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Algérie : Où va l’argent des hydrocarbures

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  • Algérie : Où va l’argent des hydrocarbures

    Source : Le Monde diplomatique
    Par Jean-Pierre Seréni
    Journaliste, auteur (avec Ania Francos) d’Un Algérien nommé Boumediène, Stock, Paris, 1976.

    Difficile réconciliation nationale en Algérie
    Où va l’argent des hydrocarbures

    Des ressources pétrolières qui débordent, un pays de plus en plus riche, une population de plus en plus pauvre, peu de grands travaux. Comment expliquer ces paradoxes ?


    Huit milliards de dollars en 1998, 13 milliards l’année suivante, 32 milliards en 2004, près de 45 milliards l’an dernier, autant et sans doute plus cette année : l’Algérie n’en finit pas, comme ses grands partenaires de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), d’engranger des montagnes de dollars. Le quatrième choc pétrolier, survenu peu après la fin de la guerre éclair américaine en Irak, à l’été 2003, dépasse par son ampleur et sa durée les trois précédents. Et efface du même coup les difficultés financières rencontrées par M. Abdelaziz Bouteflika à son arrivée à la présidence de la République algérienne démocratique et populaire au printemps 1999. « Les caisses sont vides, l’étranger n’a pas confiance en nous, la dette extérieure nous écrase, et les entreprises publiques gaspillent nos maigres ressources », s’alarmait alors l’un de ses proches. De passage à Alger en novembre 1999, M. Kemal Dervis, alors le « M. Monde arabe » de la Banque mondiale, conseille austérité et modestie : « Réduisez les grands projets en cours de 20 à 9, privilégiez l’agriculture, l’hydraulique et le filet social... »

    On redoutait le trop peu et c’est le trop-plein ! Le problème n’est plus de trouver de l’argent pour relancer une économie en panne et pacifier une société déchirée par une sanglante guerre civile, mais d’utiliser au mieux ce pactole inattendu, en un mot de ne pas le gaspiller comme ce fut trop souvent le cas lors des précédents chocs pétroliers.

    Lors du premier de ceux-ci, en 1973-1974, Alger ambitionne de devenir le Japon de l’Afrique et consacre son surplus à l’achat d’usines clés en main. Ses émissaires parcourent le monde industrialisé pour acquérir ce qui se fait de mieux – et souvent de plus cher. Acier, aluminium, engrais, papier, chimie, camions ont la priorité, les unités sont souvent implantées dans des régions déshéritées aux salariés peu qualifiés, guère familiers des technologies ultramodernes. Résultat, les retards s’accumulent, et le cycle pétrolier se retourne avant que l’industrie lourde soit en état de marche. L’héritage se révèle encombrant. Des sociétés nationales qui perdent de l’argent, des usines qui tournent au ralenti, et une dette extérieure qui explose parce qu’il a bien fallu emprunter pour financer les fins du programme d’industrialisation...

    Au cours du deuxième choc, en 1979-1982, les dirigeants ont changé : le pâle Chadli Bendjedid, remplaçant du fier Houari Boumediène, court après une légitimité qui le fuit. L’argent du pétrole ira à un programme antipénuries (PAP) qui se traduit par un flot d’importations de produits de consommation. L’Algérien qui en a les moyens est à la fête : réfrigérateurs, télévisions, automobiles font leur apparition dans les vitrines des magasins d’Etat.

    Le troisième choc, en 1991-1992, passe largement inaperçu de la majorité des habitants. Les 3 à 4 milliards de dollars supplémentaires récoltés servent à régler une partie des arriérés de paiement accumulés depuis le retournement du cycle pétrolier en 1984-1985. L’obsession d’Alger, au plan financier, est d’éviter de devoir rééchelonner sa dette extérieure, ce qui placerait son économie sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. On préfère le « reprofilage », un arrangement discret avec le Crédit lyonnais qui implique de régler les impayés dus aux entreprises françaises. Il n’évitera rien du tout et, en avril 1994, en pleine vague terroriste, alors qu’il ne reste plus en caisse de quoi payer la cargaison de semoule d’un cargo qui tourne en rade d’Alger, un premier ministre de transition accepte le rééchelonnement de la dette extérieure et les conditions qui vont avec...

    Onze ans après, l’Algérie affiche une insolente santé financière : les réserves officielles de devises dépassent 55 milliards de dollars et représentent plus de vingt-quatre mois d’importations ; le compte courant du Trésor public à la Banque centrale accumule l’équivalent d’une année de recettes fiscales non pétrolières ; la dette extérieure (16,4 milliards de dollars à la fin 2005, contre 24 milliards en 1990) n’est plus un souci

  • #2
    Suite:

    Symbole de cette richesse inattendue, la compagnie nationale Sonatrach, détenue à 100 % par l’Etat, se place au douzième rang dans l’industrie pétrolière mondiale, truste les places de champion pour le gaz (second fournisseur de gaz naturel de l’Europe, derrière la Russie ; second fournisseur en gaz liquéfié GNL aux Etats-Unis...) et dispose d’une large palette de produits exportables en dehors du brut (condensat, GPL, produits raffinés, pétrochimie). Au fil des ans, elle a fait de plus en plus appel aux sociétés étrangères pour la seconder.

