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Allons nous vers une crise alimentaire dans le futur ? Le pire qui puisse nous arriver, ce sont les tickets de rationnements si nous n'avons pas une vraie politique agricole.
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Aujourd’hui, il vaut mieux le dire tout net : il y a quasiment péril en la demeure pour les prochaines années, vingt au maximum. L’Algérie a suffisamment connu de mauvaises surprises non seulement dues aux marchés mondiaux depuis les années 70, mais aussi de la coupable imprévision des politiques économiques entreprises jusqu’ici.
Dans les échecs constatés et prévisibles de l'activité économique algérienne, le problème ne réside pas dans la connaissance ou l'expertise mais dans le politique. Car il y a bien quelques experts qui voient les dangers et qui ont dû tirer la sonnette d'alarme. Ils ont sans doute été entendus par les gouvernants qui ont cependant dû se dire qu'il était plus prudent de se taire devant l'unanimisme triomphant de quelques milliards de dollars d'excédents commerciaux dus au pétrole et le lyrisme des chiffres macro-économiques au vert. Les prix des produits alimentaires agricoles dans le monde sont en train de connaître des montées vertigineuses et régulières depuis des années déjà. Et devant les éléments nouveaux qui affectent ce secteur, en particulier le réchauffement climatique et l'utilisation des produits agricoles pour produire du vulgaire carburant, l'on est bien contraint de voir que la crise est durable, qu'elle est structurelle et non pas conjoncturelle ou momentanée et que le système marchand mondial est en train de préparer à l'humanité une crise alimentaire sans précédent. Parmi tous les pays, l’Algérie très grosse importatrice traditionnelle nette de produits agricoles et alimentaires est probablement le premier pays concerné. Déjà, la FAO a publié une liste d’une vingtaine de pays menacés en raison des ces éléments nouveaux dans l’économie mondiale. L’Algérie n’y figure pas encore, mais ce n’est que grâce aux importations financées par d’éphémères pétrodollars. La crise n’est pas pour demain, nous commençons à y être : des maisons de courtage soutiennent qu’il faut revenir trente ans en arrière pour trouver une telle tension entre l’offre et la demande de blé. Aujourd’hui, il vaut mieux le dire tout net : il y a quasiment péril en la demeure pour les prochaines années, vingt au maximum. L’Algérie a suffisamment connu de mauvaises surprises non seulement dues aux marchés mondiaux depuis les années 70, mais aussi de la coupable imprévision des politiques économiques entreprises jusqu’ici. Les scrupules n’étant pas des compétences des Bourses mondiales, il y a très fort à parier sur de prochains déboires si cela devait continuer comme cela. La poudre de lait a atteint des sommets assez significatifs pour que les plus inconscients finissent par s’en apercevoir, et le prix du blé a atteint des sommets inconnus depuis onze années dans le monde. Le reste des céréales étant interdépendant avec le blé, il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour s’attendre à une hausse des oléagineux (huiles entre autres) et de l’alimentation animale, d’où des hausses sur les prix des viandes et une accélération sur les prix du lait. Aujourd’hui, plus que d’une stratégie industrielle, il est visible que l’Algérie a urgemment besoin d’une politique agricole et alimentaire, plus volontaire, plus affirmée et plus efficace. Il y a quelque paradoxe lorsque de gros investissement sont consentis ou encouragés pour produire davantage de pétrole et de pétrochimie pour le marché mondial sans un souci visible de la production pour les besoins alimentaires internes.
Mokhtar Haider
01 Août 2007. Liberté
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Aujourd’hui, il vaut mieux le dire tout net : il y a quasiment péril en la demeure pour les prochaines années, vingt au maximum. L’Algérie a suffisamment connu de mauvaises surprises non seulement dues aux marchés mondiaux depuis les années 70, mais aussi de la coupable imprévision des politiques économiques entreprises jusqu’ici.
Dans les échecs constatés et prévisibles de l'activité économique algérienne, le problème ne réside pas dans la connaissance ou l'expertise mais dans le politique. Car il y a bien quelques experts qui voient les dangers et qui ont dû tirer la sonnette d'alarme. Ils ont sans doute été entendus par les gouvernants qui ont cependant dû se dire qu'il était plus prudent de se taire devant l'unanimisme triomphant de quelques milliards de dollars d'excédents commerciaux dus au pétrole et le lyrisme des chiffres macro-économiques au vert. Les prix des produits alimentaires agricoles dans le monde sont en train de connaître des montées vertigineuses et régulières depuis des années déjà. Et devant les éléments nouveaux qui affectent ce secteur, en particulier le réchauffement climatique et l'utilisation des produits agricoles pour produire du vulgaire carburant, l'on est bien contraint de voir que la crise est durable, qu'elle est structurelle et non pas conjoncturelle ou momentanée et que le système marchand mondial est en train de préparer à l'humanité une crise alimentaire sans précédent. Parmi tous les pays, l’Algérie très grosse importatrice traditionnelle nette de produits agricoles et alimentaires est probablement le premier pays concerné. Déjà, la FAO a publié une liste d’une vingtaine de pays menacés en raison des ces éléments nouveaux dans l’économie mondiale. L’Algérie n’y figure pas encore, mais ce n’est que grâce aux importations financées par d’éphémères pétrodollars. La crise n’est pas pour demain, nous commençons à y être : des maisons de courtage soutiennent qu’il faut revenir trente ans en arrière pour trouver une telle tension entre l’offre et la demande de blé. Aujourd’hui, il vaut mieux le dire tout net : il y a quasiment péril en la demeure pour les prochaines années, vingt au maximum. L’Algérie a suffisamment connu de mauvaises surprises non seulement dues aux marchés mondiaux depuis les années 70, mais aussi de la coupable imprévision des politiques économiques entreprises jusqu’ici. Les scrupules n’étant pas des compétences des Bourses mondiales, il y a très fort à parier sur de prochains déboires si cela devait continuer comme cela. La poudre de lait a atteint des sommets assez significatifs pour que les plus inconscients finissent par s’en apercevoir, et le prix du blé a atteint des sommets inconnus depuis onze années dans le monde. Le reste des céréales étant interdépendant avec le blé, il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour s’attendre à une hausse des oléagineux (huiles entre autres) et de l’alimentation animale, d’où des hausses sur les prix des viandes et une accélération sur les prix du lait. Aujourd’hui, plus que d’une stratégie industrielle, il est visible que l’Algérie a urgemment besoin d’une politique agricole et alimentaire, plus volontaire, plus affirmée et plus efficace. Il y a quelque paradoxe lorsque de gros investissement sont consentis ou encouragés pour produire davantage de pétrole et de pétrochimie pour le marché mondial sans un souci visible de la production pour les besoins alimentaires internes.
Mokhtar Haider
01 Août 2007. Liberté
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