académia, dont le ministre Adil Douiri est co-fondateur et qui milite depuis 1997 en faveur du retour au Maroc des étudiants les plus brillants notamment par l'aide à l'insertion professionnelle. Tout un programme.
    Et ce n'est pas tout : chaque année, le Forum Rhône-Alpes accueille le Carrefour Maghrébin, un salon de recrutement dédié aux entreprises maghrébines et surtout marocaines, en quête de profils de haut niveau résidant en France. Une occasion à ne pas manquer – la prochaine édition se tiendra les 7 et 8 mars prochains. « Nous avons lancé cette rencontre pour les étudiants d'origine marocaine, dont une grande partie souffre de discrimination en France. Le pays est en pleine évolution et de nombreuses évolutions leur sont offertes », explique Yasmina Benchekroun, étudiante de 21 ans en 4ème année de l'Insa Lyon et en charge de la communication du salon.

    Alors c'est le moment de profiter de l'expansion exceptionnelle qui se déroule. D'autant que la relève ne tardera pas à prendre le relais. « C'est une grande chance pour moi de travailler dans une entreprise française : j'y apprends la rigueur, les méthodes de travail, la discipline, l'autonomie. Et nous voyons le client qui vient ici une fois tous les trois mois ». A 22 ans, le jeune Faris a été recruté à la sortie de son école d'ingénieur à Casa par GFI Maroc l'été dernier pour rejoindre la première équipe offshore du prestataire installé depuis plusieurs années au Maroc. Une aubaine. En quelques mois, la plate-forme offshore de GFI comptera plusieurs dizaines d'ingénieurs. Recrutés cette fois localement, puisque c'est bien le but de ces plates-formes.
    Atout indéniable du Maroc sur le terrain de l'informatique : le pays entretient depuis longtemps une forte culture mathématique. Ses ingénieurs sont réputés pour leur grande qualité. Ajoutons à cela une motivation rare en Europe, et le cocktail produit des équipes particulièrement efficaces.
    Reste tout de même une inconnue, majeure. Les prochaines élections en juin 2007 risquent de voir la tendance islamiste dominer… Qu'en sera-t-il alors de cette prodigieuse ouverture ?

    CasaShore en Chiffres :
    53 hectares : la surface du terrain qui accueille la plate-forme actuellement en construction, située sur la route reliant Casablanca à l'aéroport Mohammed V
    60 000 emplois directs et indirects, toutes spécialités confondues (BPO, call centers, informatique, …)
    Juillet 2007 : date de la livraison du premier lot
    8 euros : prix du m² à CasaShore, plus avantages sociaux et fiscaux pour les entreprises
    1500 euros : coût total du salaire d'un jeune diplômé (prélèvement des impôts à la source)


    Corinne Zerbib
    source JobEtic.

    http://www.casanearshore.com/galerie.htm
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      STMicro : des têtes chercheuses au Maroc STMicro : des têtes chercheuses au Maroc


      L'Expansion
      Après avoir exporté une partie de sa fabrication en Asie, le groupe confie le design de ses puces à des ingénieurs de Rabat.


