Nos douanes sont à l'image de notre société et il faudra beaucoup d'efforts pour être dans la moyenne.
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L’Organisation mondiale des douanes, ainsi que le FMI, ont noté négativement la fiabilité des Douanes algériennes, dans l’un de leurs rapports d’audit, eu égard à des considérations purement techniques, de terrain, c’est-à-dire parfaitement vérifiables.
Des dysfonctionnements existent qui seraient rectifiables, quand la volonté de se mettre à l’œuvre existe, naturellement. Pas la peine de pousser les hauts cris ou de jouer les vierges effarouchées, puisque la direction générale des Douanes algériennes admet avoir saisi plus de 850 000 articles contrefaits, en un an. Chiffre qui fait sourire ceux qui savent. S’agit-il d’un container de pétards qui peut contenir environ 3 millions d’unités ou plus, de pseudo lasers destinés aux gamins, de quoi détériorer gravement leur vue (encore quelques milliards d’unités par container), de foulards (quelques dizaines de milliards d’unités) etc., la liste est interminable !
Quelles sont les raisons profondes de ce funeste laisser-aller que rien n’explique, sinon les intérêts colossaux en jeu, gérés par quelques intouchables, car ce laxisme pervers ne serait autrement, pas justifiable économiquement d’une quelconque façon. Comment se fait-il que les effectifs des Douanes algériennes soient moins étoffés que ceux de la Suisse ou des Pays-Bas, qu’est-ce qui justifie les salaires minables des douaniers, toutes catégories de grades et de fonctions confondus, un état de fait qui les rend vulnérables aux pots de vin ? Qu’est-ce qui empêche l’administration des douanes de recourir à une sélection rigoureuse de ses éléments dès le recrutement et après un stage de formation sévère qui tiendrait compte aussi bien des notes obtenues dans le cursus que du comportement individuel, de la personnalité et des qualités morales des candidats ? Rien en apparence, puisque c’est ce qui se fait partout dans le monde dans le but de limiter le nombre de brebis galeuses qui resquillent dans les rangs de cet organisme vital.
S’agissant de lutte contre la contrefaçon et son corollaire la contrebande et le blanchiment d’argent sale, le trafic d’armes et de stupéfiants, on peut citer l’exemple de la France, en ce vendredi 27 juillet, quand des responsables des finances publiques ont pris le taureau par les cornes en procédant à des contrôles inopinés sur les principaux axes d’accès, en provenance d’Italie, comme l’autoroute A8, sur des touristes de retour de vacances via Vintimille. Sans le moindre état d’âme, comme dans un spectacle, et en présence du ministre du Budget, à Nice, on a procédé à la destruction par déchiquetage et écrasement par rouleau compresseur des produits contrefaits de grandes marques de maroquinerie, d’horlogerie, de parfumerie, de chaussures, de lunettes solaires, d’articles de sport, au total 15 000 objets contrefaits saisis par les services douaniers. Le ministre Eric Woerth, s’est même fendu d’un discours sur la nocivité de la contrefaçon en affirmant que l’achat d’un objet, d’apparence sympathique était, ni plus ni moins qu’un soutien à la mafia de la contrefaçon. La contrefaçon qui est passée du stade artisanal au stade industriel désormais, est considérée comme un véritable cancer de la mondialisation puisqu’elle atteint 10% du commerce mondial. En France, la contrefaçon avait atteint au 1er semestre 2007 le chiffre de 224 millions d’euros fin juin, en forte progression (70%) par rapport à la même période de 2006. Elle représente près de 6 milliards d’euros de perte sèche pour les entreprises et 2 milliards d’euros pour le fisc. Le ministre affirmait que “lorsqu’on achète un produit contrefait, on fait vivre un réseau de criminels et de maffieux, de gens qui exploitent les enfants…”. De fortes paroles qu’on aimerait parfois entendre prononcées par nos gouvernants, avant le passage à la lutte impitoyable contre le fléau qui fait tant de ravages, même dans le secteur des produits destinés à la santé publique.
