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Le Tour de France des hormones

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  • Le Tour de France des hormones

    Le boss m'appelle. Es-tu au courant de ce qui se passe au Tour de France? Moi, tout naïf: quoi, Vinokourov qui s'est fait prendre pour dopage sanguin? Non, non, qu'il me dit: Rasmussen quitte le Tour. Ça vient de sortir.

    Je vais être honnête avec vous: quand le téléphone a sonné, je venais tout juste de finir mon dernier papier avant les vacances. J'étais en vacances. Pendant à peu près 10 secondes. Et puis voilà: Rasmussen, ce petit poulet aux hormones, qui se fait larguer par son équipe, rapport à ses mensonges au sujet de son emploi du temps. Fin des vacances: «C'est la mort d'un sport», me dit le boss.

    Vraiment?

    Certes, on a l'impression que le Tour de France ne peut plus descendre plus bas. Que le sport a été englouti dans la fange du fait divers. Patrik Sinkewitz, positif à la testostérone. Vinokourov qui court avec le sang d'un autre dans ses artères. Cristian Moreni, testostérone lui aussi. Et maintenant Rasmussen, le Danois à hélices, rattrapé par ses duperies. Ci-gît le Tour de France, mort d'overdose de scandales à 94 ans.

    Et puis on se rappelle 1998, le soigneur Willy Voet et sa Fiat pleine de dope à la frontière belge. C'est l'affaire Festina: les gendarmes français perquisitionnent les hôtels, les TVM se retrouvent en garde à vue, les équipes espagnoles se retirent en masse et les coureurs font la grève lors de l'étape Albertville-Aix-les-Bains. Ça n'était pas très jojo non plus. Même que ça avait tout pris pour qu'on se rende à Paris.

    Ce que le cyclisme vit ces jours-ci a de sérieux airs de déjà vu.

    Comme l'athlétisme a survécu à Ben Johnson ou au scandale BALCO, le cyclisme va survivre. Il faut séparer le Tour de France du vélo en général. Le Tour est un monde en lui-même. La pire erreur qu'on puisse faire en ce moment, c'est de tout mettre dans le même panier. Le cyclisme québécois, le cyclisme nord-américain, même le cyclisme européen «ordinaire», jusqu'à un certain point, ne sont pas affligés des mêmes problèmes que le Tour, ou du moins pas avec la même acuité.

    La Grande Boucle est une compétition sans pareille. Pas à cause de son exigence, au demeurant bien réelle: la Vuelta espagnole et le Giro italien ne sont pas des parties de plaisir non plus. Le Tour est une compétition sans pareille parce qu'aucune autre course ne captive autant l'intérêt du public (voir les foules massées le long des routes ou les cotes d'écoute surprenantes du Canal Évasion). Aucune ne jouit de plus de visibilité. Et donc, aucune n'est aussi prestigieuse et aussi lucrative pour toutes les parties concernées: coureurs, équipes, commanditaires.

    Autrement dit, l'incitatif à la triche est plus fort dans le Tour de France que partout ailleurs. Longtemps, dans certaines équipes, les coureurs qui voulaient participer au Tour de France n'avaient pratiquement pas le choix de se doper. Tu refuses de puiser dans la pharmacie? Pas de problème, mon vieux, mais tu te contenteras du Tour du Portugal.

    Tout ça pour dire que ce n'est pas parce que le Tour de France a des problèmes que tout ce qui a deux roues et des pédales est bon pour la casse.

    De toute façon, le Tour va survivre lui aussi. Bien sûr, si ses organisateurs avaient une once de bon sens, pour ne pas dire de décence, ils décréteraient un moratoire d'un an ou deux, le temps de se refaire une virginité. Mais le commerce n'attend pas, et il y a longtemps que le Tour est devenu un «business».

    La réputation du Tour demeurera écornée tant que les coureurs ne se prendront pas en main, tant qu'ils ne feront pas collectivement le choix de dire non au dopage. (Et même là, le Tour sera toujours à la merci du plus ******** de ses participants: témoin Cristian Moreni, qui a fait une sale jambette à son équipe, Cofidis, réputée pour la sincérité de ses efforts contre le dopage.)

    Mais le Tour de France va survivre. Il a survécu à la victoire aujourd'hui discréditée de Bjarne Riis en 1996. Il a survécu à sept ans de suspicions à propos de Lance Armstrong. Il a survécu à Floyd Landis. Il survivra aux scandales actuels - même s'il se trouvera bien des observateurs pour clamer le contraire.

    Le Tour va survivre. Comme le baseball survit très bien, merci, à Barry Bonds, Jason Giambi et compagnie. Il va survivre parce qu'au fond, nous voulons tous être transportés. Nous voulons désespérément croire aux miracles. Quitte à ce que le miracle ait un arrière-goût de poulet aux hormones.

    source : la Presse

  • #2
    No comment, ça me dégoûte!
    Je suis le tour depuis 1996 et la victoire d'Ulrich et c'est à cette époque que tout le déballage médiatique a commencé!
    c'est dommage pour ce sport tellement humble...
    Le seul cycliste propre que je connaisse, c'est moi-même!
    Je suis une Légende, je suis l'Histoire: je suis BYLKUSDU94!

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