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Brésil:l'Amazonie mise à mal par canne à sucre et éthanol

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  • Brésil:l'Amazonie mise à mal par canne à sucre et éthanol

    Par Elisabeth Studer le 30 juillet 2007 | Commentaires (9) Commentaires | Permalink

    Amazonie_foret2 Les biocarburants et l'éthanol vont-ils conduire à un dérèglement économique et climatique de notre planète (enfin, est-elle vraiment à nous) ?

    Si certains s'interrogent déjà en Europe sur l'impact de l'utilisation accrue des terres en vue de cultiver la nouvelle "manne énergétique", le quotidien O Globo indiquait dimanche que la culture de la canne à sucre pour la production d'éthanol commence à gagner la région amazonienne en dépit des dénégations du président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva.

    "La région est non seulement fertile mais compétitive", selon le quotidien, qui se fonde sur des données d'un organisme du ministère de l'Agriculture, selon lequel la production de canne à sucre passerait de 17,6 millions de tonnes à 19,3 millions entre 2006 et 2007. Le président brésilien avait indiqué début juillet à Bruxelles que si l'Amazonie "était importante pour planter la canne à sucre, les Portugais qui l'ont introduite il y a plusieurs siècles au Brésil l'auraient fait".

    L'augmentation de la production, selon le quotidien, se produit surtout dans l'Etat de Mato Grosso (ouest) mais aussi dans le Maranhao (nord est), l'Amazonas et le Para (nord), le Tocantins (centre) et l'Acre (nord ouest).

    Le président Lula a indiqué il y a une semaine qu'il allait mettre en place un système de certification de l'éthanol basé sur l'interdiction absolue de la culture de la canne tant dans la région amazonienne que dans le Pantanal (ouest), région protégée.

    Les détracteurs de l'éthanol craignent que la culture de la canne à sucre ne s'étende au détriment de la production d'aliments et de la forêt amazonienne.

    AmazonieincendiesamazonieSelon Greenpeace, la culture intensive du soja au Brésil est devenue l’une des principales menaces pour la forêt amazonienne. D’énormes parcelles de la forêt équatoriale sont brûlées , pour faire place à de vastes et monotones plantations de soja. A la fin de la saison 2004-2005, la culture de soja en Amazonie couvrait pas moins de 1,2 millions d'hectares, soit plus de 4 fois la superficie du Luxembourg.

    La plus grande forêt équatoriale du monde, riche d’une extraordinaire diversité, est de plus en plus menacée, selon Greenpeace. En outre, la multiplication de ces plantations occasionne une catastrophe sociale pour de nombreux habitants de la région. Les petits paysans sont chassés de leur terre avec violence, perdent leurs sources de revenus et s’enlisent dans la pauvreté.

    Lula "devrait se préoccuper d'éviter la progression et non de la nier", indique pour sa part Paulo Adario, coordinateur de Greenpeace en Amazonie, pour qui le Brésil risque de se transformer en un pays partagé entre le soja et la canne. Paulo Adario suggère d'adopter des mesures plus radicales, comme la suspension des prêts agricoles et la surveillance des interdictions.

    Le Brésil compte produire cette année quelque 20 milliards de litres d'éthanol de canne à sucre destinés pour l'essentiel à la consommation de son parc de voitures biocarburant (essence/éthanol). La compagnie pétrolière Petrobras a toutefois annoncé qu'elle entendait tripler les exportations dans les cinq prochaines années, à 9 milliards de litres en 2012.

    La Commission européenne a annoncé mi-juillet qu'elle allait proposer d'autoriser les agriculteurs à mettre fin aux jachères obligatoires en vigueur depuis 1998 pour les producteurs de céréales et d'oéléo-protéagineux. La suppression de la jachère, qui est appliquée actuellement à 10% des terres céréalières et d'oléo-protéagineux de l'Union, soit 3 millions d'hectares, devrait permettre d'augmenter la production de 10 à 17 millions de tonnes en 2008, selon la Commission, ce qui devrait contribuer à calmer la flambée des prix agricoles.

    Pauvre planète ....

    Dans son livre "La revanche de Gaïa", James Lovelock rejetait quant à lui les bio-carburants, les considérant comme "tristement inefficaces" et "gaspillant des territoires sauvages qui seraient bien mieux réservés à l'art ancien de la régulation" de la Terre, (Gaïa pour les "intimes").

    Sources : AFP, Greenpeace
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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