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Commerce de la cigarette: Le diktat des spéculateurs

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  • Commerce de la cigarette: Le diktat des spéculateurs

    En quelques heures, mercredi dernier, les services de la subdivision de Chéraga de la Direction du commerce de la wilaya d’Alger ont ébranlé les spéculateurs du marché de la cigarette qui agissent depuis quelques années en toute quiétude et impunité.

    Ces derniers, qui ont la main-mise sur le marché de la cigarette, sont arrivés à défier les services de contrôle de l’Etat (impôts, etc.) et à même les rendre inefficaces puisqu’ils pratiquent des hausses illicites sur les cigarettes blondes qui s’élèvent à des millions de dinars au vu et au su des services de contrôle dont le consommateur se demande s’ils ne sont pas complices.

    Toutes les supputations et hypothèses sont permises lorsqu’on constate que des employés de ces mêmes services se sont enrichis en un rien de temps, ont construit des résidences somptueuses sur les hauteurs d’Alger et ailleurs et disposent même de résidences secondaires dans des complexes touristiques. Quoi qu’il en soit, il n’est pas permis de douter de l’intégrité de la majorité de ces fonctionnaires qui sont plutôt désarmés face au manque de moyens et à l’inefficacité d’une loi dépassée…

    En attendant d’y revenir plus longuement, nous précisons que 26 buralistes des communes de Chéraga, Staouéli, Bouzaréah, Zéralda, Birtouta et Draria ont été sanctionnés par les inspecteurs de la subdivision de Chéraga pour pratique de prix illicites et défaut de factures. Ces personnes, qui s’adonneraient à de la spéculation depuis plusieurs années, disposent pour certains d’un registre du commerce sans avoir d’agrément délivré par l’administration fiscale comme exigé par la réglementation. Le citoyen se demande comment ils arrivaient à se ravitailler auprès de la SNTA elle-même soumise à l’observation de cette réglementation. L’astuce est simple : ces buralistes disposant d’un registre du commerce et du fameux agrément se sont transformés en grossistes, ils achetaient de grandes quantités de cigarettes blondes (particulièrement les Rym) qu’ils revendaient en gros à d’autres buralistes qui ne se soumettaient pas à l’exigence de l’agrément par crainte d’une imposition qui n’existe que dans leur imagination puisque le tabac est imposé à l’achat déjà. 70 DA est le prix fixé du paquet de Rym cédé illicitement à 80,90 et même
    100 DA.

    Ainsi, des sommes considérables échappent au fisc mais sont déboursées par le consommateur. Les 26 buralistes vont être soumis à la sanction de la fermeture en attendant que des décisions soient signées par l’administration. Une autre aberration de la loi puisque les spéculateurs au lieu d’être sanctionnés illico presto dès le constat de l’infraction auront la possibilité de s’enrichir davantage.

    Aux 26 buralistes, les inspecteurs de la Direction du commerce ont établi des procès-verbaux d’audition, des constats d’infraction et des propositions de sanction. Pour se justifier ces mêmes «commerçants» ont accusé la SNTA de vente concomitante les obligeant à pratiquer des hausses des prix du tabac… Une goutte d’eau dans un océan lorsqu’on sait qu’il existe des centaines de buralistes qui s’adonnent à la spéculation.

    Mais que peuvent faire 170 fonctionnaires de la Direction du commerce face à plus de 148 000 commerçants pour toute la wilaya d’Alger, c’est la défaillance de l’Etat qui est mise à nu.

    Le diktat des spéculateurs a de beaux jours devant lui puisque l’Etat ne dispose pas des moyens humains pour lutter contre ce phénomène. La subdivision de Chéraga inaugure-t-elle une autre démarche des services de contrôle ?


    Par la Nouvelle République
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