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La Tribune (Algiers)
1 Août 2007
Publié sur le web le 1 Août 2007
Hasna Yacoub
«86% des enfants algériens affirment avoir subi des violences physiques ou psychologiques, selon l'enquête nationale réalisée entre 2006 et 2007», a déclaré, hier, M. Raymond Janssens, le représentant de l'Unicef, en marge de la rencontre organisée par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, qui a regroupé les représentants des associations dans le cadre d'un «atelier de consultation auprès de la société civile dans le cadre du Plan national d'action [PNA] en faveur des enfants».
Ce responsable a soutenu que «la condition de l'enfant en Algérie s'est beaucoup améliorée, mais il y a encore beaucoup de choses à faire sur le plan de la protection. C'est pourquoi j'insiste sur la scolarisation à 100% parce qu'un enfant à l'école est un enfant protégé».
Il reviendra sur les manquements constatés après l'établissement en l'Algérie d'une enquête familiale à multiples indicateurs, durant l'année 2006/2007, sur un large échantillon de 30 000 familles, réparties sur tout le territoire national et auxquelles plus de 80 questions ont été posées. M. Janssens affirme que la violence subie par les enfants peut, certes, être liée à la violence vécue dans la société cette dernière décennie, mais «elle est liée également à des conceptions pratiquées. A titre d'exemple, dans la famille algérienne, on conçoit qu'un enfant soit puni, qu'il n'a pas le droit à la parole, ou encore que sa punition par son enseignant est normale. Ce qui nous amène à un cycle sans fin de l'action et de la réaction. L'enfant reproduira la violence».
D'autres lacunes sont à corriger dans la prise en charge de l'enfant en Algérie, souligne le représentant de l'Unicef qui regrette qu'actuellement 6% des femmes seulement allaitent exclusivement au sein leur enfant durant les six premiers mois, «alors que c'est la durée minimale». Ces manquements sont la conséquence de l'absence de communication, «que ce soit de la part des médias ou des institutions nationales», soutient M. Janssens qui révèle que malgré tout le travail fait sur terrain, «il n'y a que 15% des Algériens qui ont une connaissance parfaite des méthodes de prévention de la maladie du sida et des maladies sexuellement transmissibles». Sur le travail des enfants en Algérie, M. Janssens se réfère à une ancienne étude réalisée en 1999 : «C'est une étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité qu'il faut mettre à jour. Dans cette étude, il est fait état du travail des enfants mais le taux de scolarisation a augmenté. De plus, l'étude établit qu'il n'y a pas les pires formes de travail et de l'exploitation des enfants comme ailleurs dans le monde où des enfants travaillent dans les mines ou dans les carrières.»
Le représentant de l'Unicef qui a tenu à féliciter le ministère délégué de la famille pour avoir «ouvert un espace de participation à tous ceux qui s'intéressent au devenir et au bien-être des enfants» n'a pas manqué de revenir sur les acquis de l'Algérie pour l'amélioration de la condition des enfants. «Il y a à titre d'exemple le taux de vaccination qui est de 100%. Il faut le maintenir. Le taux de scolarisation en Algérie est exemplaire, atteignant les 97%. Les 3% restant concernent généralement des régions enclavées où les parents continuent à refuser la scolarisation des filles. Il faut atteindre les 100%. L'Algérie a la capacité, la volonté et les moyens financiers et les ressources humaines pour réussir une scolarisation à 100%.»
Lors de cette rencontre, Mme Nouara Djaffar, la ministre délégué chargée de la famille et de la condition féminine est revenue longuement sur le processus de formation du PNA en faveur des enfants. La conception de ce plan a démarré en 2003, explique la ministre, tout en soulignant que différents ministères sont associés dans ce projet, à l'exemple du ministère de la Justice, de l'Education, la Solidarité et de la Santé. Dans un premier temps, un état des lieux a été fait dans tous les domaines. C'est en collaboration avec l'Unicef et des experts nationaux que le PNA a été élaboré dans lequel les priorités ont été définies pour une meilleure prise en charge de l'enfant algérien (horizon 2015). Pour une dernière phase, le ministère a ouvert un espace de participation au mouvement associatif. Ce dernier doit proposer des recommandations complémentaires à intégrer dans le PNA et définir son rôle et ses capacités à participer dans la mise en Å"uvre de ce plan national. Quatre groupes thématiques, animés par des experts, ont été alors installés dans la journée d'hier, à savoir, celui des droits de l'enfant, la santé, l'éducation et la protection.
A préciser enfin que l'Algérie doit prendre part en novembre 2008 à la réunion de l'ONU pour transmettre son rapport régulier à l'assemblée sur les progrès réalisés dans les actions entreprises pour offrir aux enfants une vie meilleure. Cet engagement, rappelons-le, a été pris en mai 2002 lors de la réunion intitulée «session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée aux enfants» qui a débouché sur l'adoption du document intitulé «un monde digne des enfants». Ce document décrit les engagements pris par les gouvernements pour offrir aux enfants une vie meilleure dans les dix à quinze prochaines années.