      La mappemonde du champion des microprocesseurs, STMicroelectronics, s'est enrichie depuis peu d'un nouveau nom. Après Crolles, aux portes de Grenoble, Agrate, près de Milan, et Catane, en Sicile, le groupe a planté un fanion à Rabat. En catimini, ou presque, car le sujet est sensible. Il s'agit d'une nouvelle implantation qui porte le joli nom de « centre de conception de circuits intégrés ». Une mise sur orbite d'un nouveau type, puisque ST a décidé de faire dessiner au Maroc des microprocesseurs adaptés aux besoins précis de ses clients. Du sur-mesure, en somme. D'ordinaire, dans ces cas-là, il faut une usine et un client final à proximité. Au Maroc, les choses se passeront différemment. A Casablanca, les 4 900 employés du groupe ne fabriquent que des boîtiers, une activité de back end, dans le jargon du métier. Des microprocesseurs venus de Malte, de France ou de Singapour sont incorporés dans les boîtiers, qui sont ensuite réexpédiés vers l'Europe, principalement à des fabricants de téléviseurs et de lecteurs DVD numériques.
      Or le nouveau bébé, qui n'a que 18 mois et a été installé dans les locaux de l'Ecole Mohammadia d'ingénieurs (EMI) de Rabat, la plus prestigieuse du pays, fera de la conception. Le centre de Rabat emploie déjà une centaine d'ingénieurs. Et l'EMI, qui a signé avec le groupe un accord privilégié sur la formation et les stages de ses lauréats, devrait alimenter ST en cerveaux. « A terme, les effectifs employés sur place ne dépasseront pas 400 personnes, dans un horizon non défini », minimise Alain Dutheil, le nouveau directeur général de ST. Reste que, de sources marocaines, le groupe a mis en place un plan de recrutement à cinq ans et qu'il construit en ce moment même à Rabat un bâtiment dédié, livrable fin juillet 2005, et... extensible.
      Rampant, ce phénomène de « relocalisation » de matière grise est moins voyant en tout cas que le départ à Singapour de son usine de fabrication rennaise de microprocesseurs, en septembre 2003. Un départ coûteux en emplois - 600 postes supprimés - et accompagné de mois de chahut social. L'ouverture du centre de Rabat n'a pas soulevé de tempête car ce n'est pas demain que le groupe licenciera ses 4 000 ingénieurs-concepteurs travaillant à Grenoble et à Catane pour transférer l'intégralité de son développement sous d'autres cieux. Mais encore quelques années et le design des puces vendues en Europe pourrait ne plus être réalisé par les ingénieurs français ou italiens, mais par leurs homologues marocains. L'objectif du centre de Rabat vise « en partie à réduire le coût du design », admet Alain Dutheil. Au Maroc, un directeur de la R&D est payé 42 000 euros, contre 160 000 en France en moyenne.
      Le Maroc, troisième patrie du groupe franco-italien
      De plus les deux hommes forts de ST, le président Pasquale Pistorio et son dauphin Alain Dutheil, croient à la mondialisation. Et tous deux prêchent la fin de la fracture numérique. Dès lors, sans surprise, le Maroc est devenu la troisième patrie du groupe franco-italien. Dès la fin des années 80, Dutheil - il présidait alors SGS-Thomson Maroc - a promu le royaume de feu Hassan II. C'est lui qui y délocalisera les premières lignes d'assemblage de boîtiers, basées à l'époque à Aix-en-Provence. L'arrivée de l'activité design en est la suite logique. « Ils avaient aussi étudié la possibilité d'ouvrir ce centre en Inde », précise Jamal-Eddine Jillal, directeur adjoint de l'EMI. Comme bon nombre d'industriels attirés par les cerveaux de Bangalore. En s'installant au Maroc, STMicroelectronics ne cherche pas à adapter ses produits à des besoins locaux et en lien avec les usines du pays d'accueil. Une démarche « atelier » différente de celle de Valeo, par exemple. Pour son usine de Wuhan, en Chine, l'équipementier a recruté sur place 100 ingénieurs afin de développer des éclairages pour le marché local.
      Certes, le coeur du dispositif créatif n'est pas encore touché. La recherche « fondamentale » des groupes français et européens échappe toujours à la mondialisation. Chez ST, les travaux sur les nouveaux processus de fabrication du silicium ou les procédés innovants de nanoélectronique restent confinés à Agrate et à Crolles. Les deux sites emploient quelque 2 000 chercheurs. « Je ne connais encore aucun industriel qui soit prêt à envoyer sa recherche fondamentale en Inde ou au Maghreb. C'est une activité bien trop stratégique qui exige une extrême confidentialité et une législation solide sur la propriété industrielle », assure Stéphane Albernhe, associé et spécialiste de l'ingénierie chez Roland Berger Consultants. Pour l'instant...

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