Tweet
Le terrorisme alimentaire fait-il fuir les touristes ?
--------------------------------------------------------------------
Seulement 1 tiers des victimes consultent un médecin.
Le phénomène des intoxications alimentaires, qui survient surtout durant la saison des grandes chaleurs, en dépit d’un net recul, demeure préoccupant par son ampleur. 1 700 cas d’intoxication ont été enregistrés durant le 1er semestre 2007, contre 9 000 en 1990, 6 000 en 2004 et 4 000 en 2006.
Ces chiffres ont été fournis par le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, lors d’une journée d’information et de sensibilisation sur la prévention des intoxications alimentaires, organisée la semaine dernière à Alger par son département, et à laquelle ont pris part, plusieurs experts, des producteurs, des représentants d’associations patronales et de consommateurs, ainsi que ceux de l’OMC et de la FAO. Le phénomène n’est pas propre à l’Algérie, puisque, selon Djaâboub, 30% de la population mondiale sont touchés chaque année, par des intoxications.
Insuffisance de contrôle
Les intoxications alimentaires sont légion en été. Cette saison des grandes chaleurs, est en effet, la période privilégiée des fêtes de mariage et autres cérémonies, où la plupart des empoisonnements alimentaires sont enregistrés. Plusieurs causes déclenchent les intoxications alimentaires.
La chaleur excessive, facteur de détérioration rapide des aliments, le manque d’hygiène, le non-respect de la chaîne de froid, les abattages clandestins, et autres sont autant de facteurs qui favorisent la survenue de ce phénomène. Ajouté à cela les mauvaises habitudes alimentaires des Algériens, très peu regardants et pas assez exigeants de ce qu’ils consomment. Il est relevé, par ailleurs, l’insuffisance de contrôle au niveau des marchés et des commerces, puisque pour la ville d’Alger, il existe un agent pour 300 restaurateurs. Ils sont en effet très peu nombreux dans la tâche de contrôle sur 1,2 million de commerçants dont 400 000 restaurants sur le territoire national, en sus des très nombreux marchés informels, où les règles élémentaires les plus élémentaires d’hygiène et de stockage des produits sont inexistantes. La mission de contrôle se transforme parfois en vrai casse-tête où les agents sont pris à partie par des marchands, et font l’objet dans certains cas d’agression physique.
Les nombreux textes de lois existants permettent de lutter contre ce phénomène, qui nécessite selon le ministre du Commerce “l’implication de tous les intervenants dont les services du commerce, de la santé, de la gendarmerie et de la police et autres”. Le ministre Djaâboub reconnaît aussi que le phénomène coûte très cher à l’Etat. Tout en incitant les responsables de son département à fournir plus d’efforts et à faire preuve de rigueur et d’efficacité dans le contrôle des produits destinés à la consommation, le ministre indiquera que son département vise à recruter 1 000 cadres universitaires pour pallier aux insuffisances du personnel de contrôle.
19 500 infractions aux règles du commerce, relevées au 1er semestre 2007
D’après un bilan présenté par un cadre du ministère du Commerce, les services de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude, ont effectué 144 000 interventions durant le 1er semestre de 2007, qui ont relevé 19 500 infractions. Ce qui a conduit à la fermeture de 1 400 commerces et la destruction pour l’équivalent de 168 millions DA de marchandises. 1 800 dossiers ont été également transmis à la justice.
Par ailleurs, 69 190 produits ont été saisis au niveau des frontières, dont 758 ont été bloqués pour défaut de qualité.
En 2006, ce sont plus de 9 700 infractions dont 40% pour défaut d’hygiène, recensés lors de 70 000 interventions des services de contrôle. L’on a également procédé à la fermeture de 990 commerces et à la destruction de l’équivalent de 145 millions DA de marchandises.
Un autre cadre du ministère du Commerce soulignera dans sa communication que durant l’année écoulée, 12 600 boucheries ont été contrôlées par les brigades mixtes, ce qui a amené à la saisie d’une quantité importante de produits impropres à la consommation, soit près de 92 000 kg de viandes rouges, 57 600 kg de viandes blanches, ainsi que 107 300 kg de poissons. Plus de 1 127 kg de différents produits laitiers ont été également récupérés. L’orateur signalera que le point le plus critique relevé par les différentes intervenants est celui relatif aux conditions de transports des produits, où la chaîne de froid n’est pas toujours respectée.
Seulement 30% des intoxiqués consultent un médecin
Selon une enquête réalisée par la Forem sur les habitudes alimentaires des Algérois, une tranche d’âge allant de 21 à 40 ans, présentée lors de la rencontre par son président, Mustapha Khiati, 43% des enquêtés ont déclaré avoir constaté des saletés (cafards, cheveux et autres) dans les aliments qu’ils allaient consommer. Le même orateur indiquera que sur un nombre de 15 000 à 20 000 cas d’empoisonnement alimentaire signalés chaque année, un tiers seulement (soit environ 30%) a consulté un médecin.
Se basant sur les chiffres de l’ONS, le professeur Khiati a révélé que 3 600 hospitalisations dues à des intoxications alimentaires sont enregistrées annuellement. Le nombre de décès est effarant : 500 décès sont recensés chaque année.