La Tribune (Algiers)
1 Août 2007
Publié sur le web le 1 Août 2007
Hasna Yacoub
«86% des enfants algériens affirment avoir subi des violences physiques ou psychologiques, selon l'enquête nationale réalisée entre 2006 et 2007», a déclaré, hier, M. Raymond Janssens, le représentant de l'Unicef, en marge de la rencontre organisée par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, qui a regroupé les représentants des associations dans le cadre d'un «atelier de consultation auprès de la société civile dans le cadre du Plan national d'action [PNA] en faveur des enfants».
Ce responsable a soutenu que «la condition de l'enfant en Algérie s'est beaucoup améliorée, mais il y a encore beaucoup de choses à faire sur le plan de la protection. C'est pourquoi j'insiste sur la scolarisation à 100% parce qu'un enfant à l'école est un enfant protégé».
Il reviendra sur les manquements constatés après l'établissement en l'Algérie d'une enquête familiale à multiples indicateurs, durant l'année 2006/2007, sur un large échantillon de 30 000 familles, réparties sur tout le territoire national et auxquelles plus de 80 questions ont été posées. M. Janssens affirme que la violence subie par les enfants peut, certes, être liée à la violence vécue dans la société cette dernière décennie, mais «elle est liée également à des conceptions pratiquées. A titre d'exemple, dans la famille algérienne, on conçoit qu'un enfant soit puni, qu'il n'a pas le droit à la parole, ou encore que sa punition par son enseignant est normale. Ce qui nous amène à un cycle sans fin de l'action et de la réaction. L'enfant reproduira la violence».
D'autres lacunes sont à corriger dans la prise en charge de l'enfant en Algérie, souligne le représentant de l'Unicef qui regrette qu'actuellement 6% des femmes seulement allaitent exclusivement au sein leur enfant durant les six premiers mois, «alors que c'est la durée minimale». Ces manquements sont la conséquence de l'absence de communication, «que ce soit de la part des médias ou des institutions nationales», soutient M. Janssens qui révèle que malgré tout le travail fait sur terrain, «il n'y a que 15% des Algériens qui ont une connaissance parfaite des méthodes de prévention de la maladie du sida et des maladies sexuellement transmissibles». Sur le travail des enfants en Algérie, M. Janssens se réfère à une ancienne étude réalisée en 1999 : «C'est une étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité qu'il faut mettre à jour. Dans cette étude, il est fait état du travail des enfants mais le taux de scolarisation a augmenté. De plus, l'étude établit qu'il n'y a pas les pires formes de travail et de l'exploitation des enfants comme ailleurs dans le monde où des enfants travaillent dans les mines ou dans les carrières.»
Le représentant de l'Unicef qui a tenu à féliciter le ministère délégué de la famille pour avoir «ouvert un espace de participation à tous ceux qui s'intéressent au devenir et au bien-être des enfants» n'a pas manqué de revenir sur les acquis de l'Algérie pour l'amélioration de la condition des enfants. «Il y a à titre d'exemple le taux de vaccination qui est de 100%. Il faut le maintenir. Le taux de scolarisation en Algérie est exemplaire, atteignant les 97%. Les 3% restant concernent généralement des régions enclavées où les parents continuent à refuser la scolarisation des filles. Il faut atteindre les 100%. L'Algérie a la capacité, la volonté et les moyens financiers et les ressources humaines pour réussir une scolarisation à 100%.»
Lors de cette rencontre, Mme Nouara Djaffar, la ministre délégué chargée de la famille et de la condition féminine est revenue longuement sur le processus de formation du PNA en faveur des enfants. La conception de ce plan a démarré en 2003, explique la ministre, tout en soulignant que différents ministères sont associés dans ce projet, à l'exemple du ministère de la Justice, de l'Education, la Solidarité et de la Santé. Dans un premier temps, un état des lieux a été fait dans tous les domaines. C'est en collaboration avec l'Unicef et des experts nationaux que le PNA a été élaboré dans lequel les priorités ont été définies pour une meilleure prise en charge de l'enfant algérien (horizon 2015). Pour une dernière phase, le ministère a ouvert un espace de participation au mouvement associatif. Ce dernier doit proposer des recommandations complémentaires à intégrer dans le PNA et définir son rôle et ses capacités à participer dans la mise en Å"uvre de ce plan national. Quatre groupes thématiques, animés par des experts, ont été alors installés dans la journée d'hier, à savoir, celui des droits de l'enfant, la santé, l'éducation et la protection.
A préciser enfin que l'Algérie doit prendre part en novembre 2008 à la réunion de l'ONU pour transmettre son rapport régulier à l'assemblée sur les progrès réalisés dans les actions entreprises pour offrir aux enfants une vie meilleure. Cet engagement, rappelons-le, a été pris en mai 2002 lors de la réunion intitulée «session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée aux enfants» qui a débouché sur l'adoption du document intitulé «un monde digne des enfants». Ce document décrit les engagements pris par les gouvernements pour offrir aux enfants une vie meilleure dans les dix à quinze prochaines années.
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