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    Jerusalem Post, 26 juillet

    Diffusé par l¹édition du 2 août de Common Ground News Service
    www.commongroundnews.org <http://www.commongroundnews.org>

    La Palestine maintenant
    Naomi Hazan

    Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant

    L¹intense activité diplomatique qui se déploie à la suite de la prise
    du pouvoir du Hamas à Gaza ne donnera absolument aucun résultat à moins de
    s¹attaquer sans détours à la question de la souveraineté de la
    Palestine.

    Il est temps de redéfinir l¹hypothèse de travail qui a guidé toutes les
    négociations depuis Oslo : à savoir que l¹Etat palestinien sera le
    résultat final de la résolution du conflit, et non un outil de sa réussite.

    L¹afflux récent d¹initiatives, y compris la levée du boycott imposé à
    l¹Autorité palestinienne, la nomination de Tony Blair au poste
    d¹émissaire du Quartette et l¹importante déclaration politique de l¹administration
    Bush (qui a déclaré être en accord avec les principes de l¹initiative de
    paix de la Ligue arabe, ndt), a eu essentiellement pour but de contenir
    l¹influence du Hamas, fortifier le nouveau gouvernement palestinien et empêcher
    d¹autres désastres humanitaires.

    On a prêté une certaine attention à la définition du cadre dans lequel
    reprendraient les négociations (l¹initiative de la Ligue arabe), et
    l¹on s¹est mis d¹accord sur un mécanisme qui permettrait leur reprise
    (réunion d¹une conférence de paix régionale). Mais on n¹a pas assez insisté sur
    l¹objectif peut-être le plus urgent : la création d¹un Etat palestinien
    indépendant aux côtés d¹Israël.

    Depuis beaucoup trop longtemps, on traite l¹Autorité palestinienne
    comme un acteur étatique, alors qu¹en réalité, elle n¹a aucun statut en tant
    qu¹Etat souverain et n¹en a aucune des capacités. Jusqu¹au mois dernier, les
    gouvernements palestiniens successifs, dotés d¹une certaine légitimité
    intérieure que leur ont accordée les urnes, ont été chargés de
    multiples responsabilités, mais sans se voir offrir aucune autorité officielle.
    Cette anomalie, quasiment sans précédent dans l¹Histoire, a de plus été
    compliquée par la division de fait entre la Cisjordanie et Gaza. Le gouvernement
    renégat du Hamas contrôle Gaza, le gouvernement du Fatah contrôle
    l¹Autorité palestinienne Š et le gouvernement israélien, directement ou
    indirectement, contrôle l¹avenir politique des deux.

    Tous ceux qui sont mêlés au conflit ont intérêt à s¹extirper de ce
    bourbier. Israël a réussi, pour son malheur, à donner l¹illusion d¹une
    responsabilité de l¹Autorité palestinienne sans créer les conditions qui permettent de
    développer les outils nécessaires pour que cette responsabilité soit
    réelle. La politique de séparation entre Palestiniens et Israéliens, sans
    transfert officiel de compétences, politique adoptée par Ariel Sharon et
    appliquée sur le terrain par Olmert, ne peut plus prétendre à ne serait-ce qu¹un
    atome d¹effet de sécurité ni de stabilité.


    Comme l¹a montré l¹expérience du désengagement de Gaza, un retrait
    territorial, quand il n¹est pas accompagné d¹accords politiques, crée
    un vide du pouvoir qui nourrit l¹anarchie et encourage l¹extrémisme.
    Israël ne peut pas revenir sur l¹erreur faite à Gaza, mais il peut faire en sorte
    de ne pas répéter la même erreur.

    L¹écrasante majorité des Israéliens qui comprennent qu¹il n¹est pas
    tenable de continuer à dominer les territoires conquis en 1967, mais qui, en
    même temps, craignent de remettre le pouvoir aux Palestiniens, se trouvent à
    la croisée des chemins. Chaque jour qui passe sans qu¹existe au-delà de la
    ligne Verte un autre Etat souverain signifie qu¹Israël est responsable
    de ce qui s¹y passe, même quand les événements ne sont pas de son fait. S¹il
    souhaite se soulager de ce fardeau et regagner sa légitimité
    internationale, il doit être prêt à abandonner le contrôle et renoncer à toute
    revendication en termes de souveraineté.

    L¹Autorité palestinienne et ses dirigeants, en particulier Mahmoud
    Abbas et Salam Fayyad, doivent eux aussi progresser sur le chemin qui mène à un
    Etat,
    non seulement pour résoudre la dichotomie qui prévaut depuis la
    sécession du Hamas, mais aussi pour assurer leur primauté en Cisjordanie. Cela ne
    peut être fait que s¹il est mis fin à l¹asymétrie qui els retient
    prisonniers dans une situation où ils dirigent un gouvernement sans attributs ni
    capacités d¹un Etat.

    Si l¹Autorité palestinienne se délite par son incapacité à répondre à
    des attentes dont il est clair qu¹elles sont très difficiles à remplir, la
    situation d¹aujourd¹hui, déjà précaire, sera totalement à reconstruire.
    Mais le gouvernement palestinien ne peut rien faire s¹il ne possède que les
    accoutrements et quelques rares pouvoirs d¹un Etat normal. La question
    de la souveraineté n¹est donc pas seulement centrale dans le cadre d¹un
    accord israélo-palestinien : elle constitue en réalité une mesure vitale dans
    sa direction.

    Toute tentative de faire traîner les négociations autour de mesures
    provisoires de sécurité, ou d¹éviter la question de la souveraineté,
    constitue une recette sûre pour que les choses se détériorent encore
    davantage, avec cette fois des conséquences lourdes sur le plan
    régional. Le temps, qui conforte les extrémismes, ne joue en faveur d¹aucune des
    parties du conflit.

    La propension à la mode (mais totalement erronée) dans certains milieux
    de classer l¹Autorité palestinienne dans la catégorie des Etats ratés
    procède elle aussi d¹une courte vue. La faiblesse institutionnelle de
    l¹infrastructure administrative palestinienne, systématiquement
    affaiblie à la fois par Israël et par la mauvaise gestion et les conflits internes
    palestiniens, ne constitue aucunement une preuve de son incapacité à
    constituer un Etat. Car comment peut-on qualifier une Autorité
    palestinienne enchaînée d¹Etat raté si elle n¹a jamais été un Etat ?

    Le problème que pose cette anomalie fondamentale continuera à suivre à
    la trace tout effort de faire advenir une fin du conflit, à moins de s¹y
    confronter sérieusement. La souveraineté palestinienne doit être la
    prochaine phase, et non la dernière, du processus de réconciliation.
    Sans elle, aucun sentiment de sécurité, pour aucune des deux communautés, ne
    pourra être assuré.
    Il se peut que les négociations sur les frontières définitives entre
    Israël et la Palestine, et avec elles, sur toutes les immenses questions
    relatives à un règlement définitif, ne résolvent pas tous les problèmes liés à
    l¹autorité, la légitimité, la responsabilité et le contrôle qui pour le
    moment sont la plaie de ce conflit. Mais ce qui est de plus en plus
    clair,c¹est que sans une Palestine indépendante à côté d¹Israël, aucune de
    ces questions ne pourra être traitée, et encore moins résolue.


    Naomi Hazan est professeur de science politique à l¹Université
    Hébraïque de Jérusalem et dirige le département Société et Politique au Collège
    académique de Tel-Aviv - Jaffo. Ancienne vice-présidente (Meretz) de la
    Knesset, elle est signataire des Accords de Genève
    Dernière modification par jnsplu, 05 août 2007, 20h29.
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