Y. B.
01 Août 2007. Liberté
--------------------------------------------------------------------
Seulement 1 tiers des victimes consultent un médecin.
Le phénomène des intoxications alimentaires, qui survient surtout durant la saison des grandes chaleurs, en dépit d’un net recul, demeure préoccupant par son ampleur. 1 700 cas d’intoxication ont été enregistrés durant le 1er semestre 2007, contre 9 000 en 1990, 6 000 en 2004 et 4 000 en 2006.
Ces chiffres ont été fournis par le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, lors d’une journée d’information et de sensibilisation sur la prévention des intoxications alimentaires, organisée la semaine dernière à Alger par son département, et à laquelle ont pris part, plusieurs experts, des producteurs, des représentants d’associations patronales et de consommateurs, ainsi que ceux de l’OMC et de la FAO. Le phénomène n’est pas propre à l’Algérie, puisque, selon Djaâboub, 30% de la population mondiale sont touchés chaque année, par des intoxications.
Insuffisance de contrôle
Les intoxications alimentaires sont légion en été. Cette saison des grandes chaleurs, est en effet, la période privilégiée des fêtes de mariage et autres cérémonies, où la plupart des empoisonnements alimentaires sont enregistrés. Plusieurs causes déclenchent les intoxications alimentaires.
La chaleur excessive, facteur de détérioration rapide des aliments, le manque d’hygiène, le non-respect de la chaîne de froid, les abattages clandestins, et autres sont autant de facteurs qui favorisent la survenue de ce phénomène. Ajouté à cela les mauvaises habitudes alimentaires des Algériens, très peu regardants et pas assez exigeants de ce qu’ils consomment. Il est relevé, par ailleurs, l’insuffisance de contrôle au niveau des marchés et des commerces, puisque pour la ville d’Alger, il existe un agent pour 300 restaurateurs. Ils sont en effet très peu nombreux dans la tâche de contrôle sur 1,2 million de commerçants dont 400 000 restaurants sur le territoire national, en sus des très nombreux marchés informels, où les règles élémentaires les plus élémentaires d’hygiène et de stockage des produits sont inexistantes. La mission de contrôle se transforme parfois en vrai casse-tête où les agents sont pris à partie par des marchands, et font l’objet dans certains cas d’agression physique.
Les nombreux textes de lois existants permettent de lutter contre ce phénomène, qui nécessite selon le ministre du Commerce “l’implication de tous les intervenants dont les services du commerce, de la santé, de la gendarmerie et de la police et autres”. Le ministre Djaâboub reconnaît aussi que le phénomène coûte très cher à l’Etat. Tout en incitant les responsables de son département à fournir plus d’efforts et à faire preuve de rigueur et d’efficacité dans le contrôle des produits destinés à la consommation, le ministre indiquera que son département vise à recruter 1 000 cadres universitaires pour pallier aux insuffisances du personnel de contrôle.
19 500 infractions aux règles du commerce, relevées au 1er semestre 2007
D’après un bilan présenté par un cadre du ministère du Commerce, les services de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude, ont effectué 144 000 interventions durant le 1er semestre de 2007, qui ont relevé 19 500 infractions. Ce qui a conduit à la fermeture de 1 400 commerces et la destruction pour l’équivalent de 168 millions DA de marchandises. 1 800 dossiers ont été également transmis à la justice.
Par ailleurs, 69 190 produits ont été saisis au niveau des frontières, dont 758 ont été bloqués pour défaut de qualité.
En 2006, ce sont plus de 9 700 infractions dont 40% pour défaut d’hygiène, recensés lors de 70 000 interventions des services de contrôle. L’on a également procédé à la fermeture de 990 commerces et à la destruction de l’équivalent de 145 millions DA de marchandises.
Un autre cadre du ministère du Commerce soulignera dans sa communication que durant l’année écoulée, 12 600 boucheries ont été contrôlées par les brigades mixtes, ce qui a amené à la saisie d’une quantité importante de produits impropres à la consommation, soit près de 92 000 kg de viandes rouges, 57 600 kg de viandes blanches, ainsi que 107 300 kg de poissons. Plus de 1 127 kg de différents produits laitiers ont été également récupérés. L’orateur signalera que le point le plus critique relevé par les différentes intervenants est celui relatif aux conditions de transports des produits, où la chaîne de froid n’est pas toujours respectée.
Seulement 30% des intoxiqués consultent un médecin
Selon une enquête réalisée par la Forem sur les habitudes alimentaires des Algérois, une tranche d’âge allant de 21 à 40 ans, présentée lors de la rencontre par son président, Mustapha Khiati, 43% des enquêtés ont déclaré avoir constaté des saletés (cafards, cheveux et autres) dans les aliments qu’ils allaient consommer. Le même orateur indiquera que sur un nombre de 15 000 à 20 000 cas d’empoisonnement alimentaire signalés chaque année, un tiers seulement (soit environ 30%) a consulté un médecin.
Se basant sur les chiffres de l’ONS, le professeur Khiati a révélé que 3 600 hospitalisations dues à des intoxications alimentaires sont enregistrées annuellement. Le nombre de décès est effarant : 500 décès sont recensés chaque année.
Y. B.
01 Août 2007. Liberté
Commentaire