    En 1986, quinze ans après les nationalisations et le départ des techniciens français, Alger entrouvre pour la première fois les portes du Sahara aux prospecteurs étrangers. Les premiers, et les plus nombreux, à se présenter sont de petites compagnies américaines dont la plus chanceuse, Anadarko, fait plusieurs découvertes majeures dans l’est du pays. Un nouveau pas est franchi en 1991, malgré de fortes oppositions. En 2000, quand le nouveau ministre de l’énergie propose une loi pétrolière qui « normalise » la Sonatrach et lui enlève ses pouvoirs quasi régaliens (la société percevait les impôts payés par les compagnies étrangères et délivrait à son gré les permis de recherche), l’exposant ainsi à la concurrence, c’est la bronca ! Son PDG démissionne, le syndicat manifeste, et le pouvoir recule. Ce n’est qu’en 2005 que la loi est adoptée.

    Le grand écart entre la pluie de pétrodollars et un quotidien plus que difficile fait enrager une partie de la population : barrages routiers, occupations ou incendies d’édifices publics, séquestrations d’élus et de fonctionnaires, manifestations violentes tournant souvent à l’émeute se sont banalisés. Pas d’eau, pas de courant, pas de logement, pas de travail, pas d’égouts, pas de routes, les griefs sont les mêmes d’un bout à l’autre du pays. Les millions de ruraux chassés de chez eux par l’insécurité dans les années 1990 et qui s’entassent dans les bidonvilles ne comprennent pas. Pourquoi l’Algérie est-elle riche et les Algériens pauvres ? Pourquoi, alors que le revenu par tête aurait augmenté de 31,3 % en deux ans, selon l’Office national des statistiques, le pouvoir ne fait-il rien d’efficace pour ces millions de jeunes en quête d’un toit et d’un emploi, sinon leur envoyer la police, dont les effectifs connaissent, eux, une spectaculaire progression (au moins 120 000 aujourd’hui, et 45 000 à recruter d’ici à 2009, contre une trentaine de milliers dans les année 1980).

    Absence de cadres qualifiés et compétents
    Pourquoi le pouvoir en est-il réduit à répondre par la répression à des besoins qu’il a, par ailleurs, les moyens de satisfaire ? Jusqu’ici, l’expansion budgétaire a été outrageusement privilégiée. Au printemps 2005, le gouvernement lance un programme complémentaire de soutien à la croissance économique (2005-2009) de 55 milliards de dollars, censé compléter un précédent plan de soutien à la relance économique adopté en 2001. La loi de finances 2006, votée en décembre 2005, témoigne de l’ampleur des moyens ; le budget d’équipement de l’Etat augmente de 28 % par rapport à celui de 2005 et fait plus que doubler par rapport à ce qui a été fait en 2004. Pour la première fois dans l’histoire financière de l’Algérie, il dépasse le budget de fonctionnement...

    Et ce n’est pas fini. Le premier conseil des ministres tenu en janvier 2006 par le président Bouteflika, à peine rentré de convalescence à Paris, arrête un programme spécial de 5 milliards de dollars en faveur du Sud, qui sera suivi par d’autres en faveur des hauts plateaux, une zone traditionnellement déshéritée, et de la Kabylie, ruinée par plusieurs années de troubles.

    Mais il y a loin des décisions budgétaires au démarrage des travaux, et plus encore à leur achèvement. Partout, le manque d’expertise ralentit l’investissement ; la difficulté n’est plus l’argent, mais la capacité à le dépenser. De nombreuses wilayas (départements) et d’encore plus nombreuses assemblées populaires communales (communes) ne consomment pas leurs crédits d’équipements, faute de cadres qualifiés et compétents. C’est pis dans certains ministères techniques (transport, équipement, hydraulique...), désorganisés par l’instabilité ministérielle et encombrés d’anciens programmes inachevés parfois plus de dix ans après leur lancement – voire vingt ans, comme le métro d’Alger ou la nouvelle aérogare de Dar-el-Beida. Trop souvent incapables de se hisser au niveau requis par des projets d’envergure, les entreprises du BTP incriminent la bureaucratie, les délais de paiement, la mauvaise volonté des fonctionnaires...

