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Faim et maladies menacent les sinistrés en Asie du Sud

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  • Faim et maladies menacent les sinistrés en Asie du Sud

    De nombreuses personnes sinistrées par les pires inondations de mémoire d'homme en Asie du Sud se plaignent de n'avoir encore reçu aucune aide tandis que, dans certains villages, des responsables locaux ont été pris la main dans des stocks de nourriture quasi épuisés.

    Au moins 487 personnes se sont noyées, ont succombé à des morsures de serpent, à la faim ou à des maladies transmissibles par l'eau, voire écrasées ou électrocutées depuis que la mousson a recouvert d'eau des portions énormes du sous-continent indien, en aval des massifs himalayens.

    Des centaines de milliers de personnes sont toujours isolées ou privées de toit dans l'Etat indien de Bihar, le plus touché, plus de dix jours après le début de ces inondations que des responsables présentent comme les pires que la région ait connues.

    La police a repêché 13 cadavres de personnes qui se sont noyées dans le Gange lundi après le chavirement de deux bateaux. Une cinquantaine de personnes sont encore portées disparues.

    Rupesh Kumar, 23 ans, regarde un torrent boueux s'engouffrer sur une route menant à son village inondé, dans le Bihar. Il éclate de rire quand on lui demande si sa famille a pu recevoir des vivres larguées par des hélicoptères de l'armée de l'air.

    "Des largages ? Oubliez ça, nous n'avons pas vu l'ombre d'un hélicoptère depuis le début des inondations, il y a 15 jours, ou d'un bateau des autorités", déplore cet agriculteur.

    Les inondations ont touché environ 30 millions de personnes en Inde et quelque 20 millions au Bangladesh, où 164 personnes ont trouvé la mort.

    L'Inde n'a toutefois déployé que quatre hélicoptères pour les largages d'aide humanitaire dans le Bihar, l'Onu ayant pourtant jugé ce dispositif insuffisant.

    Les habitants des zones sinistrées en sont réduits à se disputer des quantités de vivres très limitées tandis que dans l'Assam (Nord-Est), Etat lui aussi très touché, des villageois ont pris sept responsables locaux en flagrant délit de vol de nourriture destinée aux sans-abri, ont déclaré des policiers.

    Dans le Bihar, des milliers de personnes patientent dans des abris de fortune érigés le long des grands axes routiers et des fleuves, d'où ils observent les toits de leurs maisons de bambou et de chaume presque entièrement sous l'eau.

    RISQUE DE MALADIES


    "Nous sommes affamés et presque mourants", murmure Radhika Devi, la quarantaine, accroupie dans l'entrée de son fragile abri en bambou, recouvert d'une bâche en plastique que le vent menace d'arracher.

    Devi, qui vit dans cet abri improvisé au bord de la route avec une dizaine de membres de sa famille, affirme que cette dernière a reçu en tout et pour tout un kilo de riz des autorités au cours des dix derniers jours.

    "Il n'a même pas duré une journée", dit-elle.

    Des ONG ont mis l'accent sur le fait que la nourriture n'atteignait pas les endroits qui en ont le plus besoin et que certains villages étaient restés isolés plus d'une semaine.

    "La réaction des pouvoirs publics aux inondations est souvent irréfléchie", estime P.V. Unnikrishnan, conseiller en matière d'aide d'urgence d'ActionAid. "L'aide n'est pas adaptée à la réalité sur le terrain."

    Des responsables de Patna, capitale du Bihar, assurent faire tout leur possible pour faire face à ces inondations "sans précédent" mais reconnaissent que certains sinistrés ont été négligés dans le dispositif de secours.

    "La situation est sous contrôle et nous atteignons les secteurs difficiles au moyen de largages aériens", assure Manoj Kumar Srivastava, le plus haut responsable des secours dans le Bihar.

    Au Bangladesh, où les eaux commencent à se retirer du nord du pays et à affluer vers le centre, les autorités sanitaires peinent à faire face à des milliers de cas de diarrhées. Elles manquent de médicaments, de lits et de personnel dans les hôpitaux.

    Selon les Nations unies, des millions de personnes pourraient contracter le paludisme, la dengue et d'autres maladies si une aide humanitaire n'atteint pas rapidement les populations encore isolées. L'Unicef estime que les eaux stagnantes en Inde, au Bangladesh et au Népal constituent un "vivier mortel".

    "Des villages entiers connaîtront une crise sanitaire dans seulement quelques jours si on ne les atteint pas d'ici-là", a déclaré le chef des services sanitaires de l'Unicef en Inde, Marzio Babille, dans un communiqué.

    Par Reuters
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