Il arrivera un jour où l’Etat ne pourra (plus) pourvoir au bien-être de tous et tout un chacun devra compter sur soi, a affirmé à Mostaganem le chef de l’Etat en visite de travail dans la wilaya. Voilà une vérité bonne à dire.
Mais pourquoi avoir attendu jusqu’à maintenant quand le problème se pose depuis des décennies? On a de longue date déshabitué l’Algérien de ce légendaire «compter sur soi» et de l’effort concomitant à faire pour se réaliser dans la vie sociale et professionnelle. «L’Etat providence», la manne pétrolière aidant, a de tout temps été érigé, par ceux-là mêmes qui dirigent -ou ont dirigé le pays- en rempart à toute contestation, à toute remise en cause. Le défunt président Boumediene avait coutume de dire: «L’Etat vous assure, la nourriture, le travail et le logement, que voulez-vous de plus?» Les choses ne sont plus les mêmes aujourd’hui, mais la mentalité d’assisté -qui a fait d’énormes dégâts- perdure et est bien ancrée chez le plus commun des Algériens, de même qu’il y a une devise populaire qui dit que ce qui est à «El Houkouma» n’appartient à personne.
L’Etat donne, mais ce qui est à lui n’est pas, paradoxalement, le bien commun de tous, car justement n’appartenant à personne en particulier (cf; l’époque du PAP, le fameux programme anti-pénurie). L’assistanat a alors été élevé au rang de politique nationale. On en est encore là, où l’on n’arrive toujours pas à faire la différence entre le bien public et le bien privé. A l’époque «socialisante», l’Etat a été prodigue des biens du peuple, avec l’avènement de l’économie de marché, il n’a pas su de même faire la distinction entre ce qui est public et ce qui est du domaine privé, en édictant dans l’un et l’autre cas des règles et lois qui ne prêtent ni à la confusion, ni à l’amalgame.
Or, l’anarchie dans les constructions, les scandales financiers des banques (publiques et privées), de sociétés privées, les faillites frauduleuses, sont la résultante directe de lois mal faites ou mal appliquées, sans doute les deux à la fois. D’autre part, le recul catastrophique dans la production agricole est également la conséquence de la déstructuration d’un secteur, l’agriculture, qui ne peut, et n’a jamais, fonctionné selon les normes bureaucratiques (le paysan algérien étant un salarié comme les autres).
En 2007, l’Algérie dépend totalement de la manne pétrolière, nous importons jusqu’à 90% de ce que nous mangeons, notre production hors hydrocarbures est nulle et représente moins de 2% du PNB. En réalité, nous avons, durant des décennies, compté sur les hydrocarbures -une matière première non renouvelable- sans penser à assurer l’avenir en construisant une véritable économie ouverte capable d’assurer l’autosuffisance du pays en amont et en aval. Il n’est pas trop tard pour renverser la tendance, encore faut-il que chacun joue sa partie, singulièrement l’Etat qui doit retrouver son rôle de régulateur à tous les niveaux, tant il est vrai que l’Etat ne peut-être ni banquier, ni chef de chantier, ni P-DG de société.
Que chacun, à titre public ou privé, contribue par son travail à la prospérité du pays, c’est celui-là l’objectif assigné à l’Etat qui doit assurer la bonne gouvernance, en ne se substituant pas aux producteurs, aux économistes, aux paysans et à tous ceux qui, chacun dans sa partie et selon ses compétences, participent à la prospérité de la nation et à la pérennité de l’Etat.
Aussi, cessons de dire Allah Ghaleb! et redonnons un sens aux notions de travail et de production et à ceux d’Etat et de nation.
Par l'Expression
Mais pourquoi avoir attendu jusqu’à maintenant quand le problème se pose depuis des décennies? On a de longue date déshabitué l’Algérien de ce légendaire «compter sur soi» et de l’effort concomitant à faire pour se réaliser dans la vie sociale et professionnelle. «L’Etat providence», la manne pétrolière aidant, a de tout temps été érigé, par ceux-là mêmes qui dirigent -ou ont dirigé le pays- en rempart à toute contestation, à toute remise en cause. Le défunt président Boumediene avait coutume de dire: «L’Etat vous assure, la nourriture, le travail et le logement, que voulez-vous de plus?» Les choses ne sont plus les mêmes aujourd’hui, mais la mentalité d’assisté -qui a fait d’énormes dégâts- perdure et est bien ancrée chez le plus commun des Algériens, de même qu’il y a une devise populaire qui dit que ce qui est à «El Houkouma» n’appartient à personne.
L’Etat donne, mais ce qui est à lui n’est pas, paradoxalement, le bien commun de tous, car justement n’appartenant à personne en particulier (cf; l’époque du PAP, le fameux programme anti-pénurie). L’assistanat a alors été élevé au rang de politique nationale. On en est encore là, où l’on n’arrive toujours pas à faire la différence entre le bien public et le bien privé. A l’époque «socialisante», l’Etat a été prodigue des biens du peuple, avec l’avènement de l’économie de marché, il n’a pas su de même faire la distinction entre ce qui est public et ce qui est du domaine privé, en édictant dans l’un et l’autre cas des règles et lois qui ne prêtent ni à la confusion, ni à l’amalgame.
Or, l’anarchie dans les constructions, les scandales financiers des banques (publiques et privées), de sociétés privées, les faillites frauduleuses, sont la résultante directe de lois mal faites ou mal appliquées, sans doute les deux à la fois. D’autre part, le recul catastrophique dans la production agricole est également la conséquence de la déstructuration d’un secteur, l’agriculture, qui ne peut, et n’a jamais, fonctionné selon les normes bureaucratiques (le paysan algérien étant un salarié comme les autres).
En 2007, l’Algérie dépend totalement de la manne pétrolière, nous importons jusqu’à 90% de ce que nous mangeons, notre production hors hydrocarbures est nulle et représente moins de 2% du PNB. En réalité, nous avons, durant des décennies, compté sur les hydrocarbures -une matière première non renouvelable- sans penser à assurer l’avenir en construisant une véritable économie ouverte capable d’assurer l’autosuffisance du pays en amont et en aval. Il n’est pas trop tard pour renverser la tendance, encore faut-il que chacun joue sa partie, singulièrement l’Etat qui doit retrouver son rôle de régulateur à tous les niveaux, tant il est vrai que l’Etat ne peut-être ni banquier, ni chef de chantier, ni P-DG de société.
Que chacun, à titre public ou privé, contribue par son travail à la prospérité du pays, c’est celui-là l’objectif assigné à l’Etat qui doit assurer la bonne gouvernance, en ne se substituant pas aux producteurs, aux économistes, aux paysans et à tous ceux qui, chacun dans sa partie et selon ses compétences, participent à la prospérité de la nation et à la pérennité de l’Etat.
Aussi, cessons de dire Allah Ghaleb! et redonnons un sens aux notions de travail et de production et à ceux d’Etat et de nation.
Par l'Expression
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