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Oran reçoit la commission d’enquête promise par Bouteflika

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  • Oran reçoit la commission d’enquête promise par Bouteflika

    Instituée sur décision du président de la République au terme de sa visite à Oran où il a été interpellé par les habitants des Planteurs, la commission d’enquête, chargée de revoir le dossier des dernières distributions de logements, est depuis samedi sur le terrain.

    Malgré nos différentes démarches pour nous en approcher, personne n’a été en mesure de nous fournir la moindre précision sur sa composition ès qualités, ses déplacements, ou même sur le timing qu’elle a prévu pour ses différentes investigations.

    Une chose est sûre : les critères de sélection ayant permis de retenir ou de rayer des listes des centaines de familles (286 exactement), seront revus à la loupe, disséqués et décortiqués pour assurer à l’opération le maximum d’objectivité et d’équité. C’est du reste sa mission essentielle : faire la lumière, toute la lumière sur une démarche administrative en y gommant, quand cela est criant, tout dépassement et toute forme d’injustice.

    Sans préjuger des résultats de l’enquête en cours, et dont la primeur sera certainement réservée au chef de l’État, il faut tout de même noter au crédit des autorités locales, qu’on a souvent chargées à tort, qu’elles ont réussi malgré tout à débusquer dans le lot des candidats des indus prétendants issus d’une même famille et qui tentaient d’obtenir un logement pour chacun des membres. L’exemple en dit bien long sur les mentalités. L’arnaque et d’autres arnaques du même tonneau ont été déjouées in extremis grâce à leur vigilance.

    Mais a contrario, il faut souligner également qu’elles ont laissé en rade — sans doute par erreur d’appréciation — des citoyens qui méritaient plus que d’autres un toit sur la tête. D’ailleurs, nous avons reçu quelques-uns d’entre eux, hier, à notre rédaction et le martyre qu’ils racontent a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête.
    Trois cas suffiront.

    Boumediène Miloud, 40 ans, est chômeur de son état. Il habitait un haouch qu’il louait à 2 000 DA par mois. Le haouch a été rasé, sa propriétaire a été recasée et les cinq enfants du malheureux, ainsi que sa femme nouvellement opérée dorment chaque nuit à la belle étoile, tout près des sangliers.

    Quant à leurs affaires personnelles, elles ont été confiées à la… fourrière.
    Bouhafs Djamel, 40 ans, est chômeur lui aussi. Il a trois enfants et son nom ne figure sur aucune liste. Ulcérée, sa femme s’est jetée du haut d’une falaise pour mettre fin à ses jours. Elle n’a que 30 ans, et ses jours pour l’instant ne sont pas en danger. Ses affaires, elle aussi, pourrissent à la fourrière.

    Ghermati Abdellah. Il est enseignant et a 45 ans. Ni lui et ses cinq enfants, ni son frère, sa femme et leur unique enfant, ni son vieux père et sa vieille mère qui habitent tous le même haouch (soit 12 personnes dans un trois-pièces) n’ont été relogés.

    Il ne nous appartient pas de porter un jugement en l’espèce. Mais la réalité est là, têtue, amère.
    Dans cette affaire comme on le voit, rien n’est tout à fait blanc ni tout à fait noir. Des Algériens ont été lésés, c’est sûr, d’autres ont été oubliés, quelques-uns sont passés en travers de la nasse. tant mieux pour eux ou tant pis… Il n’en demeure pas moins que si cette commission dépêchée par les plus hautes autorités du pays est tenue de rectifier le tir en traquant les erreurs, elle donne déjà des idées.

    Les souscripteurs de l’OPGI, ballottés de promesses en promesses et lassés d’attendre un hypothétique logement, depuis 1975 pour certains, ont fait un sit-in de protestation lundi devant la wilaya. Et ils ne comptent pas en rester là.

    Mustapha Mohammedi (Liberté)
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