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Tchad: un enfant raconte sa vie d'ancien soldat

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  • Tchad: un enfant raconte sa vie d'ancien soldat

    Bonjour

    «Mahamat», 12 ans, vient de Faya, une ville à l'extrême nord du Tchad.

    «Je suis entré de mon propre chef dans 'l'armée'. Ni ma mère, ni mon père, ni personne d'autre ne m'a demandé de m'engager. Je voyais dans quelles conditions nous vivions, c'était très dur. Je me suis engagé pour agir contre l'agression dont ma région était victime».

    Aujourd'hui il vit à N'Djamena, la capitale, dans un centre de réhabilitation géré par le Fonds chrétien pour l'enfance (CCF) et raconte sa vie parmi les rebelles tchadiens. Son prénom a été modifié, en accord avec le règlement du CCF.

    «Je n'avais pas de tâche spécifique dans l'armée. Mais s'il y avait une attaque, je participais à la bataille», explique-t-il.

    «Dans les moments de calme, tout ce que nous faisions, comme préparer les repas, nous le faisions dehors, en plein soleil. Avec la chaleur qu'il fait au Tchad, c'est très dur. Nous devions aussi transporter toutes nos affaires dans le sable. Ce que j'ai vécu là- bas était très difficile», poursuit Mahamat.

    «Du sang partout»

    «J'avais une Kalachnikov et pendant les batailles je me battais avec les autres. Le combat est devenu normal, alors je n'avais jamais peur. Il y avait du sang partout, des gens avec la tête ouverte. On marchait dans le sang, et on dormait même à côté de cadavres. Alors je n'avais pas peur, puisque j'avais l'habitude», raconte l'enfant.

    Les experts estiment qu'au Tchad, on compte entre 7000 et 10 000 enfants soldats au sein de l'armée régulière et des groupes rebelles, sur un total de 250 000 dans le monde. Pour ceux qui ont quitté cet univers, la réintégration est difficile. Mahamat est satisfait de sa vie dans le centre du CCF.

    «Nous avons des chambres avec des meubles. Tout le monde a un matelas, une couverture et un drap. Et nous avons reçu des vêtements à notre arrivée, deux pantalons, deux chemises, une tenue de sports, et d'autres affaires. Nous avons du savon, et ils nous donnent même des brosses à dents. Tous les jours, après le petit-déjeuner, nous nous brossons les dents. Nous avons aussi de l'eau en abondance», confie-t-il.

    «J'ai participé à des combats, mais je sais que c'est de la destruction. Maintenant nous pouvons étudier, et je préfère ça à la vie avec l'armée. Je voudrais revoir ma famille et mes frères, qui sont loin de moi. J'essaie de les contacter. C'est très mal de recruter de jeunes enfants dans l'armée. Un enfant qui ne sait rien, on doit lui apprendre à aimer les gens, pas à les tuer».

    Source: SDA/ATS
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