Jusqu’ici, les Douanes algériennes fonctionnaient, si l’on peut dire, avec des effectifs s’élevant à 14 000 agents, sédentaires et opérationnels compris. Un effectif moins important que celui de la Suisse, avec des frontières bien plus longues à surveiller. Dernièrement, la décision a été prise d’enrôler dans les trois prochaines années 6 000 nouveaux éléments afin d’arriver à un effectif total de 20 000 douaniers. Le problème de la qualité du recrutement restera encore pour longtemps problématique, si, en plus des capacités physiques et intellectuelles requises, on ne met pas en avant l’exigence d’une enquête de bonne vie et mœurs, comme partout ailleurs, lorsqu’il s’agit de corps sensibles de sécurité. Naturellement, il existe, pour prêter main forte et collaborer avec les douanes nationales, d’autres corps chargés de la surveillance des frontières, avec des missions différentes : Gendarmerie nationale, gardes frontières, garde-côtes de la Marine nationale. Mais la spécificité des missions de la douane exige une formation adéquate, car il y va, non seulement de la protection de l’économie mais aussi de la défense de la santé et de la sécurité des Algériens, s’agissant de produits dangereux ou non conformes qui risqueraient de s’introduire illégalement, donc sans contrôle, sur le territoire. Sans compter le manque à gagner fiscal qui découle de l’entrée clandestine de marchandises en Algérie. Pour ce qui est de la décision de recruter 6 000 nouveaux douaniers, il faudrait attendre 2010 pour en être sûr. En espérant qu’on ne s’est pas planté s’agissant des départs en retraite qu’il faudra comptabiliser, et remplacer naturellement. Le DG des douanes et ex-responsable des impôts avait parlé de ce recrutement début juillet, tout en soulignant un fait étrange : sur les 184 scanners qui fonctionnent dans les ports et aéroports en Algérie, les douanes ne disposent que de 40, complètement dépassés, et qui devraient être remplacés. Un programme de formation s’étalant sur 4 ans (2007-2010) concernera le personnel des douanes en vue de l’adapter aux grandes mutations internationales. Et cela, très probablement à la suite du constat négatif établi par l’Organisation mondiale des douanes et le FMI. Mise à jour du code des douanes datant de 1977, contrôle des biens et des personnes, et, en plus du rôle fiscal, donner aux douaniers le moyen de contrer l’afflux de marchandises contrefaites, la contrebande, et le blanchiment d’argent.
La suite...
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L’Organisation mondiale des douanes, ainsi que le FMI, ont noté négativement la fiabilité des Douanes algériennes, dans l’un de leurs rapports d’audit, eu égard à des considérations purement techniques, de terrain, c’est-à-dire parfaitement vérifiables.
Des dysfonctionnements existent qui seraient rectifiables, quand la volonté de se mettre à l’œuvre existe, naturellement. Pas la peine de pousser les hauts cris ou de jouer les vierges effarouchées, puisque la direction générale des Douanes algériennes admet avoir saisi plus de 850 000 articles contrefaits, en un an. Chiffre qui fait sourire ceux qui savent. S’agit-il d’un container de pétards qui peut contenir environ 3 millions d’unités ou plus, de pseudo lasers destinés aux gamins, de quoi détériorer gravement leur vue (encore quelques milliards d’unités par container), de foulards (quelques dizaines de milliards d’unités) etc., la liste est interminable !
Quelles sont les raisons profondes de ce funeste laisser-aller que rien n’explique, sinon les intérêts colossaux en jeu, gérés par quelques intouchables, car ce laxisme pervers ne serait autrement, pas justifiable économiquement d’une quelconque façon. Comment se fait-il que les effectifs des Douanes algériennes soient moins étoffés que ceux de la Suisse ou des Pays-Bas, qu’est-ce qui justifie les salaires minables des douaniers, toutes catégories de grades et de fonctions confondus, un état de fait qui les rend vulnérables aux pots de vin ? Qu’est-ce qui empêche l’administration des douanes de recourir à une sélection rigoureuse de ses éléments dès le recrutement et après un stage de formation sévère qui tiendrait compte aussi bien des notes obtenues dans le cursus que du comportement individuel, de la personnalité et des qualités morales des candidats ? Rien en apparence, puisque c’est ce qui se fait partout dans le monde dans le but de limiter le nombre de brebis galeuses qui resquillent dans les rangs de cet organisme vital.