    Face à une demande qui explose, l’offre reste encore très timide. Des voix isolées, à l’intérieur comme à l’extérieur, plaident pour une exécution plus mesurée du budget 2006, et proposent de consacrer une partie des crédits ainsi libérés au renforcement des autres intervenants de la vie économique et à la création d’activités nouvelles en dehors du secteur des hydrocarbures. Ce ne serait pas inutile tant les bureaucrates éclipsent les autres agents sociaux. Mais ces voix seront-elles entendues ?

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    • #3
      une bonne partie va au polisario c'est ce que vous voulez entendre
      sinon il n'est un secret pour personne ... que la gestion de ce pays et de ces ressources est une catastrophe ... pétrole et gaz "ma ban 3lina walou".
      Dernière modification par Gironimoo, 01 août 2007, 12h44.

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      • #4
        Ah bon, vous n'avez rien à faire, et bien ça c'est la meilleure. c'est bien de dire la vérité gironimo

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        • #5
          une bonne partie va au polisario
          Bizarre ; et ils demandent toujours de l'aide internationale et vivent pire que les Chats de la rue.... Et pour une Population Sahraouis de combien ??? !!!!

          c'est Pas Logique heinnn ... que tous ses milliards partent comme ca.

          Plutot cet argent est Destiné a creer des milliardaires , Style : Khalifa .... et sans parler des grosses tetes Militaires et En Particulier l'Allié Strategique Number One : El Marrakchi. mais les pauvres Sahraouis ne recoivent rien du tout.

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          • #6
            A mon avis, nous autre, marocains, n'avons pas à nous mêler de la gestion des hydrocarbures algériennes.

            Nous avons d'autres chats à fouetter, notamment créer de la richesse avec le peu de ressources naturelles que nous avons, donc créer de la richesse grâce au potentiel humain.

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            • #7
              Bonne question

              Ou va l'argent des hydrocarbures?
              Et ben surtout dans les poches des dirigeants je pense!!

              ça me dégoute trop! L'algérie est un pays très riche et le peuple n'en profite pas du tout!!

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              • #8
                L'Algérie a la même gestion que son homologue Nigérians, c'est à dire catastrophique, gerer par des voleurs, des bons à rien et surtout des machines à appauvrir

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                • #9
                  L'algérie est un pays très riche et le peuple n'en profite pas du tout!!
                  Avoir pratiquement 100 milliards en banque ne veut pas dire que l'Algérie est un pays riche surtout avec tout ce qui doit être fait d'est en ouest et du nord au sud ! L'Algérie est un pays pauvre !
                  La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                  • #10
                    Où va l’argent des hydrocarbures ??????

                    it's the question !!!! dans 20 ans quanq il n y aura plus de gaz, quel avenir pour nos enfants. est ce qu'ils iront travailler en tunisie ou au maroc. je ne dis pas la libye, parce que elle aussi n'a rien fait pour son peuple. elle est dans le même panier que nous. allah yaster.....

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                    • #11
                      Hey george clooney...

                      Ne confond pas les mots ''riche'' et ''développé''.

                      Je dis que l'Algérie est riche dans le sens ou il y a beaucoup de ressources dans ce pays!
                      Le problème c'est que l'argent tiré n'est pas utilisé pour développer le pays!

                      ET TOUT LE PROBLEME EST LA!!

                      Normalement qui dit ARGENT dit DEVELOPPEMENT!!
                      Mais bon, ça c'est normalement!!

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                      • #12
                        Avant le pétrole en Algérie les marocains ou tunisiens envahissaient déja notre pays ,l'Algérie avec ou sans ressources a toujours été la puissance dominante du maghreb .

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                        • #13
                          C'est vrai: l'Algérie est la première puissance du maghreb.

                          -Sa superficie est plus importante que celle du maroc et de l'algérie.

                          -On possèdes beaucoup plus de richesses naturelles (hydrocarbures, agricultures)

                          -La terre est très fertile...

                          >>C'est pas pour rien que la France n'a pas voulu lacher l'Algérie.
                          L'indépendance a été accordée qu'en 1962
                          (alors que le maroc et la tunisie on eu leur indépendance en 1956)

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                          • #14
                            @rabah33

                            Avant le pétrole en Algérie les marocains ou tunisiens envahissaient déja notre pays ,l'Algérie avec ou sans ressources a toujours été la puissance dominante du maghreb .

                            Si cette version qu'on t'a appris à l'école te convient réjouis-toi.

                            Mais permets-moi de rigoler, comme je n'ai pas fait les mêmes écoles....

                            "Puissance" et "Dominante". Franchement, quel esprit!

                            Commentaire


                            • #15
                              Avant le pétrole en Algérie les marocains ou tunisiens envahissaient déja notre pays ,l'Algérie avec ou sans ressources a toujours été la puissance dominante du maghreb .
                              C'est assez gonflé ce genre de je "suis le meilleur" les autres m'envient, ils revent tous de moi la nuit, j'en peux plus, je vous en supplie, ne m'aimez plus, je n'en peux plus xD

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