S’agissant de lutte contre la contrefaçon et son corollaire la contrebande et le blanchiment d’argent sale, le trafic d’armes et de stupéfiants, on peut citer l’exemple de la France, en ce vendredi 27 juillet, quand des responsables des finances publiques ont pris le taureau par les cornes en procédant à des contrôles inopinés sur les principaux axes d’accès, en provenance d’Italie, comme l’autoroute A8, sur des touristes de retour de vacances via Vintimille. Sans le moindre état d’âme, comme dans un spectacle, et en présence du ministre du Budget, à Nice, on a procédé à la destruction par déchiquetage et écrasement par rouleau compresseur des produits contrefaits de grandes marques de maroquinerie, d’horlogerie, de parfumerie, de chaussures, de lunettes solaires, d’articles de sport, au total 15 000 objets contrefaits saisis par les services douaniers. Le ministre Eric Woerth, s’est même fendu d’un discours sur la nocivité de la contrefaçon en affirmant que l’achat d’un objet, d’apparence sympathique était, ni plus ni moins qu’un soutien à la mafia de la contrefaçon. La contrefaçon qui est passée du stade artisanal au stade industriel désormais, est considérée comme un véritable cancer de la mondialisation puisqu’elle atteint 10% du commerce mondial. En France, la contrefaçon avait atteint au 1er semestre 2007 le chiffre de 224 millions d’euros fin juin, en forte progression (70%) par rapport à la même période de 2006. Elle représente près de 6 milliards d’euros de perte sèche pour les entreprises et 2 milliards d’euros pour le fisc. Le ministre affirmait que “lorsqu’on achète un produit contrefait, on fait vivre un réseau de criminels et de maffieux, de gens qui exploitent les enfants…”. De fortes paroles qu’on aimerait parfois entendre prononcées par nos gouvernants, avant le passage à la lutte impitoyable contre le fléau qui fait tant de ravages, même dans le secteur des produits destinés à la santé publique.
Jusqu’ici, les Douanes algériennes fonctionnaient, si l’on peut dire, avec des effectifs s’élevant à 14 000 agents, sédentaires et opérationnels compris. Un effectif moins important que celui de la Suisse, avec des frontières bien plus longues à surveiller. Dernièrement, la décision a été prise d’enrôler dans les trois prochaines années 6 000 nouveaux éléments afin d’arriver à un effectif total de 20 000 douaniers. Le problème de la qualité du recrutement restera encore pour longtemps problématique, si, en plus des capacités physiques et intellectuelles requises, on ne met pas en avant l’exigence d’une enquête de bonne vie et mœurs, comme partout ailleurs, lorsqu’il s’agit de corps sensibles de sécurité. Naturellement, il existe, pour prêter main forte et collaborer avec les douanes nationales, d’autres corps chargés de la surveillance des frontières, avec des missions différentes : Gendarmerie nationale, gardes frontières, garde-côtes de la Marine nationale. Mais la spécificité des missions de la douane exige une formation adéquate, car il y va, non seulement de la protection de l’économie mais aussi de la défense de la santé et de la sécurité des Algériens, s’agissant de produits dangereux ou non conformes qui risqueraient de s’introduire illégalement, donc sans contrôle, sur le territoire. Sans compter le manque à gagner fiscal qui découle de l’entrée clandestine de marchandises en Algérie. Pour ce qui est de la décision de recruter 6 000 nouveaux douaniers, il faudrait attendre 2010 pour en être sûr. En espérant qu’on ne s’est pas planté s’agissant des départs en retraite qu’il faudra comptabiliser, et remplacer naturellement. Le DG des douanes et ex-responsable des impôts avait parlé de ce recrutement début juillet, tout en soulignant un fait étrange : sur les 184 scanners qui fonctionnent dans les ports et aéroports en Algérie, les douanes ne disposent que de 40, complètement dépassés, et qui devraient être remplacés. Un programme de formation s’étalant sur 4 ans (2007-2010) concernera le personnel des douanes en vue de l’adapter aux grandes mutations internationales. Et cela, très probablement à la suite du constat négatif établi par l’Organisation mondiale des douanes et le FMI. Mise à jour du code des douanes datant de 1977, contrôle des biens et des personnes, et, en plus du rôle fiscal, donner aux douaniers le moyen de contrer l’afflux de marchandises contrefaites, la contrebande, et le blanchiment d’argent.
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